Tebboune et Macron recadrent les relations algéro-françaises: Désaveu politique pour Retailleau, Le Pen et consorts
Echec et mat pour les factions algérophobes dans les différentes sphères de l’Etat français et la classe politique. L’entretien téléphonique le jour de l’Aïd, entre les présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron a permis de mettre à nu une rhétorique belliqueuse, avant-goût, de la campagne pour les présidentielles françaises de 2027. Avec la mise au […] The post Tebboune et Macron recadrent les relations algéro-françaises: Désaveu politique pour Retailleau, Le Pen et consorts appeared first on Le Jeune Indépendant.

Echec et mat pour les factions algérophobes dans les différentes sphères de l’Etat français et la classe politique. L’entretien téléphonique le jour de l’Aïd, entre les présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron a permis de mettre à nu une rhétorique belliqueuse, avant-goût, de la campagne pour les présidentielles françaises de 2027.
Avec la mise au point de Macron à l’adresse des brebis galeuses de son exécutif, qui coïncide avec la condamnation de Marine Le Pen à quatre années de prison ferme et l’inéligibilité pour les prochaines échéances électorales, c’est véritablement la douche froide pour une partie de l’Etat profond français qui avait misé sur l’exacerbation des tensions avec l’Algérie comme fond de commerce électoraliste afin de mettre sur scelle l’extrême droite et lui permettre d’accéder à l’Elysée.
Les termes du communiqué conjoint, signé par les hautes autorités des deux pays, insistent sur l’impératif de renouer sans délais les relations entre l’Algérie et la France dans « un esprit d’amitié » et de retourner à la configuration du « dialogue d’égal à égal » entre « deux partenaires qui constituent des acteurs européen et africain de premier plan ».
Une « nouvelle ambition » se veut à niveaux multiples : bilatérales et multilatérales. Car entre Alger et Paris, « la force des liens – en particulier humains- unissant l’Algérie et la France, les intérêts stratégiques et de sécurité respectifs des deux pays, les défis et crises auxquels l’Europe, la Méditerranée et l’Afrique étaient confrontées » exigeaient l’affermissement des relations entre les deux pays pour leurs intérêts propres, et celui des ensembles géopolitiques auxquels ils appartiennent.
Concernant les aspects multilatéraux, un fait important est à relever : les deux pays se disent « attachés à la légalité internationale, ainsi qu’aux buts et principes édictés par la charte des Nations unies ». Faut-il voir une reconsidération de la position française sur la question du Sahara occidental, alignée depuis juillet-octobre 2024 sur les thèses marocaines ? Les prochaines semaines seront déterminantes.
Chose est sure, le narratif de la droite, de l’extrême-droite et des apprentis sorciers de la politique hexagonale par rapport à l’Algérie est battue en brèche d’une manière spectaculaire. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, à la pointe de l’hystérie anti-algérienne, se voit ainsi recadré d’une manière ferme par un Emmanuel Macron qui, pour rappel, avait fait montre de son exacerbation par rapport aux positions de son ministre de l’Intérieur.
Exit l’abrogation unilatérale par la France des accords de 1968 sur l’immigration. Tebboune et Macron « se sont accordés sur le fait qu’une coopération migratoire confiante, fluide et efficace permettant de traiter de toutes les dimensions de la mobilité entre les deux pays devait être immédiatement réinitiée, dans une logique de résultats répondant aux préoccupations des deux pays ».
Trois maitres mots ressortent de ce paragraphe : confiance, fluidité et efficacité. Nous sommes désormais bien loin des ultimatums et autres bras de fer brandis par Retailleau, héritier présomptif du souverainiste vendéen Philippe de Villiers, et de son Premier ministre, le centriste désemparé François Bayrou.
Le traitement de toutes les dimensions de la mobilité entre les deux pays est préconisé avec pour but une logique de résultats qui réponde aux préoccupations tant de l’Algérie que de la France. Car il ne s’agit plus de « préoccupations » exclusivement françaises défendues jusqu’à présent par Retailleau et la clique frontiste : Le Pen, Bardela, Zemmour axées sur le durcissement de la politique des visas, les restrictions de rentée en France pour les citoyens algériens et le démantèlement des accords de 1968.
Et preuve de la mise à la touche du locataire de la Place Beauvau, le dossier Algérie sera traité en France par deux ministres : le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Gérald Darmanin, ancien ministre de l’Intérieur, qui connait le fond du problème et qui a entretenu une certaine retenue par rapport au reste de l’équipe gouvernementale.
D’ailleurs, Darmanin est annoncé à Alger dans quelques semaines. Quant au chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, il sera à Alger le 06 avril sur invitation de son homologue algérien, « afin de donner rapidement à la relation entre la France et l’Algérie l’ambition que les deux chefs d’Etat souhaitent lui conférer ».
C’est donc à un technicien et à un diplomate qu’échoit la tâche ardue de remise à zéro des compteurs entre les deux capitales. Le ministre de l’Intérieur, parti en croisade contre l’Algérie, son peuple, son Etat et ses institutions est exclu de fait de cette démarche. Il semblerait qu’Alger ai émis son véto contre la réhabilitation de Retailleau dans le dialogue algéro-français.
Le déplacement algérois du patron du Quai d’Orsay « permettra de détailler ce programme de travail ambitieux, d’en décliner les modalités opérationnelles et le calendrier de mise en œuvre. Il sera ainsi acté que l’ambition commune d’une relation ambitieuse, sereine et respectueuse des intérêts de chacun débouchera sur des résultats concrets ».
Un triptyque a été choisi pour imprimer un cachet particulier à la future relation entre Alger et Paris : ambition, sérénité et respect des intérêts mutuels. Pour marquer ce saut qualitatif, les présidents algérien et français ont convenu « de la reprise sans délai de la coopération sécuritaire » entre les deux pays. Idem pour la commission mixte des historiens qui « reprendra sans délai son travail et se réunira prochainement en France, les conclusions de ses travaux et ses propositions concrètes seront remises aux deux chefs d’Etat avant l’été 2025 ».
Concernant les relations économiques, les deux Présidents ont souligné « l’importance de développer la coopération économique entre les deux pays dans les domaines d’avenir ». Par ailleurs, « ils se sont engagés à œuvrer au renforcement des échanges et des investissements dans le respect des intérêts des deux pays ».
Autant dire que Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron ont balisé la route pour une relations apaisée entre Alger et Paris, avec à la clé une rencontre entre les deux présidents.
Hasard du calendrier, le réchauffement spectaculaire des relations algéro-françaises coïncide avec la condamnation de la cheffe du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen. L’héritière génétique et politique du criminel de guerre Jean-Marie Le Pen, et qui se voyait caracolant à la tête des sondages pour les intentions de votes des prochaines présidentielles en 2027, a été condamnée par la justice française à une peine d’inéligibilité de cinq ans avec exécution immédiate, et à une peine d’emprisonnement de quatre ans dont deux ferme sous bracelet électronique.
Si les hystériques algérophobes ont été désavoués par le président Macron, la justice française a donné le coup de grâce à la tête de pont du courant politique néofasciste, anti-algérien , revanchard et révisionniste. Une heureuse conjonction des astres en ce jour béni de l’Aïd.
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