Classement de l’Algérie sur la liste grise : La présidente du GAFI, «Ce n’est pas une mesure punitive, mais d’orientation vers une amélioration»

L’Algérie, avec trois autres pays, a été classée sur la liste grise du GAFI (Groupe d’action financière, organisation mondiale de surveillance du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme). Pour Elisa de Anda Madrazo, présidente du GAFI, qui a salué les efforts de l’Algérie en la matière, il ne s’agit nullement d’«une mesure punitive, […]

Oct 28, 2024 - 21:36
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Classement de l’Algérie sur la liste grise : La présidente du GAFI, «Ce n’est pas une mesure punitive, mais d’orientation vers une amélioration»

L’Algérie, avec trois autres pays, a été classée sur la liste grise du GAFI (Groupe d’action financière, organisation mondiale de surveillance du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme). Pour Elisa de Anda Madrazo, présidente du GAFI, qui a salué les efforts de l’Algérie en la matière, il ne s’agit nullement d’«une mesure punitive, mais d’une orientation vers la voie d’une amélioration». Une voie pour laquelle elle a réitéré sa détermination à s’aligner sur les meilleures pratiques internationales et à garantir la résilience et la transparence de son système financier ainsi que son engagement à concrétiser son plan d’action dans les délais impartis, voire même avant.
A l’issue de sa réunion plénière tenue le 25 octobre en cours à Paris, le GAFI a procédé à l’actualisation de la liste des «juridictions sous surveillance renforcée», également appelée liste grise. Une actualisation à travers laquelle l’organisme intergouvernemental de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, soulignant «des lacunes» dans leurs systèmes de lutte contre le blanchiment de capitaux, a intégré dans cette liste grise quatre nouveaux pays, en l’occurrence, l’Algérie, l’Angola, la Côte-d’Ivoire et le Liban, portant ainsi le nombre de pays figurant sur cette liste à 24.
A propos de cette décision, Elisa de Anda Madrazo, présidente du GAFI a tenu explicitement à assurer que «le processus d’inscription sur la liste n’est pas une mesure punitive. Il s’agit plutôt d’orienter les pays sur la voie de l’amélioration. Tous ces pays ont collaboré activement avec leurs organismes régionaux respectifs et avec le GAFI pour élaborer un plan d’action». En effet, le Groupe ne recommande pas de mesures de vigilance renforcées contre ces juridictions, mais encourage une approche de gestion basée sur les risques, en lieu et place d’une stratégie d’écartement des risques (de-risking).
De plus, le GAFI, qui a réduit les actions recommandées à l’Algérie de 74 à 13, reconnaît et salue les efforts consentis par l’Algérie depuis l’adoption de son Rapport d’évaluation mutuelle (REM) en mai 2023, pour la prise en charge effective des actions recommandées, qui ont été réduites de manière fort importante, notamment à travers l’amélioration de la conduite des enquêtes et poursuites relatives au blanchiment de capitaux.
Et pour cause, l’Algérie qui maintient une coopération proactive avec le Groupe d’action financière (GAFI), poursuit ses efforts pour le renforcement de son cadre de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, et ce, à travers plusieurs mesures mises en place qui lui ont permis d’accomplir des progrès significatifs. Bien plus, ces progrès font que l’Algérie, s’inscrivant dans une dynamique d’amélioration continue de son cadre de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, marqué par l’adoption d’un plan d’action détaillé, poursuit ses efforts à travers plusieurs mesures mises en place.
Ainsi, à travers cette progression, parfaitement illustrée par la réduction du nombre de ces actions recommandées de 74 actions à 13 actions seulement à la date d’aujourd’hui, témoigne de la ferme volonté de l’Algérie à aligner le régime national de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme avec les meilleures pratiques.
Un objectif pour lequel l’Algérie continuera de travailler en coordination avec les instances techniques du GAFI pour mettre en œuvre son plan d’action en améliorant le contrôle fondé sur le risque, particulièrement pour les secteurs à plus haut risque, notamment par l’adoption de nouvelles procédures, nouvelles évaluations des risques, nouveaux manuels et lignes directrices de contrôle, par la conduite d’inspections et par l’application de sanctions efficaces, proportionnées et dissuasives, en développant un dispositif efficace en ce qui concerne les informations élémentaires et sur les bénéficiaires effectifs, en améliorant son dispositif de déclaration des opérations suspectes, en établissant un cadre juridique et institutionnel efficace en matière de sanctions financières ciblées pour le financement du terrorisme, et en mettant en œuvre une approche fondée sur le risque pour la surveillance des OBNL (organisme à but non lucratif), sans perturber ou décourager indûment les activités légitimes.
Dans le cadre des travaux en cours supervisés par le Comité national d’évaluation des risques, présidé par le ministre des Finances et regroupant tous les secteurs et entités concernés, publics et privés, des feuilles de route détaillées sont élaborées. Ces feuilles de route détaillent les actions à entreprendre classées par niveau de priorité, les autorités responsables et les échéances de réalisation. Ainsi, avec le maintien de la dynamique déjà enclenchée au lendemain de l’adoption de son Rapport d’évaluation mutuelle (REM) en mai 2023 et de la mobilisation de l’ensemble des secteurs public et privé concernés, l’Algérie s’engage à concrétiser son plan d’action dans les délais impartis, voire même avant.
Au demeurant, iI est important de rappeler que l’Algérie dispose d’une Stratégie nationale de prévention et de lutte contre le blanchiment d’argent et de financement du terrorisme (2024-2026), élaborée avec la participation de l’ensemble des secteurs et entités concernés. Cette stratégie vise à renforcer le cadre législatif, réglementaire et institutionnel, les ressources humaines et techniques, à accompagner les professionnels assujettis, à prévenir les risques par une meilleure connaissance des acteurs, à optimiser la supervision et à poursuivre la coordination nationale et la coopération internationale ainsi que l’amélioration du cadre de la lutte contre le financement du terrorisme. En somme, en poursuivant cette coopération constructive avec le GAFI et ses partenaires internationaux, l’Algérie confirme sa détermination à s’aligner sur les meilleures pratiques internationales et à garantir la résilience et la transparence de son système financier.
Lynda Naili

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