Réassurance
Jeudi, les alliés européens de l’Ukraine se sont réunis une nouvelle fois, cette fois-ci à Paris, pour discuter de l’avenir de la guerre qui oppose Kiev à Moscou depuis maintenant plus de trois ans. Sans surprise, le plan de paix négocié par les États-Unis de Donald Trump a été critiqué par tous les participants de […]

Jeudi, les alliés européens de l’Ukraine se sont réunis une nouvelle fois, cette fois-ci à Paris, pour discuter de l’avenir de la guerre qui oppose Kiev à Moscou depuis maintenant plus de trois ans. Sans surprise, le plan de paix négocié par les États-Unis de Donald Trump a été critiqué par tous les participants de ce sommet. Paris et Londres ayant même proposé l’envoi de troupes de «réassurance» qui ne seraient ni des forces de maintien de la paix ni des forces sur les lignes de combat. Mais peu importe la mission de ces «troupes», ces propositions sont, et tout le monde le sait, de nature à déclencher une réponse de Vladimir Poutine. Surtout que ces sommets, d’abord à Londres puis à Paris, avec l’Ukraine, mais sans la Russie, semblent être de nature à saper les efforts américains pour parvenir à une paix durable. Pour contrecarrer les propositions européennes, le président russe Vladimir Poutine a évoqué hier l’idée d’une «administration transitoire» pour l’Ukraine, sous l’égide de l’ONU, afin d’organiser une élection présidentielle «démocratique» dans ce pays, puis négocier un accord de paix avec les nouvelles autorités. «On pourrait bien sûr discuter avec les États-Unis, même avec les pays européens, et bien évidemment avec nos partenaires et amis, sous l’égide de l’ONU, une possibilité de mettre en place en Ukraine une administration transitoire», a déclaré Poutine lors d’une rencontre avec des marins russes, tard dans la nuit, à Mourmansk (nord-ouest). «Pour quoi faire ? Pour organiser une élection présidentielle démocratique qui se solderait par l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement compétent et qui aurait la confiance du peuple, puis commencer avec ces autorités des négociations sur un accord de paix et signer des documents légitimes», a expliqué Poutine. «Dans le cadre des activités de maintien de la paix de l’ONU, on a déjà recouru plusieurs fois ce qu’on appelle une administration transitoire», a ajouté le maître du Kremlin, en rappelant notamment le cas du Timor oriental en 1999. Mais pour les Européens la proposition de Poutine est inaudible. Ils refusent surtout d’envisager le remplacement de leur interlocuteur ukrainien, le président Volodomyr Zelensky, qui est devenu la bête noire non seulement du Kremlin mais également de la Maison-Blanche. En cause, son jusqu’au-boutisme assumé, son refus de négocier avec le président russe, et surtout son incapacité à justifier l’utilisation des sommes qui ont été prodiguées ses trois dernières années aux autorités ukrainiennes. Cela fait d’ailleurs de nombreuses années que des questions se posent concernant l’utilisation des aides financières, des centaines de milliards de dollars fournis par les Américains et les Européens, et de leur possible détournement pour des raisons personnelles par les détenteurs du pouvoir en Ukraine. Mais que ce soit en Europe ou aux États-Unis, ces questions sont totalement taboues parmi les grands médias. Reste à voir si les sommets à répétition organisés en Europe auront le moindre impact sur le conflit et sa possible résolution, ou si cela restera anecdotique et ne servira qu’à flatter l’égo de leurs participants.