Exode des compétences médicales: comment endiguer le phénomène?

Une série de mesures a été mise en place par le gouvernement sur les plans réglementaire, financier, des ressources humaines ainsi que sur celui des infrastructures pour contribuer activement à freiner le départ des médecins à l’étranger. C’est ce qu’a indiqué Abdelhak Saïhi, ministre de la Santé. En réponse à une question sur « les […] The post Exode des compétences médicales: comment endiguer le phénomène? appeared first on Le Jeune Indépendant.

Mars 21, 2025 - 20:13
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Exode des compétences médicales: comment endiguer le phénomène?

Une série de mesures a été mise en place par le gouvernement sur les plans réglementaire, financier, des ressources humaines ainsi que sur celui des infrastructures pour contribuer activement à freiner le départ des médecins à l’étranger. C’est ce qu’a indiqué Abdelhak Saïhi, ministre de la Santé.

En réponse à une question sur « les mécanismes prospectifs adoptés par l’Etat pour éviter l’exode des compétences médicales », lors d’une plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN) consacrée, jeudi, aux questions orales, M. Saïhi a d’emblée relevé que le départ à l’étranger des médecins, bien que préoccupant, « est un phénomène observé à l’échelle internationale et pas seulement en Algérie ».

Il a expliqué que les médecins algériens, tout comme ceux d’autres pays en développement, sont attirés par des opportunités professionnelles plus rémunératrices et offrant de meilleures conditions de travail, notamment en Europe, au Canada, au Moyen-Orient et ailleurs. Cependant, le ministre a rassuré les députés en affirmant que des efforts étaient en cours pour créer un environnement plus compétitif pour les professionnels de santé. Afin de les garder sur le territoire national en leur offrant un meilleur environnement de travail et de meilleures conditions socioprofessionnelles.

En termes de chiffres, le premier responsable de la santé a fait savoir que l’Algérie compte aujourd’hui environ 42 000 médecins spécialistes. Parmi ceux-ci, 21 900 exercent dans le secteur public, tandis que 16 300 travaillent dans le secteur privé. Cependant, ce sont environ 3 800 médecins qui ont quitté le pays ou sont partis à la retraite, un chiffre inquiétant qui représente près de 9% de l’effectif total.

Pour contrer cette fuite des talents, le gouvernement a pris des mesures concrètes ces dernières années. Parmi les principales initiatives, l’élaboration de textes réglementaires pour l’enrichissement et la révision des statuts particuliers des professionnels du secteur de la santé, en collaboration avec les partenaires sociaux et les secteurs concernés.

Le ministre a expliqué que depuis décembre 2024, la promulgation des nouveaux statuts particuliers et des régimes indemnitaires de la santé « ont permis d’augmenter les salaires des médecins, de créer de nouveaux grades et postes supérieurs et de réduire les années d’ancienneté requises pour accéder aux grades et postes supérieurs ».

Il a précisé que cette réforme a permis une augmentation substantielle des salaires des médecins, « passant de 50 000 DA pour un médecin débutant à 95 000 DA », voire plus, pour certains spécialistes.

Au-delà des réformes salariales, le ministre a insisté sur la priorité accordée par son département pour l’amélioration des conditions de travail des professionnels de la santé. Et d’expliquer : « Nous avons mis en place un système de gestion décentralisée des carrières des médecins. » Il a ajouté que ce système a pour objectif de favoriser la mobilité des médecins entre les régions du pays afin de répondre à la désertification médicale, notamment dans les zones les plus reculées. Révélant que cela contribuerait à garantir une meilleure reconnaissance des compétences et encourager les médecins à poursuivre leur carrière sur le territoire national.

L’autre piste, évoquée par le ministre pour résoudre la question du départ des médecins algériens à l’étranger, consiste en l’optimisation de la gestion des ressources humaines. Selon lui, il est essentiel de centraliser les données relatives aux médecins et de mettre en place des outils de gestion plus efficaces pour mieux suivre l’évolution des carrières des médecins et éviter les pénuries dans certaines spécialités. Le ministre a également évoqué la nécessité d’une collaboration renforcée entre le secteur public et le secteur privé, en particulier dans les régions où les hôpitaux publics peinent à attirer des spécialistes.

En outre, M. Saïhi a mentionné que la formation continue des médecins, notamment dans des spécialités, comme l’anesthésie-réanimation, la gynécologie-obstétrique et la radiologie, est une des priorités pour l’avenir. Il a annoncé que des projets de formation dans ces domaines seront renforcés à partir de septembre prochain, afin de combler les lacunes actuelles et d’assurer une meilleure couverture en termes de soins spécialisés. Des réformes supplémentaires, notamment dans le domaine de la fiscalité et des incitations financières pour les médecins, sont envisagées pour rendre le secteur plus attractif.

Fort de cet argumentaire, M. Saïhi a fait savoir aux députés que ces efforts ont porté leurs fruits, réduisant quelque peu le flux du départ des professionnels de la santé et qu’il y avait même un retour progressif de certains médecins qui, après avoir travaillé à l’étranger, choisissent de revenir travailler en Algérie.

Cependant, il a reconnu que des défis importants restent à relever, notamment en matière d’infrastructures et d’équipements médicaux. C’est dans cette optique que l’État a investi massivement dans la construction de nouveaux hôpitaux et dans l’équipement de ces structures avec des technologies modernes, grâce au programme national de modernisation des infrastructures de santé. Ces projets ambitionnent d’attirer et de garder les compétences nationales d’une part et d’autre part, garantir un meilleur accès aux soins de qualité pour les populations à travers l’ensemble du territoire national.

 

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