Rapport économique sur l’Afrique 2025: Appel à accélérer la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale

Le rapport économique sur l’Afrique 2025, publié lundi, a recommandé d’accélérer la mise en œuvre de l’accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), en le considérant comme un levier essentiel pour renforcer la croissance économique et l’intégration régionale sur le continent. Par Salim K. Publié à l’occasion de la 57e session de la […]

Mars 18, 2025 - 20:11
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Rapport économique sur l’Afrique 2025: Appel à accélérer la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale

Le rapport économique sur l’Afrique 2025, publié lundi, a recommandé d’accélérer la mise en œuvre de l’accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), en le considérant comme un levier essentiel pour renforcer la croissance économique et l’intégration régionale sur le continent.

Par Salim K.

Publié à l’occasion de la 57e session de la Commission économique pour l’Afrique, dans le cadre de la Conférence des ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement économique, organisée par les Nations unies dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba du 12 au 18 mars, le rapport souligne l’importance d’une application complète de l’accord.
A cet égard, le document insiste sur la nécessité de réduire les droits de douane, d’éliminer les barrières non tarifaires, d’harmoniser les politiques commerciales entre les pays africains et de développer les chaînes de valeur régionales dans des secteurs stratégiques tels que l’agroalimentaire, l’industrie automobile, les produits pharmaceutiques et les énergies renouvelables, tout en intégrant les politiques climatiques dans l’exécution de l’accord. Le rapport préconise également la simplification des procédures douanières à travers l’adoption de technologies numériques, notamment l’utilisation d’un registre électronique partagé (blockchain) et le traitement électronique des données, afin de réduire les coûts du commerce et d’améliorer l’efficacité. Il met aussi l’accent sur l’importance de renforcer la participation des femmes à l’économie, en soutenant leur accès au financement, à l’éducation et aux compétences numériques, ainsi que d’investir dans un développement urbain durable pour créer un environnement propice à la croissance économique.
Selon le rapport, l’Afrique se trouve à un «tournant décisif» de son développement, alors que les niveaux économiques d’avant la pandémie de Covid-19 n’ont pas encore été retrouvés. Dans ce contexte, la mise en œuvre effective de la ZLECAf, signée en 2018 et entrée en vigueur en 2021, constitue «une feuille de route pour une croissance inclusive et durable». Le rapport prévoit que l’accord pourrait entraîner une augmentation de 45 % du commerce intra-africain d’ici à 2045 et une progression de 1,2 % du produit intérieur brut (PIB) du continent, favorisant ainsi l’intégration économique et stimulant le développement. Par ailleurs, le rapport souligne la nécessité d’investir 120,83 milliards de dollars dans le secteur des Transports d’ici à 2030 pour renforcer les infrastructures. Il recommande également de simplifier les réglementations pour faciliter l’accès aux marchés et de promouvoir l’innovation et la numérisation comme piliers essentiels de la transformation économique.
Commentant le rapport, le secrétaire général adjoint des Nations unies et secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique, Claver Gatete, a indiqué que les prévisions tablent sur une baisse du ratio dette/PIB en Afrique, passant de 67,3 % en 2023 à 62,1 % en 2025. Il a toutefois jugé cette amélioration «insuffisante» pour atteindre les objectifs de développement durable. M. Gatete a estimé que l’Afrique dispose d’une «opportunité unique» de redéfinir sa trajectoire économique en mettant en œuvre l’accord sur la ZLECAf. Selon lui, cette initiative permettrait au continent de passer d’un simple fournisseur de matières premières à un producteur de biens et de services à valeur ajoutée, tout en favorisant l’émergence d’une économie plus compétitive et innovante. S. K.