Voilà Hochstein de retour

Amos Hochstein, l’émissaire américain dans le conflit au Liban, est attendu à Beyrouth demain mardi, après quoi il sera à Tel-Aviv, un voyage s’annonçant sous les meilleurs auspices, si du moins il faut en croire les médias israéliens, qui fondent sur lui beaucoup d’espoir pour mettre fin à la guerre avec le Hezbollah. Comme par […]

Nov 17, 2024 - 21:56
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Voilà Hochstein de retour

Amos Hochstein, l’émissaire américain dans le conflit au Liban, est attendu à Beyrouth demain mardi, après quoi il sera à Tel-Aviv, un voyage s’annonçant sous les meilleurs auspices, si du moins il faut en croire les médias israéliens, qui fondent sur lui beaucoup d’espoir pour mettre fin à la guerre avec le Hezbollah. Comme par hasard, ce mardi est le jour succédant immédiatement à celui au cours duquel le Hezbollah est censé avoir remis à qui de droit, en l’occurrence à Nabih Berri, le président du Parlement libanais, sa réponse aux propositions américaines faites en toute discrétion il y a peu. Il faut dire que depuis le début de l’opération israélienne terrestre au Liban, l’émissaire américain est attendu un peu comme le messie dans la région, encore que cela soit plus perceptible en Israël qu’au Liban, où pourtant morts et destructions sont bien plus importantes, elles qui déjà n’en manquaient pas avant le 1er octobre. On n’aura peut-être remarqué que quand c’est Hochstein en personne qui fait le déplacement, et non pas l’un ou l’autre de ses collaborateurs, à moins que ce ne soit l’ambassadrice américaine à Beyrouth qui est mise à contribution, revêt une signification particulière aux yeux des Israéliens. Que de surcroît il arrive alors que tombe la réponse du Hezbollah est pour eux plus prometteur encore.
Le document américain remis à Nabih Berri par l’ambassadrice américaine est encore inconnu du grand public. Pas nécessaire cependant d’être un grand clerc pour être certain qu’il a dû être expurgé de tout ce qui était de nature à hérisser le poil du Hezbollah, et par là même à le faire rejeter par lui. Aux dernières nouvelles, il ne comporterait nul droit pour Israël de violer la souveraineté libanaise chaque fois qu’il le jugerait nécessaire à sa défense. Car si une clause de ce genre y figure, on connaît la suite. On n’aurait même pas alors à attendre que le Hezbollah donne sa réponse, et qu’Hochstein vienne urgemment en prendre connaissance. Les raisons qui font qu’Américains et Israéliens sont cette fois-ci plus pressés de passer un accord que la partie adverse, ici le Hezbollah et les Libanais, sont diverses et variées. La première d’entre elles est d’ordre purement militaire. L’offensive israélienne n’a guerre avancé depuis qu’elle a été lancée, le 1er octobre dernier. Or Israël avait cru en avoir pour l’essentiel fini avec le Hezbollah précédemment, lui ayant porté de tels coups qu’il n’y aurait plus après cela qu’à
l’achever. Sur ce point, il a eu tout loisir depuis de constater qu’il s’était trompé. La deuxième tient au but réel de son opération, qui était non pas d’éliminer le Hezbollah, mais de se garantir contre une incursion de même inspiration que celle du 7-Octobre. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’armée israélienne a passé la frontière libanaise une année après l’attaque du Hamas. Le Hezbollah a rejoint «Déluge d’Al-Aksa» dès le 8 octobre 2023. Israël a quant à lui attendu une année avant de se décider à obliger le Hezbollah à se replier derrière la rivière Litani. Et cela, non pas pour se prémunir de ses missiles, mais afin qu’il se trouve dans l’incapacité de l’attaquer sur son propre territoire. On aura remarqué qu’il est de moins question du retour des colons à leurs colonies. Et pour cause, de derrière le Litani ou de plus loin encore, ils resteront dans la portée des missiles du Hezbollah. Ce n’est donc pas d’abord pour créer les conditions de leur retour que l’opération terrestre a été lancée.
M. H.

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