70e anniversaire de la Glorieuse guerre de libération: les forêts, bastion de résistance et témoin de l'héroïsme des moudjahidine
ALGER - Symbole de la lutte armée pour l'Indépendance et portant en elles les trames de la Glorieuse guerre de libération, les forêts algériennes renvoient à l'héroïsme des femmes et des hommes qui ont mené une des plus grandes luttes armées de l'Histoire contemporaine. Denses et difficiles d'accès, ces forêts étaient le refuge stratégique des moudjahidine et le lieu par où transitaient armes et munitions. Ces forêts ont subi l'assaut de la France coloniale pendant plus d'un siècle. Au moyen de lois arbitraires pour justifier la confiscation des forêts et leurs richesses, de feu et de napalm pour déloger les résistants algériens de leurs bastions stratégiques, l'administration française avait mené une déforestation massive. Les études estiment que 50% des forêts algériennes ont été perdues entre 1830 à 1962. Avant la colonisation, l'Algérie possédait environ 5 millions d'hectares de forêts, tandis qu'à l'indépendance, il en restait moins de 2,5 millions d'hectares, et ce, à cause de l'exploitation excessive du bois, mais aussi des incendies délibérés et le bombardement au napalm dans des tentatives coloniales vaines d'étouffer la voix de la liberté. Dans sa quête d'appropriation des espaces forestiers et de leurs richesses, l'administration française s'empressa, dès 1838, de promulguer une série de législations restrictives concernant les droits d'usage. Ainsi, la loi de 1851 légalisa l'appropriation des forêts par l'Etat (la France coloniale), celle de 1860 autorisa l'expropriation pour utilité publique des propriétés alors que la loi de 1882 établit les procédures d'expropriation des terrains de montagne. Entre ces lois, plusieurs ordonnances et décrets furent introduits pour restreindre les droits des habitants. Les décrets de 1867 et 1870 reconnurent aux concessionnaires forestiers la cession gratuite de sections brûlées, notamment pour les liégeurs, le liège algérien étant objet de convoitise, dès les premières années de l'occupation du pays. A travers un arsenal juridique bien ficelé, l'administration coloniale impose son contrôle sur les espaces forestiers et leurs richesses privant des centaines de milliers de familles algériennes de leurs moyens de subsistance et imposant à des milliers d'autres un déplacement forcé pour pouvoir subvenir à leurs besoins. Sur les sentiers de la mémoire collective Faisant des incendies une stratégie pour progresser dans ses objectifs de colonisation et une méthode pour réprimer les résistances populaires et toutes insurrections, la France coloniale a embrasé les forêts algériennes. Les statistiques relèvent que sur une période de 87 ans (1876-1962), une surface cumulée de 3.506.942 ha a été parcourue par le feu, soit une moyenne de 41.258 ha/an, selon des chercheurs agronomes algériens, qui se sont basés sur une compilation des données de l'administration coloniale. De véritables brasiers ravageant jusqu'à 100.000 ha/an ont eu lieu dans les années 1881, 1892, 1894, 1902, 1913 et 1919. Le sinistre avait continué pendant la guerre de Libération, où un total de 645.414 ha ont été la proie des flammes. Au cours des années 1956, 1957 et 1958, pas moins de 435.646 ha ont été la proie des flammes, avec un pic en 1956 atteignant 204.220 ha calcinés sous l'effet des bombardements aériens au napalm et des mises à feu au sol. Soixante-dix ans après le déclenchement de la Glorieuse Révolution, les forêts demeurent des lieux chargés d'histoire et des sites abritant un pan de la mémoire collective. Parmi ces sites, les forêts des monts de l'Ouarsenis qui ont abrité la bataille de Beni Boustour (50 km au Sud de Chlef), un certain 16 janvier 1958. A la croisée d'une piste bordée de chênes et d'oliviers, la bataille d'Aït Yahia Moussa, à 30 km au sud de Tizi-Ouzou, qui s'est produite le 6 janvier 1959 à Vouguerfene, renvoie encore à la bravoure des Moudjahidine, convaincus par leur juste cause. Au tournant d'une allée de Cèdre, la bataille Bab-El-Bekkouche, survenue du 28 au 31 mai 1958 dans la commune de Lardjem, wilaya de Tissemsilt, rappelle aussi que ces forêts étaient des fiefs de résistance et bastions de lutte. Sur un relief escarpé des Aurès, au coeur de la forêt de la région de Kimmel à Batna, la bataille "T'baboucht" qui eut lieu entre le 27 novembre et le 7 décembre 1954, démontre la détermination des hommes engagés pour une cause noble. Un peu plus loin, à Nemamacha, où le pin d'Alep se dresse fièrement entre les buissons résilients, la grande bataille d'El Djorf, survenue du 22 au 29 septembre 1955, du côté de Tébessa, renvoie encore aux fins stratèges qui ont mené et remporté la bataille brouillant les cartes de la France coloniale et contribuant à l'internationalisation de la cause algérienne aux Nations unies et dans les fora internationaux.

