HRW dénonce «un crime d’extermination» et «des actes de génocide» à Gaza
Les autorités israéliennes ont intentionnellement privé les civils palestiniens de Gaza d’un accès adéquat à l’eau depuis octobre 2023, entraînant très probablement des milliers de morts et commettant ainsi le crime contre l’humanité d’extermination et des actes de génocide, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport publié ce jeudi 19 décembre. Dans ce rapport […]
Les autorités israéliennes ont intentionnellement privé les civils palestiniens de Gaza d’un accès adéquat à l’eau depuis octobre 2023, entraînant très probablement des milliers de morts et commettant ainsi le crime contre l’humanité d’extermination et des actes de génocide, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport publié ce jeudi 19 décembre.
Dans ce rapport de 179 pages, intitulé « Extermination and Acts of Genocide: Israel Deliberately Depriving Palestinians in Gaza of Water » (« Extermination et actes de génocide : Israël prive délibérément d’eau les Palestiniens de Gaza»), Human Rights Watch a constaté que les autorités israéliennes ont intentionnellement privé les Palestiniens de Gaza d’un accès à l’eau potable et à l’assainissement nécessaires à la survie humaine élémentaire. Les autorités et les forces israéliennes ont d’abord coupé l’approvisionnement en eau courante à Gaza, puis l’ont restreint ; elles ont rendu la plupart des infrastructures d’eau et d’assainissement inutilisables en coupant l’électricité et en restreignant l’approvisionnement en carburant ; elles ont délibérément détruit et endommagé les réseaux d’eau et d’assainissement, ainsi que le matériel nécessaire à la remise en état de ces réseaux ; enfin, elles ont entravé l’entrée dans la bande de Gaza d’approvisionnements en eau cruciaux.
« L’eau est essentielle à la vie humaine, mais pendant plus d’une année, le gouvernement israélien a délibérément privé les Palestiniens de Gaza du minimum vital pour survivre », a déclaré Tirana Hassan, directrice exécutive de Human Rights Watch. « Il ne s’agit pas juste de négligence, mais d’une politique délibérée de privation ayant entraîné des milliers de décès par déshydratation et maladie, ce qui constitue le crime contre l’humanité d’extermination et un acte de génocide. »
Human Rights Watch a mené des entretiens avec 66 Palestiniens de Gaza, quatre employés de la Compagnie des eaux des municipalités côtières (Coastal Municipalities Water Utility, CMWU), 31 professionnels de santé et 15 employés d’agences des Nations Unies et d’organisations internationales d’aide humanitaire à Gaza. Human Rights Watch a également analysé des images satellite, des photographies et des vidéos réalisées entre le début des hostilités en octobre 2023 et septembre 2024, ainsi que des données collectées et des estimations fournies par des médecins, des épidémiologistes, des organisations humanitaires et des experts dans le domaine de l’eau et de l’assainissement.
Human Rights Watch a conclu que les autorités israéliennes ont intentionnellement créé des conditions de vie visant à causer la destruction physique des Palestiniens de Gaza, en totalité ou partiellement. Cette politique, infligée dans le cadre de la tuerie de masse de civils palestiniens à Gaza, signifie que les autorités israéliennes ont commis le crime contre l’humanité d’extermination, qui se poursuit actuellement. Cette politique correspond aussi à l’un des cinq « actes de génocide » prévus par la Convention de 1948 sur le génocide. L’intention génocidaire pourrait également être déduite de cette politique ainsi que de certaines déclarations de responsables israéliens suggérant qu’ils souhaitaient détruire les Palestiniens de Gaza ; c’est pourquoi cette politique pourrait constituer le crime de génocide.
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