Territoire
Donald Trump commence à partager les dossiers sur lesquels il souhaite travailler lors de son prochain mandat présidentiel. Sans surprise, plusieurs d’entre eux sont une directe continuation de nombreux dossiers qu’il avait déjà débutés lors de son premier passage à la Maison-Blanche. L’un d’entre eux étant la souveraineté du Groenland. «Pour la sécurité nationale et […]
Donald Trump commence à partager les dossiers sur lesquels il souhaite travailler lors de son prochain mandat présidentiel. Sans surprise, plusieurs d’entre eux sont une directe continuation de nombreux dossiers qu’il avait déjà débutés lors de son premier passage à la Maison-Blanche. L’un d’entre eux étant la souveraineté du Groenland. «Pour la sécurité nationale et la liberté dans le monde entier, les États-Unis d’Amérique estiment que la propriété et le contrôle du Groenland sont une nécessité absolue», a écrit, dimanche 22 décembre, le président élu des États-Unis sur son réseau Truth Social. Ce souhait du républicain accompagnait l’annonce, toujours sur la même plateforme, du choix de Ken Howery, cofondateur de PayPal, comme ambassadeur américain au Danemark à qui appartient l’île, pays constitutif du Royaume nordique. En 2019, Donald Trump avait déjà manifesté son intérêt pour le territoire autonome sous souveraineté danoise depuis 1979, après avoir été une colonie de la couronne jusqu’en 1953. Au beau milieu du mois d’août cette année-là, le Wall Street Journal révélait dans ses colonnes que l’ancien promoteur aurait demandé à ses conseillers s’il était possible d’acheter le territoire glacier. «Le Groenland n’est évidemment pas à vendre», avait réagi le gouvernement groenlandais. «Un poisson d’avril avant l’heure», raillait de son côté l’ancien Premier ministre libéral danois, Lars Lokke Rasmussen. Les autorités locales avaient par la suite fait savoir qu’elles étaient ouvertes au commerce, mais que leur île n’était pas à vendre. Géologiquement parlant, cette dernière fait partie du continent américain. Et selon la doctrine américaine Monroe de 1823, le Groenland appartient à la sphère sécuritaire des États-Unis. Le sous-sol de la plus grande île au monde suscite de nombreuses convoitises. Peuplé par moins de 60 000 personnes, le Groenland est riche en or, en argent, en fer, en platine, en cuivre, en uranium et en métaux rares essentiels à la fabrication de batteries électriques et utiles pour l’industrie de l’armement. Le potentiel gazier et pétrolier est de même colossal mais l’exploitation de ces deux ressources est interdite pour des raisons environnementales. Dans cette région du monde stratégique, qui se réchauffe jusqu’à quatre fois plus vite que le reste du monde, ouvrant de facto de nouvelles perspectives pour le transport maritime et l’exploration de ressources, les puissances s’affrontent : la Chine et la Russie ont maintes fois fait part de leurs visées dans l’Arctique. La déclaration de Donald Trump sur le Groenland fait suite, ce week-end, a d’autres propos de politique étrangère visant cette fois-ci le canal de Panama, voie de passage entre les océans Atlantique et Pacifique. «Notre marine et notre commerce sont traités de manière particulièrement injuste (…) Les droits de passage que font payer le Panama sont ridicules. Cette arnaque totale de notre pays cessera immédiatement», a-t-il déclaré dimanche. «Si le Panama n’est pas en mesure de garantir le fonctionnement sûr, efficace et fiable de cette voie maritime, nous exigerons alors que le canal de Panama nous soit restitué, en totalité, et sans discuter», a-t-il poursuivi. Le contrôle du canal, achevé par les États-Unis en 1914, a été entièrement rendu au pays d’Amérique centrale en 1999, en vertu d’un accord signé par le président démocrate Jimmy Carter en 1977. «La souveraineté et l’indépendance de notre pays ne sont pas négociables», a balayé le président panaméen José Raúl Mulino. Donald Trump qui a toujours incarné une version de l’Amérique conquérante et sûre d’elle, veut s’assurer de récupérer autant de pouvoir et d’influence que possible pour retarder, voire inverser, le déclinement dont son pays est victime depuis une vingtaine d’années. Reste à voir si Trump réussira à arriver à ses fins ou si, comme ce fut le cas lors de son premier mandat, il se heurtera à des obstacles trop difficiles à surmonter. F. M.
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