Déplacement forcé à Gaza : pourquoi Le Caire et Amman ne peuvent pas dire non
Par Abdelkader S. – L’heure des comptes est arrivée pour l’Egypte et la Jordanie. Deux pays vivant quasi exclusivement des... L’article Déplacement forcé à Gaza : pourquoi Le Caire et Amman ne peuvent pas dire non est apparu en premier sur Algérie Patriotique.
Par Abdelkader S. – L’heure des comptes est arrivée pour l’Egypte et la Jordanie. Deux pays vivant quasi exclusivement des aides américaines. Pendant que le roi Abdallah et sa famille vivent dans le faste et qu’Abdelfattah Al-Sissi se spécialise désormais dans la construction de palais présidentiels à coups de milliards de dollars empruntés, le président revenant des Etats-Unis se fixe comme priorité de poursuivre la mission qu’il allait entamer à Gaza avant d’être renversé chez lui par une élection présidentielle dont il avait violemment contesté les résultats.
Dépendant de l’Occident et des pays du Golfe, ces deux pays arabes se voient aujourd’hui contraints d’accepter un plan diabolique annoncé par Donald Trump, qui envisage de vider l’enclave palestinienne de Gaza de sa population autochtone et de la disséminer entre le désert du Sinaï et près de la capitale du petit Etat jordanien. Si les dirigeants de ces deux pays ont «mis en garde» contre ce plan de déplacement forcé et d’occupation de territoires égyptiens et jordaniens sur instigation de Washington, il n’en demeure pas moins que leur très lourde dette envers les bailleurs de fonds et les fournisseurs d’armes fait qu’aucune opposition sérieuse ne peut être exprimée face à la volonté incontestable du nouveau locataire de la Maison-Blanche.
Les dirigeants égyptiens ont, depuis fort longtemps, bradé l’indépendance de leur pays, tandis que la Jordanie, excroissance créée par l’Occident au détriment de la Palestine et de la Syrie, est tout bonnement une entité tout aussi artificielle qu’Israël. Depuis la signature des accords de normalisation avec l’Etat hébreu, l’Egypte, trop pauvre pour pouvoir nourrir ses 106 millions d’habitants, s’est jeté dans les bras des Etats-Unis qui lui fournissent les aides financières et les armes, mais qui, en réalité, maintient ce «plus grand pays» et cette «première puissance militaire» arabe dans une situation de faiblesse telle qu’il est contraint d’appliquer à la lettre les directives de ses parrains.
Le discours supposément virulent d’Abdelfattah Al-Sissi sur le refus catégorique de l’ensemble des Egyptiens, peuple et gouvernement, d’accueillir les habitants de Gaza – un million et demi d’habitants – est un coup de bluff, enrobé dans des formules qui tendent à convaincre ses maîtres à Washington que ce rejet a pour seule et unique motivation sa crainte de voir «l’insécurité d’Israël menacée non plus à partir de Gaza mais du Sinaï égyptien». Ce n’est donc aucunement par souci de sauvegarder la souveraineté de l’Egypte que le président égyptien justifie cette opposition au plan de Trump.
Le plan diabolique de Trump n’échouera que parce que les Palestiniens refuseront de quitter leur terre, quel qu’en soit le sacrifice à consentir.
A. S.
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