Nationalité
La Suède qui, il y a encore quelques années, était l’un des pays les plus accueillants pour les migrants et a largement ouvert ses frontières lors des troubles au Moyen-Orient qui ont causé l’exode massif de millions de personnes il y a une dizaine d’années, change désormais drastiquement sa politique en la matière. La hausse […]

La Suède qui, il y a encore quelques années, était l’un des pays les plus accueillants pour les migrants et a largement ouvert ses frontières lors des troubles au Moyen-Orient qui ont causé l’exode massif de millions de personnes il y a une dizaine d’années, change désormais drastiquement sa politique en la matière. La hausse de la criminalité, l’insécurité globale, les trafics en tous genres qui gangrènent certaines villes, ont poussés les Suédois à abandonner leur hospitalité historique. Le gouvernement suédois a annoncé lundi accélérer son travail pour pouvoir révoquer la citoyenneté suédoise des binationaux, un projet qui cible les membres de gangs. «Les criminels de gangs, qui sèment la terreur dans nos rues et sur nos places publiques, ne doivent plus pouvoir utiliser le passeport suédois pour voyager librement à travers le monde ou pour échapper à l’expulsion après avoir commis des crimes graves», a ainsi déclaré le ministre des Migrations, Johan Forssell. Selon les données de la police sur lesquelles s’appuie le gouvernement, quelque 1 100 personnes impliquées dans des réseaux criminels en Suède détiennent une double nationalité. Il est aujourd’hui impossible de révoquer la citoyenneté suédoise, un droit protégé par la Constitution du pays. Le gouvernement de centre droit, soutenu par un parti de droite anti immigration, les Démocrates de Suède (SD), a lancé un examen de la loi fondamentale suédoise pour que la citoyenneté puisse être révoquée à certaines conditions. S’il y parvient, il voudrait pouvoir ainsi expulser ces personnes. «C’est un travail en cours au niveau bilatéral pour que les pays concernés récupèrent leurs citoyens», a assuré Forssell. Selon les conclusions de cet examen présentées le 15 janvier, il doit être possible de retirer la nationalité suédoise à une personne binationale si celle-ci l’a obtenue sur la base de renseignements faux, incomplets ou par d’autres moyens frauduleux. La déchéance de nationalité doit aussi être possible en cas de condamnation pour des infractions constituant «une menace grave à la sécurité nationale» (espionnage, haute trahison), et en cas de condamnation pour des infractions «portant gravement atteinte aux intérêts vitaux de l’État», explique le gouvernement. C’est dans cette dernière catégorie que le gouvernement veut placer les personnes impliquées dans la guerre des gangs qui sévit en Suède depuis plusieurs années. Ainsi, en Europe l’on s’active un peu partout pour prendre en main les dossiers liés à l’immigration. Encore cette semaine, neuf pays de l’UE ont signé une lettre demandant à la Cour internationale des droits de l’Homme plus de latitude pour expulser les migrants criminels, une tâche rendue presque impossible par les juges de la CEDH. Mais où que ce soit au sein de l’Union européenne, la détermination des dirigeants de nations souveraines à lutter contre les choix imposés des institutions européennes se précise, les opinions publiques n’hésitant d’ailleurs plus à élire des gouvernants capables de tenir tête à Bruxelles et Strasbourg, dans l’espoir de voir l’insécurité baisser dans leurs pays.