Turbulence

L’une des questions qui intéressent le plus, autour de la future présidence de Donald Trump, est de savoir comment les relations avec la Chine vont évoluer au cours des prochaines années et quelle sera l’attitude de Pékin vis-à-vis du futur président Républicain. Joe Biden, encore président jusqu’en janvier prochain, avait continué sur la lancée de […]

Nov 17, 2024 - 21:56
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Turbulence

L’une des questions qui intéressent le plus, autour de la future présidence de Donald Trump, est de savoir comment les relations avec la Chine vont évoluer au cours des prochaines années et quelle sera l’attitude de Pékin vis-à-vis du futur président Républicain. Joe Biden, encore président jusqu’en janvier prochain, avait continué sur la lancée de la première administration de Trump et mené une véritable guerre froide contre la puissance asiatique. Le dossier de Taiwan avait particulièrement mis à mal les relations entre les deux pays, le démocrate n’hésitant pas à menacer le président chinois d’une réplique militaire en cas d’attaque contre Taipei. Toutefois, à de nombreuses reprises, les deux puissances ont essayé d’améliorer leurs relations. Xi Jinping a ainsi assuré son homologue américain que Pékin œuvrera à une «transition en douceur» dans les relations Chine-États-Unis, samedi, lors d’un ultime tête-à-tête officiel entre les deux dirigeants, après un Sommet Asie-Pacifique dans un contexte d’incertitudes liées à la réélection de Donald Trump. Les deux pays devraient «continuer à explorer la bonne voie» pour s’entendre et «parvenir à une coexistence pacifique à long terme», a ajouté Xi, cité par
l’agence d’État Chine nouvelle, lors de la rencontre qui se tient au terme du sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC). Au cours d’une session d’échanges à huis clos, le président Xi a évoqué les «défis tels la géopolitique, l’unilatéralisme et le protectionnisme montant». Dans ce contexte, «nous devons nous unir et coopérer», a-t-il lancé à l’adresse des dirigeants des économies du Pacifique, cité par la télévision chinoise d’État CCTV. La réunion Biden-Xi est leur troisième et dernière, avant que le démocrate de 81 ans ne cède la présidence en janvier à Donald Trump. Les relations entre Chine et États-Unis se sont détériorées ces dernières années, du fait de désaccords sur le commerce, le statut de Taïwan, les droits humains ou la compétition technologique. Le dialogue bilatéral s’est cependant tant bien que mal maintenu. Le conseiller américain à la Sécurité nationale, Jake Sullivan, a souligné cette semaine «l’importance» de la rencontre entre les deux dirigeants, afin de «gérer les relations (bilatérales) dans cette délicate période de transition». Selon Sullivan, les questions des tensions en mer de Chine méridionale et du maintien des lignes de communication, militaires en particulier, devaient aussi être abordées lors du tête-à-tête, «pas seulement une rencontre pour se dire adieu». L’ombre de Donald Trump, qui a déjà nommé dans son équipe des tenants d’une ligne dure face à Pékin, devait planer sur leurs échanges. Pendant sa campagne, le milliardaire a promis de protéger l’industrie américaine, menaçant d’imposer des droits de douane de 10 à 20 % sur les produits importés et jusqu’à 60 % sur ceux provenant de Chine. Au cours de son premier mandat (2017-2021), il avait déjà profondément perturbé les relations économiques bilatérales, en déclenchant une guerre commerciale pour forcer Pékin à acheter des produits américains et rééquilibrer une balance commerciale. Vendredi déjà, Xi Jinping a mis en garde «contre la montée de l’unilatéralisme et du protectionnisme» et jugé que le monde était «entré dans une nouvelle période de turbulences et de transformation». Inquiétude relayée par Joe Biden, qui a estimé, en marge d’une rencontre avec ses alliés de la région Pacifique Japon et Corée du Sud, que «nous avons maintenant atteint un moment de changement politique important». Reste à voir comment Donald Trump abordera cette fois-ci ses relations avec la Chine, qu’il considère comme l’un des principaux freins à l’économie américaine. Toutefois, le président conservateur élu, contrairement à Biden, pourrait laisser Taiwan à son sort, à la grande satisfaction de Pékin qui pourrait alors envahir la petite île. La réaction de Trump, qui a fait de son non-interventionisme l’un de ses plus gros arguments depuis près de dix ans, est une énigme qui taraude sans aucun doute ses partenaires comme ses adversaires politiques, aux États-Unis et à l’international.
F. M.

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