Jusqu’où l’Algérie peut faire confiance au nostalgique de l’empire ottoman ?
Par Mohamed K. – Le sultan d’Ankara ne cache plus ses ambitions expansionnistes. Ce qui l’intéresse en Syrie, ce n’est... L’article Jusqu’où l’Algérie peut faire confiance au nostalgique de l’empire ottoman ? est apparu en premier sur Algérie Patriotique.
Par Mohamed K. – Le sultan d’Ankara ne cache plus ses ambitions expansionnistes. Ce qui l’intéresse en Syrie, ce n’est plus uniquement la guerre faite aux Kurdes, dont le mouvement est considéré par les Turcs comme terroristes, mais par Al-Nosra et son chef qui vient de prendre le pouvoir en Syrie sans coup férir. Avec la chute du dernier pays du Front du refus, bastion contre Israël au Proche-Orient, Recep Tayyip Erdogan compte bien, main dans la main avec son allié Benyamin Netanyahou, se partager le gâteau syrien. En Egypte, les dirigeants politiques sont conscients que la Turquie, conduite par les islamistes de l’AKP, comptent bien profiter de cette «victoire» pour raviver la flamme de l’insurrection islamiste, aux fins de remettre les Frères musulmans, suppôts de la Turquie, au pouvoir.
En Algérie, on se souvient comment le régime islamiste d’Erdogan avait placé sous sa férule le nervi Hassan Aribi, aujourd’hui décédé, qui avait fait de son allégeance à la Turquie son leitmotiv au sein de l’Assemblée populaire nationale (APN), multipliant, lui et l’ex-président du MSP, Abderrazak Mokri, les voyages à Istanbul et Ankara où ils prenaient part à des conclaves des Frères musulmans du monde arabe et musulman, organisés par le régime turc pour étendre ses tentacules dans la région.
Erdogan n’a jamais caché son objectif principal : raviver la flamme de l’empire ottoman et contrebalancer l’influence saoudienne, en infiltrant les institutions et en portant les Frères musulmans au pouvoir. Si sa tentative a échoué en Algérie, elle a, cependant, failli réussir en Egypte et en Tunisie, avant que les nationalistes prennent conscience de l’enjeu et du danger que la mainmise de l’AKP sur ces pays à travers de ses appendices Ennahda de Rached Ghannouchi et le Parti de la liberté et de la justice de Mohamed Morsi.
Quatorze ans après le complot du «printemps arabe», la stratégie de Recep Tayyip Erdogan a changé mais le but est le même. Aux révolutions pacifiques a été substitué le renversement des régimes par la violence, en formant, armant et finançant les groupes islamistes armés, à l’instar de Hayat Tahrir Al-Sham, ersatz d’Al-Qaïda et de Daech, dont les appellations changent au gré des missions qui leur sont assignées par les officines qui les ont créées.
L’Algérie entretint d’étroites relations avec la Turquie, quand bien même les positions des deux pays divergent diamétralement sur pratiquement tous les dossiers internationaux, aussi bien en Libye qu’en Syrie, voire à Gaza où Erdogan simule une condamnation des crimes commis par Israël mais négocie en catimini des territoires avec l’entité sioniste, son associée dans l’envahissement et le morcellement prochain de la Syrie. L’Algérie fait jouer la realpolitik, tant que cela ne constitue pas une menace sur sa propre sécurité.
La méfiance est de mise.
M. K.
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