Islamophobie et racisme en France : La ligne rouge franchie

La montée de la haine contre les musulmans en France a franchi une nouvelle ligne rouge avec l’assassinat d’un fidèle d’origine malienne dans une mosquée du Gard. Ce musulman a été sauvagement tué vendredi dernier, dans un contexte où le discours islamophobe, alimenté outrageusement par des politiques et des médias en France, a atteint son […] The post Islamophobie et racisme en France : La ligne rouge franchie appeared first on Le Jeune Indépendant.

Avr 29, 2025 - 21:39
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Islamophobie et racisme en France : La ligne rouge franchie

La montée de la haine contre les musulmans en France a franchi une nouvelle ligne rouge avec l’assassinat d’un fidèle d’origine malienne dans une mosquée du Gard. Ce musulman a été sauvagement tué vendredi dernier, dans un contexte où le discours islamophobe, alimenté outrageusement par des politiques et des médias en France, a atteint son paroxysme. Depuis ce crime, les réactions se multiplient, dénonçant d’une part l’acte, mais aussi le laxisme et la légèreté des autorités françaises mais surtout les courants xénophobes, racistes et d’extrême droite.

Pour la plupart des observateurs, l’acte criminel est une suite logique d’un long feuilleton de discours de discrimination antimusulmane, de dérives irresponsables, orchestrées par des médias appartenant à ces courants racistes. C’est presque la haine cultivée et encouragée quotidiennement contre une population vulnérable, en raison de sa situation politique, civile ou judiciaire.

Le mobile est clair et bien établi. Le choix du lieu du culte, le moment de la prière, la violence de l’agression suivie d’insultes. C’est bel et bien une expression de la haine où aucun doute n’est permis. Pis encore, c’est l’attitude des autorités politiques qui est critiquée. Ce crime antimusulman prouve une fois de plus qu’il existe des « Français de papier » et des Français de seconde zone, qui rappelle le statut indigne de l’indigénat au temps barbare de la colonisation.

Le recteur de la Grande Mosquée de Paris Chems-Eddine Hafiz a dénoncé un « acte terroriste » après le meurtre de ce fidèle Aboubakr, lançant un cri d’alerte pour agir contre l’islamophobie en France. Pour lui, le « temps est compté ».

Selon le recteur, « cet acte de barbarie a frappé au cœur de ce que notre foi a de plus sacré : la prière, la maison de Dieu, le moment de recueillement. L’émotion est immense, mais l’inquiétude l’est tout autant ».

Le chantre des courants xénophobes en France, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, est évidemment sous le feu des critiques après ce meurtre. Certains ont critiqué sa « discrétion » et la « timidité » de sa faible réaction, alors que c’est lui qui est chargé des affaires du culte. Retailleau est même accusé d’attiser la haine contre les musulmans, notamment par la gauche qui s’est insurgée contre le « deux poids, deux mesures» du ministre.

Le chef de file du parti La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a mis en cause les prises de position, ces derniers mois, de ce ministre de l’Intérieur, l’accusant d’entretenir « un climat islamophobe » dans le pays. « Ceux qui prononcent des paroles dont ils n’ont plus le sens sont responsables » de ces paroles, a-t-il lâché lors d’un rassemblement « contre l’islamophobie », organisé dimanche soir à Paris.

Le premier responsable de La LFI faisait allusion aux déclarations de Bruno Retailleau lors d’un rassemblement, « Pour la République » et « Contre l’islamisme », organisé à Paris. Le ministre y défendait l’interdiction du voile musulman dans le sport en concluant : « Vive le sport et donc à bas le voile ! ».

Le coordinateur national de LFI, Manuel Bompard, partage le même avis que Mélenchon, pointant du doigt le ministre de l’Intérieur. Les déclarations et le comportement de Retailleau à l’encontre des musulmans en France contribuent à encourager un climat malsain où des gens se permettent de « s’en prendre à une personne en fonction de sa confession religieuse », a déploré l’élu de Marseille.

Dans ce contexte, « les personnes en France de confession musulmane ont peur (…) C’est un acte islamophobe, (…) il faut le dire », a-t-il déploré, appelant, à ce titre, à des mesures concrètes et à « un grand plan contre tous les racismes ».

La députée LFI Aurélie Trouvé a affirmé, quant à elle, que « l’islamophobie tue, il faut le dire. Et des responsables politiques sont responsables de cela ».

Quand on parle de « régression vers les origines ethniques », des « belles heures de la colonisation », quand on veut « interdire le voile dans le sport », qu’est-ce que c’est, si ce n’est attiser la haine contre les musulmans ? », s’est-elle interrogée lors d’un rassemblement contre l’islamophobie.

Pour sa part, la patronne des Ecologistes, Marine Tondelier, a affirmé que « la banalisation de l’islamophobie chez tant de médias et politiques met en danger la vie des musulmans ».

Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, a tweeté : « Honte à toutes celles et tous ceux qui propagent le venin de la haine anti-musulmans ».

Le président de l’association SOS Racisme, Dominique Sopo, a déploré un silence « assourdissant ». Il a reproché au ministre de l’Intérieur de s’être « précipité à Nantes » après l’attaque dans un lycée qui a fait une victime, « pour raconter à peu près n’importe quoi ».

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