« Génocide à Ghaza » nouvel ouvrage de Boualem Ramdani: Réquisitoire contre les dévoiements intellectuels

Véritable réquisitoire contre les silences complices et les dévoiements intellectuels face aux horreurs perpétrées par l’entité sioniste contre le peuple palestinien. L’écrivain et journaliste, Boualem Ramdani, a présenté son dernier ouvrage «Génocide à Gaza » à la librairie Ijtihad à Alger. Dès les premiers mots de son intervention, Ramdani a plongé l’audience, mardi après-midi, dans […] The post « Génocide à Ghaza » nouvel ouvrage de Boualem Ramdani: Réquisitoire contre les dévoiements intellectuels appeared first on Le Jeune Indépendant.

Déc 4, 2024 - 17:24
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« Génocide à Ghaza » nouvel ouvrage de Boualem Ramdani: Réquisitoire contre les dévoiements intellectuels

Véritable réquisitoire contre les silences complices et les dévoiements intellectuels face aux horreurs perpétrées par l’entité sioniste contre le peuple palestinien. L’écrivain et journaliste, Boualem Ramdani, a présenté son dernier ouvrage «Génocide à Gaza » à la librairie Ijtihad à Alger.

Dès les premiers mots de son intervention, Ramdani a plongé l’audience, mardi après-midi, dans l’urgence de la situation à Ghaza. L’auteur a dénoncé la violence systémique qui frappe les Palestiniens depuis des décennies, exacerbée depuis 7 octobre 2023. « Ce que nous voyons aujourd’hui à Gahza n’est pas seulement une guerre. C’est une tentative d’effacement d’un peuple, de sa culture et de son histoire », a-t-il déclaré.

Ramdani a qualifié la situation de « génocide », soulignant que ce terme ne doit pas être pris à la légère. « Il s’agit d’un processus méthodique visant à détruire non seulement les corps, mais aussi l’identité et l’esprit d’un peuple », a-t-il expliqué. Cette destruction est, selon lui, facilitée par une propagande mondiale qui légitime les actions de l’entité sioniste, tout en réduisant les Palestiniens à des statistiques anonymes.

Il fustige également le rôle des intellectuels et des médias dans la banalisation de l’horreur que subit au quotidien le peuple palestinien. Ramdani n’a pas hésité à pointer du doigt certains intellectuels français et arabes, qu’il accuse d’avoir « trahi leur devoir de vérité et de justice ». Il a évoqué leur silence, voire leur justification implicite des atrocités commises, comme une forme de complicité morale.

Il s’insurge « face aux images horribles de destruction, une majorité des figures médiatiques et politiques ont minimisé l’ampleur des crimes de l’entité sioniste, parfois en insinuant qu’il s’agissait d’une réponse légitime à des attaques palestiniennes ». Cette tendance « à justifier l’injustifiable est révoltante », a-t-il martelé.

Si la critique de l’élite intellectuelle française occupe une partie de son intervention, l’auteur ne se contente pas de pointer du doigt l’Occident. Il affirme qu’il a réservé une place importante à certains intellectuels arabes, résidant en France ou ailleurs, qui ont eux aussi choisi « de tourner le dos à la cause palestinienne ».

L’auteur dénonce cette « trahison des élites arabes » comme un abandon de leurs responsabilités historiques. Se désolant du fait qu’il préfère préserver leurs privilèges dans un monde occidental qui leur accorde une place confortable. Pour l’auteur, ces intellectuels se détournent de leurs racines et de leur engagement envers la justice, préférant rester muets devant les massacres à Ghaza. Ce recul est perçu comme une « perte de mémoire historique ». Dans une société où le massacre programmé des Palestiniens est devenu une réalité quotidienne, « ce silence devient une forme de complicité immorale ».

Boualem Sansal ou l’allégeance aux sionistes

Il cite à titre d’exemple, le cas de l’écrivain Boualem Sansal, à qui il a consacré plusieurs titres de son ouvrages afin d’illustrer cette tendance de l’alignement inconditionnel avec les intérêts de l’occupant sionistes. Invité par des personnalités politiques françaises, comme Christian Estrosi, Sansal représente, affirme Ramdani, une frange d’intellectuels qui incarne la description de « zélateurs de l’histoire ».

Par ailleurs, l’auteur affirme qu’au-delà de la simple dénonciation des complices de ce massacre de toute une population à ciel ouvert, « Génocide à Ghaza » propose une analyse approfondie de l’entité sionisme comme un projet néocolonial, dont le but « n’est pas seulement la domination militaire mais aussi la destruction culturelle et physique des Palestiniens ».

Il affirme à ce propos que l’ouvrage intitulé « Le Nettoyage ethnique de la Palestine » d’Ilan Papé s’impose comme un ouvrage incontournable pour comprendre les rouages de l’oppression en Palestine. Ce livre, qualifié de « bombe, malgré le silence médiatique », met en lumière les mécanismes idéologiques, politiques et culturels derrière les atrocités commises à Ghaza et au-delà. À travers des analyses précises, l’auteur explore ce qu’il appelle « l’idéologie sioniste derrière le nettoyage ethnique ».

Il met également en évidence la manière dont les récits de l’entité sioniste, soutenus par de puissants lobbies médiatiques et politiques, ont contribué à une déshumanisation des Palestiniens. Ces derniers sont souvent réduits à des figures abstraites, dénuées de dignité et d’histoire, ce qui permet à la communauté internationale de fermer les yeux sur leurs souffrances.

Il convient de noter que l’auteur ne se contente pas de théoriser, à travers des entretiens et des portraits, il donne également la parole à des témoins et militants qui, malgré les pressions internationales et la censure médiatique, continuent de se battre pour la vérité et la justice. Dans le chapitre intitulé « Entretiens et témoignages », l’auteur rassemble des contributions variées, toutes marquées par une volonté commune de vérité et de justice. Burhan Ghalioun ouvre le débat en affirmant : « Israël agit comme une extension des intérêts occidentaux, implantée artificiellement sur une terre palestinienne ».

Alain Gresh souligne, non sans amertume, que la liberté d’expression trouve souvent ses limites lorsqu’il s’agit de défendre la Palestine. Taha Adnan, dans un registre plus introspectif, évoque la manière dont le sang palestinien continue de tester l’humanité collective. Les historiens El-Amine Belghith et Ahmed Rouadjia apportent une analyse critique des récents événements, affirmant que « le déluge d’Al-Aqsa » a permis de contrer la narrative israélienne dans l’espace médiatique.

Dans une perspective plus historique, Rony Brauman pose un regard cinglant sur la tragédie « les victimes d’hier, dit-il, reproduisent aujourd’hui les comportements de leurs oppresseurs ». Le soutien des intellectuels européens, notamment français, est examiné avec lucidité par Sylvain Cypel, qui n’hésite pas à qualifier cette adhésion de prévisible, compte tenu des dynamiques politiques et culturelles en place. Pour sa part, Salah Hamouri, figure de la résistance palestinienne, rappelle que les événements récents, notamment ceux d’Octobre, prouvent que « la cause palestinienne demeure vivante », contre toute attente.

L’auteur cite également des témoignages poignants de Palestiniens qui, au péril de leur vie, continuent de témoigner de l’horreur quotidienne à Ghaza. Il affirme que ce livre est un appel à la solidarité avec le peuple palestinien, un appel à briser le silence et à restaurer la justice.

Ainsi, en contrastant ces récits avec les témoignages directs des victimes et des résistants, Ramdani défie le maccartisme ambiant et cherche à redonner une voix aux Palestiniens et restaurer leur humanité dans le discours mondial.

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