Gardes hospitalières : Le SOS des médecins généralistes

Le Syndicat national des médecins généralistes de santé publique (SNMGSP) a adressé une lettre ouverte au ministre de la Santé, Abdelhak Saïhi, pour tirer la sonnette d’alarme sur les conditions de travail des médecins généralistes, sur le système de garde « injuste », marqué par des « abus » affectant, à la longue, la qualité des soins fournis aux patients. C’est ce qu’a indiqué, ce lundi, le syndicat dans un communiqué. 

Le SNMGSP a affirmé que l’absence de textes législatifs clairs régissant le travail de garde reste un problème urgent qui mine la profession, et ce bien que des efforts aient été réalisés par le gouvernement sur les instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Selon le syndicat, pour améliorer la situation des médecins généralistes, beaucoup reste à faire concernant les gardes hospitalières, où les soignants dépendent entièrement du bon vouloir des chefs de service.  

Le syndicat a aussi dénoncé la mise en place d’un système sans compensation financière appropriée ni régulation légale, ce qui entraîne une surcharge de travail pour les médecins, nuisant ainsi à leur santé et à la qualité des soins qu’ils peuvent offrir.

Dans sa lettre adressée au premier responsable du secteur, le représentant des médecins généralistes a affirmé que ce flou législatif a « ouvert la voie à des pratiques arbitraires de la part de certains responsables hospitaliers », qui imposent ces rotations sans tenir compte de l’impact sur la santé et la qualité de vie des médecins. Le syndicat a ainsi mis en avant l’impact négatif de cette situation sur les médecins, qui se retrouvent confrontés à des horaires de travail excessifs, avec des gardes régulières qui les épuisent. Ce manque de régulation empêche les médecins de maintenir un équilibre entre leur vie professionnelle et personnelle, ce qui entraîne des conséquences dramatiques pour leur santé aussi bien physique que mentale.

Il a précisé que « le travail de garde, tel qu’il est actuellement pratiqué, est une source de stress et d’épuisement pour nos médecins », affirmant encore une fois que « les responsables hospitaliers, dans certains cas, imposent ce système sans tenir compte des droits des médecins et sans aucune garantie de compensation, ce qui génère des tensions et affecte directement la qualité des soins prodigués ».

Un exemple particulièrement frappant de ces dérives a été cité dans la lettre adressée au premier responsable du secteur, en l’occurrence celui de l’hôpital d’Aïn Taya. Le syndicat affirme que le travail de garde imposé aux médecins généralistes foule au pied les règles professionnelles les plus élémentaires. Selon le SNMGSP, cette mesure, en plus d’être « illégale », a également démontré un mépris des droits des médecins. « Comment pouvons-nous garantir des soins de qualité si nos médecins sont contraints de travailler dans des conditions aussi pénibles et sans cadre légal ? », s’interroge le syndicat, affirmant que ce manque de respect des normes légales et des droits des travailleurs remet en cause l’intégrité du système de santé algérien.

Face à cette situation alarmante, le SNMGSP a appelé à une réforme urgente du système de garde. Le syndicat a notamment réclamé une clarification des règles régissant les gardes hospitalières et la mise en place de compensations financières pour les médecins. De plus, il a insisté sur la nécessité d’adopter une politique qui permette aux médecins de concilier leur vie professionnelle et personnelle, tout en garantissant une qualité de soins optimale pour les patients.

En outre, le SNMGSP a également demandé un rendez-vous urgent avec le ministre de la Santé pour discuter de la refonte du système de garde et de la définition de nouvelles normes de travail. En prélude à ces discussions, il a souligné que l’amélioration des conditions de travail des médecins généralistes n’est pas seulement une demande professionnelle, mais un impératif pour garantir la stabilité des institutions de santé et offrir des soins de santé de qualité à la population. Concluant qu’« un hôpital qui maltraite ses soignants ne pourra jamais garantir des soins de qualité à ses patients », le SNMGSP a aussi lancé un appel à une prise de conscience collective des autorités et à une action immédiate pour trouver des solutions pérennes à cette situation qui gangrène les services hospitaliers. Il a insisté sur le fait qu’une révision du système de garde est nécessaire pour préserver la santé des médecins, mais surtout pour assurer la pérennité d’un système capable de répondre aux besoins de la population.

The post Gardes hospitalières : Le SOS des médecins généralistes appeared first on Le Jeune Indépendant.