Transparence

En 2006, certaines rumeurs laissaient entendre que le Premier ministre de Jacques Chirac, Dominique de Villepin, envisageait de briguer la présidence de la République. Malheureusement pour lui, Nicolas Sarkozy, de la même famille politique, était alors le grand favori et jouissait d’une popularité prodigieuse qui en faisait la coqueluche du centre, de la droite traditionnelle […]

Mai 26, 2025 - 23:43
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Transparence

En 2006, certaines rumeurs laissaient entendre que le Premier ministre de Jacques Chirac, Dominique de Villepin, envisageait de briguer la présidence de la République. Malheureusement pour lui, Nicolas Sarkozy, de la même famille politique, était alors le grand favori et jouissait d’une popularité prodigieuse qui en faisait la coqueluche du centre, de la droite traditionnelle et de la droite nationaliste. Et si en 2003, de Villepin avait gagné une forte popularité en délivrant un discours puissant à l’ONU contre la guerre en Irak, il ne pouvait pas lutter contre la volonté de fer de Sarkozy, qui n’allait laisser personne lui voler
l’élection de 2007. Près de vingt ans plus tard, l’ex-diplomate semble toutefois caresser une nouvelle fois l’espoir d’être propulsé à l’Élysée. Dominique de Villepin a confirmé qu’il songeait très sérieusement à une candidature en 2027, assurant sur BFMTV qu’il n’aurait aucun problème «à faire une totale transparence sur toutes mes activités si je devais être président de la République». L’ex-Premier ministre Dominique de Villepin a promis dimanche «une totale transparence» sur ses activités de conseil s’il devenait président de la République, tout en admettant que pour être candidat à l’Élysée il faut se sentir capable de pouvoir «changer les choses». Il a affirmé que ses activités n’incluent pas de lobbying et qu’il n’y a «pas de conflit d’intérêts». «Mes clients sont des entreprises, surtout des entreprises françaises, travaillant vers l’international», a-t-il expliqué, refusant de donner les noms de ses clients de sa société de conseil, car «tenu par la confidentialité des contrats». «Si je donne le nom d’un client français avec lequel je suis lié par un contrat, alors qu’il y a des clauses de confidentialité, je romps cette clause. Je ne suis pas en situation de le faire aujourd’hui», a expliqué Dominique de Villepin qui a assuré «ne pas travailler avec des pays du Golfe». Si l’ancien Chef du gouvernement a refusé de confirmer catégoriquement qu’il était candidat à l’Élysée, il a reconnu se demander s’il serait capable d’être chef de
l’État. «Cette question, je me la suis posée depuis des années. C’est très difficile et je l’aborde avec beaucoup d’humilité et c’est sans doute pour cela que ce n’est pas facile de franchir le pas», a-t-il souligné, regrettant qu’il n’y ait «plus eu de président de la République depuis 2007», année du départ de Jacques Chirac, considérant ses successeurs comme des «Premiers ministres». «Il ne s’agit pas seulement d’être capable, mais aussi de tenir un engagement vis-à-vis des Français dans la capacité d’apporter des réponses à leurs attentes, à leurs difficultés», a-t-il affirmé, déplorant que les Français aient été «trompés depuis trop de décennies». «On n’est pas candidat à l’élection présidentielle par ambition personnelle. On l’est quand on sait que l’on a les moyens, la capacité, la détermination pour changer les choses», a-t-il souligné, reconnaissant que «ce n’est pas quelque chose que l’on fait à la légère». Interrogé sur sa ligne politique, qui séduit jusqu’à
l’électorat de LFI, il s’est présenté comme «gaulliste». «Je n’ai pas attendu 71 ans pour entamer une carrière de gauchiste», a-t-il déclaré, paraphrasant le général de Gaulle qui avait dit en 1958 qu’il ne voulait pas commencer «une carrière de dictateur» à 67 ans. Toutefois, il reste encore trois ans avant la prochaine présidentielle et beaucoup de choses peuvent changer en ce laps de temps. En 2006 également, de Villepin semblait décidé à tenter sa chance pour la course à l’Élysée avant de réaliser qu’il ne ferait pas le poids face à Nicolas Sarkozy, et une annonce trop précoce pourrait également cette fois-ci finir par un échec, comme l’ont expérimenté plusieurs personnalités politiques avant lui.
F. M.