La Maroc face à la révolte de la soif
La ville marocaine de Figuig, située à la frontière avec l’Algérie, plus précisément La ville de Béchar est le théâtre de tensions croissantes qui mettent en lumière les défis socioéconomiques auxquels fait face la population locale. Depuis plusieurs semaines, chaque vendredi, des manifestations pacifiques se déroulent dans les rues de cette oasis, rassemblant des centaines […]
La ville marocaine de Figuig, située à la frontière avec l’Algérie, plus précisément La ville de Béchar est le théâtre de tensions croissantes qui mettent en lumière les défis socioéconomiques auxquels fait face la population locale.
Depuis plusieurs semaines, chaque vendredi, des manifestations pacifiques se déroulent dans les rues de cette oasis, rassemblant des centaines de citoyens autour de revendications essentielles liées à l’approvisionnement en eau potable et à la gestion des ressources locales.
Des revendications claires
Les manifestants, parmi lesquels une forte représentation féminine, ainsi que des membres de partis politiques, d’organisations de la société civile et de syndicats, ont exprimé leur mécontentement face à la gestion de l’eau potable par le Groupe de l’Est, une société privée chargée de la distribution de cette ressource vitale.
Les contestataires demandent non seulement une révision du contrat qui lie cette entreprise à la ville, mais également une délocalisation ou une fermeture de celle-ci, accusée d’une mauvaise gestion et d’une inaccessibilité croissante à l’eau potable.
« Nous ne pouvons plus supporter cette situation. L’eau est un droit fondamental et nous exigeons que nos doléances soient prises en compte », a déclaré Mohamed El Ibrahim, surnommé « Movo », l’un des principaux instigateurs des manifestations. Son frère, Mustapha El Ibrahim, partage également ces préoccupations et appelle à une mobilisation continue jusqu’à ce que des solutions concrètes soient mises en œuvre.
Un climat d’intimidation
Malgré le caractère pacifique des manifestations, les organisateurs et activistes font face à des intimidations de la part des autorités locales, souvent désignées sous le terme de « Makhzen ». Des rapports font état de harcèlement et de menaces visant ceux qui osent exprimer leurs préoccupations.
Cette répression s’ajoute à un climat déjà tendu, où la peur de représailles dissuade certains citoyens de prendre part aux manifestations.
Symboles d’unité et de résistance
Les manifestants ne se contentent pas de revendiquer des droits locaux ; ils affichent également une solidarité avec d’autres luttes à travers le monde. Lors des marches, les drapeaux marocains et palestiniens ainsi que l’étendard amazigh flottent fièrement, symbolisant une unité face aux injustices.
Les pancartes et banderoles brandies par les participants portent des messages clairs : « L’eau est un droit ! » et « Non à la privatisations !».
En parallèle des revendications sur l’eau, les manifestants exigent également une révision du budget alloué à la ville pour l’exercice 2025. Ils souhaitent que ces fonds soient utilisés pour améliorer les infrastructures locales, notamment en matière d’eau et d’assainissement, afin de répondre aux besoins fondamentaux de la population.
Cette situation désastreuse a entraîné une augmentation significative des prix, suscitant les inquiétudes des citoyens marocains face à la question cruciale de l’approvisionnement en eau.
La question de l’approvisionnement en eau ne saurait être prise à la légère, et le Makhzen applique le deux poids deux mesures dans la distribution de l’eau potable d’une région à une autre ce qui oblige les citoyens à sortir dans la rue pour revendiquer leur droit à l’eau et à un accès équitable et abordable à cette ressource vitale pour tous les citoyens marocains.
La population dans le désarroi exige des autorités marocaines des solutions durables qui répondent aux besoins fondamentaux de tous. Les manifestations en cours appellent à une réflexion approfondie sur les politiques de distribution de l’eau et sur la manière dont celles-ci impactent directement la vie quotidienne des citoyens.
Les tensions à Figuig illustrent l’échec du Makhzen dans la gestion des ressources naturelles et de satisfaction des besoins fondamentaux de sa population.
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