78e Assemblée mondiale de la santé : L’Algérie plaide pour une gouvernance solidaire

La vision de l’Algérie fondée sur la solidarité internationale, l’équité sanitaire et le droit de chaque être humain à un accès effectif et sans discrimination aux soins de santé a été présenté par le ministre de la Santé, Abdelhak Saïhi, à l’ouverture des travaux de la 78e session de l’Assemblée mondiale à Genève. C’est ce qu’a indiqué, dans la soirée de lundi, un communiqué du ministère.

Dans son allocution prononcée devant les représentants des 194 Etats membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), M. Saïhi a dressé un tableau lucide des enjeux auxquels fait face la gouvernance sanitaire mondiale. Il a, d’emblée, affirmé que les défis posés par la pandémie de Covid-19 ont révélé les limites des réponses unilatérales et l’urgence d’unir les efforts pour bâtir un système de santé mondial plus solidaire, plus inclusif et plus résilient. Il a déclaré que « la crise sanitaire mondiale que nous avons traversée nous a enseigné une vérité fondamentale, celle que nul ne sera en sécurité tant que tous ne le seront pas ».

Le ministre a également relevé que l’unité et la coopération internationale devraient rester les fondements d’une gouvernance sanitaire capable de répondre efficacement aux crises présentes et futures. Il a salué, à ce titre, l’esprit de concertation qui prévaut dans les négociations en cours sur le futur traité international relatif à la prévention, la préparation et la riposte face aux pandémies.

Il a également tenu à rappeler que l’Algérie, fidèle à ses principes et à sa tradition diplomatique solidaire, s’est constamment battue pour une approche équitable de la santé mondiale, soulignant que le projet de traité en discussion intègre plusieurs principes portés de longue date par l’Algérie. Il s’agit, notamment, de l’accès équitable aux produits de santé, la reconnaissance de la souveraineté sanitaire des Etats, la nécessité de bâtir des systèmes de santé résilients et l’importance d’agences nationales solides. Le ministre a également précisé que ce traité doit être plus qu’une simple déclaration de principes, expliquant qu’« il doit se traduire par des engagements concrets, assortis de mécanismes transparents de mise en œuvre et de reddition de comptes. C’est à cette condition qu’il constituera une avancée réelle vers une gouvernance sanitaire internationale équitable et solidaire. »

Poursuivant son intervention, le ministre a plaidé pour un renforcement structurel des systèmes de santé, notamment dans les pays du Sud, à travers la sécurisation des chaînes d’approvisionnement, l’édification d’infrastructures médicales durables et le développement des capacités nationales de production de médicaments et d’équipements. Il a affirmé qu’« il est impératif de réduire les dépendances excessives, de mutualiser les savoir-faire et d’assurer une autonomie sanitaire régionale. C’est ainsi que nous garantissons une meilleure réactivité face aux urgences futures ».

Dans cet esprit, il a exhorté l’ensemble des Etats membres à considérer les outils de prévention, de diagnostic et de traitement comme des biens publics mondiaux, devant bénéficier à tous, sans distinction. Le représentant de l’Algérie a également mis en garde contre les inégalités croissantes dans l’accès aux innovations médicales, lesquelles risqueraient de fragiliser davantage les pays les plus vulnérables.

Par ailleurs, revenant sur le slogan de cette 78e Assemblée mondiale de la santé, intitulée « Un monde uni pour la santé », M. Saïhi a salué un message fort, porteur d’unité, qui incarne « l’esprit de coopération dont le monde a plus que jamais besoin ». Il a indiqué que cette session représente une occasion pour les pays membres de renforcer leur engagement collectif, d’échanger des expériences et de dégager des synergies concrètes face aux menaces sanitaires mondiales, estimant que « le dialogue entre les nations ne doit pas s’arrêter aux crises. Il doit constituer un socle permanent de collaboration, de prévention et de projection stratégique », appelant ainsi à un partage équitable des connaissances, des ressources et des technologies.

Dans un second temps, il a exposé les efforts engagés par l’Algérie pour assurer la couverture sanitaire universelle, en cohérence avec l’Agenda 2030 des Nations unies. Il a rappelé que l’Algérie œuvre activement à atteindre l’objectif de développement durable n°3, à savoir « Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être à tout âge ».

Il a cité, à ce titre, le plan d’action national en faveur des patients, qu’il a qualifié de « pierre angulaire » de la politique de santé du pays. Ce plan vise notamment à renforcer la proximité, la qualité et la gratuité des soins, tout en plaçant les besoins réels des citoyens au cœur des priorités publiques. Il a souligné que « notre politique sanitaire reste adossée à un principe fondamental. La santé n’est pas un privilège, c’est un droit ». M. Saïhi a insisté sur le fait que l’Algérie continue à garantir « la gratuité des soins pour tous ses citoyens, un acquis majeur qu’elle considère comme un pilier de justice sociale ».

Il a également rappelé que l’Algérie s’est investie dans le renforcement de son réseau hospitalier, la modernisation de ses équipements médicaux, la formation du personnel de santé et la numérisation progressive des services. Le ministre a conclu son allocution en insistant sur l’attachement profond de l’Algérie à la solidarité mondiale en matière de santé et sa volonté de continuer à défendre une vision humaniste, juste et universelle de la santé.

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