Saisie de 3 M€ sur 2 passagers algériens à Paris CDG : nouveau rebondissement

En août 2024, deux voyageurs algériens en provenance d’Alger ont été arrêtés à l’aéroport de Paris-Roissy, en France, en possession d’une somme de près de trois millions d’euros dans leurs bagages. L’affaire refait surface, dévoilant un vaste réseau de blanchiment d’argent.

Le réseau en question est soupçonné d’avoir lavé la coquette somme de plus de 60 millions d’euros entre les mois de février et août 2024.

Le collecteur français de cette affaire, présenté comme l’un des principaux accusés, a été inculpé en mars dernier à Bobigny (Seine-Saint-Denis) avant d’être placé sous contrôle judiciaire, rapporte le journal Le Parisien ce samedi 26 avril.

Rebondissement spectaculaire dans l’affaire

L’arrestation des deux voyageurs algériens à Roissy en août 2024 avait permis à la justice française de déclencher une vaste opération visant un système organisé de recyclage de devises issues du marché noir. Il s’est avéré que ces deux individus jouaient le rôle de porteurs de valises dans l’affaire.

Le 18 août 2024, ces deux voyageurs en provenance d’Alger ont transité via l’aéroport de Roissy pour se rendre à Istanbul, en Turquie. Lors d’un contrôle douanier, les agents découvrent une véritable fortune dans leurs bagages.

Dans la première valise, l’un de ces passagers a caché la somme de 1,7 million d’euros et 119.000 francs suisses (soit 126 631 euros). Dans le second bagage, les douaniers découvrent la somme de 1,2 million d’euros et un lingotin de 82 g d’or d’une valeur d’environ 7 677 euros.

Les deux individus âgés de 33 et 40 ans ont été immédiatement placés en garde à vue dans les locaux de l’Office national antifraude aux finances publiques (Onaf).

Pour expliquer la présence de ces sommes dans leurs valises, ils ont affirmé qu’ils étaient chargés d’acheter de la marchandise en Turquie et que cet argent leur avait été remis par un homme à Alger, indique une source proche de l’enquête, citée par le même journal.

L’argent saisi à Roissy n’a pas été transféré au départ de l’aéroport d’Alger

Or, selon l’enquête menée autour de cette affaire rocambolesque, les sommes saisies sur eux n’ont pas été transférées au départ de l’aéroport d’Alger. Ils ont récupéré les sommes auprès d’une tierce personne, dans les toilettes de l’aéroport parisien à leur arrivée.

Les autorités algériennes avaient d’ailleurs précisé qu’à leur départ d’Alger, les bagages de ces deux voyageurs étaient vides.

En exploitant les enregistrements de vidéosurveillance de l’aéroport de Roissy, les enquêteurs ont pu voir les deux voyageurs entrer dans les toilettes avec leurs valises et en sortir avec, en plus, un sac à dos.

Les autorités françaises ont par la suite identifié l’homme qui leur a remis l’argent grâce à la vidéo, la téléphonie et le numéro d’immatriculation de sa voiture. Il s’agit du dénommé Houssen B. qui a été vu entrer dans les toilettes avec un sac à dos. Et à sa sortie, il ne l’avait plus.

Les deux voyageurs algériens étaient rémunérés entre 700 et 1.000 euros

Cet individu a été interpellé le 13 mars et placé en garde à vue. Lors de son audition, il a reconnu avoir réalisé trente remises d’argent entre février et août en suivant cette même méthode.

Lors d’une nouvelle interrogation par le juge, les deux voyageurs algériens ont fini par reconnaître qu’ils avaient récupéré l’argent en France. Un travail pour lequel ils étaient rémunérés entre 700 et 1.000 euros.

L’un d’eux a été remis en liberté. L’autre a demandé sa remise en liberté jeudi 24 avril devant la chambre de l’instruction de Paris. Il a affirmé qu’il avait « presque tout dit » depuis le début, soulignant qu’il ne connaissait pas l’individu qui leur a remis l’argent.

Mais malgré ces propos et la plaidoirie de son avocat, qui demande à ce qu’il soit traité comme l’autre complice, la Cour a ordonné son maintien en détention.

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