Émigration clandestine : Des milliers d’Algériens risquent d’être expulsés d’Europe

Selon les statistiques de l’Union Européenne (UE), sur les 112.335 ressortissants de ses pays qui ont reçu l’ordre de quitter le territoire au 3e trimestre 2024, 9,5 % sont Algériens, soit 10.705 personnes, suivis des Marocains, avec 7,1 % des personnes concernées. Les Syriens (6,6 %), les Turcs (5,7 %) et les Afghans (5,0 %) viennent juste derrière. Selon le même document, la France est restée le premier pays à donner des ordres de sortie (27,4 % du total), suivie de l’Allemagne (12,2 %), de l’Espagne (12,1 %), de la Grèce (6,6 %) et de l’Italie (6,3 %). Mais émettre des avis d’expulsion ne signifie pas que toutes les personnes concernées sont renvoyées dans leur pays. Ainsi, 27.740 personnes ont été renvoyées dans des pays tiers, ce qui correspond à une augmentation de 12,9 % par rapport au trimestre précédent et de 34,7 % par rapport au troisième trimestre 2023. Le plus grand nombre de personnes renvoyées dans un pays tiers a été signalé par la France (13,2 %), l’Allemagne (11,8 %) et l’Espagne (11,4 %). Parmi les personnes renvoyées dans un autre pays, la plupart étaient des citoyens de la Géorgie (10,9 %), de l’Albanie (7,3 %), de la Turquie (7,2 %), de la Colombie (6,1 %) et de la Moldavie (4,3 %). Au troisième trimestre 2024, 670 ordres de quitter le territoire de l’UE ont été délivrés à des mineurs non accompagnés, soit une augmentation de 9,5 % par rapport au deuxième trimestre 2024 et de 5,5 % par rapport au troisième trimestre 2023. 40 mineurs non accompagnés ont été renvoyés dans un pays tiers, après avoir reçu un ordre de quitter le pays, ce qui représente une augmentation par rapport au trimestre précédent (31,3 %) et au troisième trimestre 2023 (68,0 %), précise encore la même source. Publiés en novembre, ces chiffres reflètent un regain de l’activité migratoire de l’Algérie vers l’Europe. À titre d’exemple, entre janvier et octobre, environ 4.000 Algériens ont atteint les côtes espagnoles, notamment les Baléares, de manière clandestine, contre 2.200 sur la même période en 2023. Mais l’Espagne n’est pas le seul chemin qu’utilisent les migrants clandestins. Ils partent également par les côtes de l’est du pays, à destination de l’Italie, tandis que d’autres empruntent un chemin encore plus long : depuis la Turquie, ils traversent l’Europe de l’Est, où ils se font souvent arrêter avant de rejoindre l’Europe de l’Ouest. Les autorités ne communiquent sur le sujet que lorsque les services de sécurité arrêtent des passeurs ou des groupes qui facilitent le transit de ces migrants vers l’autre rive de la Méditerranée. Par ailleurs, plusieurs harraga se font interpeller par les services de sécurité, que ce soit en mer, ou avant d’embarquer sur des barques et autres embarcations de fortune.

Akli Ouali

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