Agriculture : l’Algérie voit grand

Contribuant à hauteur de 15 % au PIB, le secteur de l’agriculture est identifié comme un secteur prometteur et stratégique. Un statut qui explique tout l’intérêt qui lui est accordé par les plus hautes autorités du pays.

De nouvelles mesures, des incitations, des objectifs, mais surtout beaucoup de défis à relever, avec l’ultime ambition d’atteindre l’autosuffisance pour certains produits stratégiques et se diriger vers la sécurité alimentaire. Les dernières déclarations du président de la République, à l’occasion de la célébration du 50e anniversaire de la création de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA), confirment encore une fois l’intérêt accordé au secteur.

Le secteur de l’agriculture s’invite fréquemment aux réunions du gouvernement, aux Conseils des ministres, en plus des réunions sectorielles régulières, le but étant de faire le point sur les réalisations, d’identifier les obstacles et de prendre, par conséquent, des décisions.  

Les mesures se multiplient à l’égard du secteur de l’agriculture duquel on attend beaucoup. Les priorités sont fixées, la plus importante est celle de débarrasser l’Algérie d’une forte dépendance du marché extérieur, notamment en produits stratégiques. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a pris dans ce sens l’engagement d’atteindre une autosuffisance pour certaines cultures stratégiques à court et moyen terme. Pour le blé dur, le délai est fixé pour la fin de 2025 pour atteindre une autosuffisance « totale et complète », alors que pour l’orge et le maïs, cet objectif devrait être atteint en 2026.

Des mesures sont déjà engagées pour concrétiser ces objectifs. Sur les 3,069 millions d’hectares qui seront cultivés lors de la campagne labours-semailles 2024/2025, 55 % seront consacrés au blé dur, soit 1,6 million d’hectares, tandis que plus d’un million d’hectares seront consacrés à l’orge. C’est ce qu’a fait savoir le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, lors d’une réunion nationale de préparation de la campagne labours-semailles, affirmant que 4,2 millions de quintaux de semences et une quantité suffisante d’engrais au profit de l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) sont mis à disposition afin d’atteindre l’objectif fixé.

Le président de la République s’est également engagé à étendre les surfaces irriguées de près d’un million d’hectares mais aussi à renforcer les capacités de stockage des céréales, qui est une priorité absolue à la sécurité alimentaire. Parallèlement à l’augmentation de la production, un programme national de réalisation de 30 silos de stockage de céréales a été lancé au mois de juillet dernier, en plus de la réalisation annoncée de 350 centres de proximité de stockage de céréales, permettant ainsi d’augmenter les capacités de stockage de céréales à 9 millions de tonnes. Beaucoup reste à faire pour ce qui est de la filière des viandes, sachant que l’importation joue un grand rôle dans l’alimentation du marché national, notamment lors des périodes de forte demande. Pour le Président, « au lieu d’importer des moutons pour l’Aïd, nous devons trouver une solution au problème de la cherté des viandes rouges afin de garantir la stabilité du marché du bétail, tout en apportant des solutions à la filière des aliments de bétail ».

En somme, cette stratégie fera du secteur de l’agriculture et des céréales en particulier la locomotive qui permettra au pays d’atteindre l’objectif tracé de 400 milliards de dollars du PIB.

Accompagnement garanti pour les agriculteurs 

Il convient de noter que la disponibilité de l’Etat à accompagner les producteurs, en les dotant de tous les moyens nécessaires, a été réitérée à maintes reprises. La récente sortie du président de la République, à l’occasion de la célébration du 50e anniversaire de la création de l’UNPA, il y a quelques jours, ne fait que confirmer cet engagement envers les agriculteurs. Exprimant sa fierté pour les réalisations accomplies dans ce secteur vital, le président de la République a affirmé que les agriculteurs « sont capables d’atteindre les objectifs escomptés en matière d’autosuffisance et de sécurité alimentaire ». Il a également tenu à souligner que « les agriculteurs algériens font preuve d’un haut sens de patriotisme ». Des messages d’assurance et de soutien ont été adressés à ces derniers par le Président, appelant à l’implication et à l’ouverture de la voie aux initiatives des agriculteurs.

Considéré jusque-là comme un obstacle devant l’investissement, le dossier du foncier agricole sera définitivement clos en 2025. « Le foncier agricole est un problème hérité depuis l’indépendance, mais nous nous attellerons à clore définitivement ce dossier en 2025 », a assuré le Président, appelant le Premier ministre, le ministre des Finances et tous les membres du gouvernement à travailler avec les agriculteurs pour trouver une solution à ce dossier, ainsi que les cadres juridiques devant définir et protéger la propriété foncière. L’accompagnement des agriculteurs sera aussi garanti par les banques. Le Président a, en effet, ordonné à ces établissements financiers d’ouvrir leurs guichets pour octroyer des crédits à tout agriculteur désirant investir dans les chambres froides et le stockage des produits agricoles, afin de garantir la stabilité du marché et lutter contre la spéculation et la pénurie. La nécessité de fournir des données réelles dans le secteur de l’agriculture et de poursuivre la modernisation de ce secteur vital ont, par ailleurs, été soulignées par le Président.

S’intéresser davantage à la production

Toutes les mesures prises pour soutenir les paysans et les agriculteurs ainsi que celles prises en matière d’appui au secteur agricole ont été saluées par l’UNPA. Celle-ci s’est félicitée des décisions et mesures incitatives approuvées par le Président « pour pallier les difficultés et encourager les agriculteurs à s’intéresser davantage à la production des céréales et des produits de large consommation », mettant l’accent sur la mobilisation des agriculteurs en vue d’adhérer au programme national ambitieux du président de la République, notamment pour ce qui est de la production des céréales.

Les mesures incitatives prises en faveur des agriculteurs, dont la subvention des produits stratégiques, l’augmentation du prix d’achat des céréales auprès des agriculteurs et l’autorisation d’importer divers types d’équipements agricoles de moins de sept ans, ont, en outre, été saluées. La satisfaction a été exprimée par le SG de l’UNPA, Abdellatif Dilmi, lequel a souligné l’importance de toutes les mesures prises, principalement celle relative au foncier agricole.

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