« Elkhich wel Khayacha »: Le miroir d’une génération tiraillée entre rêves et réalités

La pièce « Elkhich wel Khayacha », présentée samedi à la salle de ex-Casino du Théâtre municipal d’Alger-Centre par la troupe amateur Les Anges de la Planche, affiliée à l’association culturelle Train d’Art d’Oran, offre un reflet saisissant des défis et des aspirations de la jeunesse algérienne. Mise en scène par Fares Abdelkrim, sur un […] The post « Elkhich wel Khayacha »: Le miroir d’une génération tiraillée entre rêves et réalités appeared first on Le Jeune Indépendant.

Déc 23, 2024 - 01:24
 0
« Elkhich wel Khayacha »: Le miroir d’une génération tiraillée entre rêves et réalités

La pièce « Elkhich wel Khayacha », présentée samedi à la salle de ex-Casino du Théâtre municipal d’Alger-Centre par la troupe amateur Les Anges de la Planche, affiliée à l’association culturelle Train d’Art d’Oran, offre un reflet saisissant des défis et des aspirations de la jeunesse algérienne.

Mise en scène par Fares Abdelkrim, sur un texte de Abdelfettah Kaddour Brahim, cette pièce, jouée en marge de la 17e édition du Festival national du théâtre professionnel (FNTP), offre un miroir réaliste et touchant de la jeunesse algérienne, oscillant entre les défis imposés par la société et les espoirs d’un avenir meilleur.

La trame narrative suit les destins croisés de quatre jeunes, depuis leurs années de lycée jusqu’à leur entrée dans l’âge adulte. Ces personnages, issus de différents milieux sociaux, illustrent les luttes et aspirations de toute une génération. À travers eux, le spectateur est confronté à des thématiques aussi variées que le chômage, les désillusions amoureuses, les mariages précipités et les responsabilités de la parentalité.

Le point culminant de l’histoire survient avec la naissance d’un enfant, un symbole fort de renouveau et d’espoir. Ce dénouement, empreint d’optimisme, rappelle que même dans l’adversité, la vie continue, porteuse de promesses pour ceux qui osent rêver.

Le texte de Kadour Ibrahim Abdel Fattah est une véritable ode à la résilience et à la quête de sens. Avec un style mêlant réalisme et poésie, il réussit à capturer l’essence de la jeunesse tout en abordant des thèmes universels. L’interprétation des comédiens est sans conteste l’un des points forts de la pièce. Youcef Gouasmi, Brahim Daha, Mohammed Belkeroui et Ilyes Benmekki livrent des performances d’une intensité rare. Leur capacité à passer d’un rôle à un autre avec fluidité té

En incarnant tour à tour des figures parentales, des amis ou des partenaires amoureux, ils insufflent une profondeur et une crédibilité remarquables aux personnages. Leur jeu, à la fois intense et nuancé, permet au spectateur de s’identifier à ces figures universelles tout en ressentant pleinement la singularité de leurs parcours.

Sur le plan visuel, « Elkhich wel Khayacha » se distingue par son audace scénographique. La scène, volontairement dépouillée de tout décor, place les comédiens et leur créativité au centre de l’attention. Les quatre écharpes blanches utilisées pour représenter une table, un berceau, une robe de mariée ou un linceul deviennent des outils polyvalents, chargés de symbolisme.

Les costumes en toile de jute, qui rappellent le titre de la pièce, renforcent cette esthétique épurée mais profondément significative. Ils évoquent la simplicité et l’authenticité des personnages, tout en soulignant leur ancrage dans une réalité sociale parfois rude.

Ce choix minimaliste valorise l’essence même du théâtre, où l’imaginaire du spectateur est invité à s’exprimer pour compléter l’absence de décors matériels. Cette approche, loin de restreindre l’expérience, l’enrichit, en permettant au public de se concentrer pleinement sur les performances des acteurs et les émotions véhiculées. En offrant une scénographie épurée, la pièce favorise une immersion plus profonde, où chaque geste, chaque mouvement prend une dimension symbolique forte. Ce style sobre séduit par sa simplicité et sa capacité à toucher directement le cœur du spectateur, prouvant que parfois, moins c’est plus.

Pour rappel, « Elkhich wel Khayacha » a accumulé de nombreuses distinctions, dans des festivals nationaux et internationaux. En 2019, elle a remporté le prix Généralité Si Djilali Ben Abdelhalim, pour le meilleur spectacle au Festival culturel national de théâtre amateur de Mostaganem. Deux ans plus tard, la pièce s’est illustrée lors de la première édition des Journées nationales de théâtre jeunesse Fatiha Berber à Boumerdès, en décrochant les prix de la meilleure mise en scène et du meilleur texte.

Mais c’est à l’international que « Elkhich wel Khayacha » a atteint son apogée, en remportant le Prix des solutions créatives à la 12e édition du Festival international de théâtre d’Alexandrie (Théâtre sans production) en Égypte.

The post « Elkhich wel Khayacha »: Le miroir d’une génération tiraillée entre rêves et réalités appeared first on Le Jeune Indépendant.

Quelle est votre réaction ?

like

dislike

love

funny

angry

sad

wow