ALGER - Symbole de la lutte armée pour l'Indépendance et portant en elles les trames de la Glorieuse guerre de libération, les forêts algériennes renvoient à l'héroïsme des femmes et des hommes qui ont mené une des plus grandes luttes armées de l'Histoire contemporaine.
Denses et difficiles d'accès, ces forêts étaient le refuge stratégique des moudjahidine et le lieu par où transitaient armes et munitions. Ces forêts ont subi l'assaut de la France coloniale pendant plus d'un siècle. Au moyen de lois arbitraires pour justifier la confiscation des forêts et leurs richesses, de feu et de napalm pour déloger les résistants algériens de leurs bastions stratégiques, l'administration française avait mené une déforestation massive.
Les études estiment que 50% des forêts algériennes ont été perdues entre 1830 à 1962. Avant la colonisation, l'Algérie possédait environ 5 millions d'hectares de forêts, tandis qu'à l'indépendance, il en restait moins de 2,5 millions d'hectares, et ce, à cause de l'exploitation excessive du bois, mais aussi des incendies délibérés et le bombardement au napalm dans des tentatives coloniales vaines d'étouffer la voix de la liberté.
Dans sa quête d'appropriation des espaces forestiers et de leurs richesses, l'administration française s'empressa, dès 1838, de promulguer une série de législations restrictives concernant les droits d'usage.
Ainsi, la loi de 1851 légalisa l'appropriation des forêts par l'Etat (la France coloniale), celle de 1860 autorisa l'expropriation pour utilité publique des propriétés alors que la loi de 1882 établit les procédures d'expropriation des terrains de montagne.
Entre ces lois, plusieurs ordonnances et décrets furent introduits pour restreindre les droits des habitants. Les décrets de 1867 et 1870 reconnurent aux concessionnaires forestiers la cession gratuite de sections brûlées, notamment pour les liégeurs, le liège algérien étant objet de convoitise, dès les premières années de l'occupation du pays.
A travers un arsenal juridique bien ficelé, l'administration coloniale impose son contrôle sur les espaces forestiers et leurs richesses privant des centaines de milliers de familles algériennes de leurs moyens de subsistance et imposant à des milliers d'autres un déplacement forcé pour pouvoir subvenir à leurs besoins.
Sur les sentiers de la mémoire collective
Faisant des incendies une stratégie pour progresser dans ses objectifs de colonisation et une méthode pour réprimer les résistances populaires et toutes insurrections, la France coloniale a embrasé les forêts algériennes.
Les statistiques relèvent que sur une période de 87 ans (1876-1962), une surface cumulée de 3.506.942 ha a été parcourue par le feu, soit une moyenne de 41.258 ha/an, selon des chercheurs agronomes algériens, qui se sont basés sur une compilation des données de l'administration coloniale.
De véritables brasiers ravageant jusqu'à 100.000 ha/an ont eu lieu dans les années 1881, 1892, 1894, 1902, 1913 et 1919. Le sinistre avait continué pendant la guerre de Libération, où un total de 645.414 ha ont été la proie des flammes.
Au cours des années 1956, 1957 et 1958, pas moins de 435.646 ha ont été la proie des flammes, avec un pic en 1956 atteignant 204.220 ha calcinés sous l'effet des bombardements aériens au napalm et des mises à feu au sol.
Soixante-dix ans après le déclenchement de la Glorieuse Révolution, les forêts demeurent des lieux chargés d'histoire et des sites abritant un pan de la mémoire collective. Parmi ces sites, les forêts des monts de l'Ouarsenis qui ont abrité la bataille de Beni Boustour (50 km au Sud de Chlef), un certain 16 janvier 1958.
A la croisée d'une piste bordée de chênes et d'oliviers, la bataille d'Aït Yahia Moussa, à 30 km au sud de Tizi-Ouzou, qui s'est produite le 6 janvier 1959 à Vouguerfene, renvoie encore à la bravoure des Moudjahidine, convaincus par leur juste cause.
Au tournant d'une allée de Cèdre, la bataille Bab-El-Bekkouche, survenue du 28 au 31 mai 1958 dans la commune de Lardjem, wilaya de Tissemsilt, rappelle aussi que ces forêts étaient des fiefs de résistance et bastions de lutte.
Sur un relief escarpé des Aurès, au coeur de la forêt de la région de Kimmel à Batna, la bataille "T'baboucht" qui eut lieu entre le 27 novembre et le 7 décembre 1954, démontre la détermination des hommes engagés pour une cause noble.
Un peu plus loin, à Nemamacha, où le pin d'Alep se dresse fièrement entre les buissons résilients, la grande bataille d'El Djorf, survenue du 22 au 29 septembre 1955, du côté de Tébessa, renvoie encore aux fins stratèges qui ont mené et remporté la bataille brouillant les cartes de la France coloniale et contribuant à l'internationalisation de la cause algérienne aux Nations unies et dans les fora internationaux.