Laid Chelmouni, chargé de mission à l’ONM : Les systèmes de BMS présentent certaines lacunes
Un projet de coordination pour mettre en place un système d’alerte précoce de lutte contre les inondations est en cours d’élaboration, a annoncé, hier, Said Chelmouni, chargé de mission à l’Office national de la météorologie (ONM). S’exprimant sur les ondes de la Radio nationale, l’expert a indiqué qu’une commission mixte a été mise en place […]
Un projet de coordination pour mettre en place un système d’alerte précoce de lutte contre les inondations est en cours d’élaboration, a annoncé, hier, Said Chelmouni, chargé de mission à l’Office national de la météorologie (ONM).
S’exprimant sur les ondes de la Radio nationale, l’expert a indiqué qu’une commission mixte a été mise en place pour mettre en œuvre ce projet, avec la participation de l’ONM, l’Agence nationale des ressource hydriques (ANRH), l’Agence nationale de la gestion des ressources en eaux (Agire), en collaboration avec de la Délégation nationale des risques majeurs (ANRM). «Il faut aller vers cette tendance à prévoir les phénomènes météorologiques», dira-t-il, tels que les grandes chaleurs et leurs effets sur l’écosystème, notamment la survenue des incendies et des feux de forêt, mais aussi les inondations dévastatrices. Selon lui, «les quantités quotidiennes de pluie qui s’abattent sur le pays équivalent aux quantités annuelles, vue leur intensité sur l’écosystème global». Illustrant ses propos par les dernières pluies diluviennes survenues au mois de septembre dernier à Béchar, il dira, dans ce sens, que «cette région a reçu un total de 105 millimètres, soit
l’équivalent d’une année d’averses, comme d’ailleurs d’autres régions du Grand-Sud algérien, où la tendance de la tropicalisation se dessine de plus en plus. Après, on classe ce genre de phénomène dans la catégorie d’événements extrêmes pour améliorer les prévisions». Pour le chargé de mission à l’ONM, la répartition de ces pluies enregistre un déséquilibre par régions. «Ces averses pourraient être bénéfiques pour certaines secteurs, mais pas pour d’autres, car les barrages d’eau sont remplis dans ces régions», citant l’exemple de l’agriculture qui nécessite, selon lui, «tout un cycle pour retenir ces eaux», a-t-il affirmé. Concernant la veille météorologique qui selon lui demeure permanente, l’invité a précisé que «l’ONM déploie aussi des modèles de prévisions et prend en considération la climatologie. L’ONM déploie une veille météorologique permanente pour surveiller, à la minute près, chaque phénomène». «Le système d’alerte précoce, composé de trois phases importantes (avant, pendant et après chaque phénomène), est destiné aux autorités publiques, comme aux populations, et ce, en fonction de la nature du phénomène qu’on prévoit dans nos cartes de vigilance. Après, chaque département ministériel ou autres acteurs concernés alerte à son niveau. Ensuite, il y a un retour d’expérience qui nous permet d’évaluer la chose évidemment», a-t-il souligné.
S’agissant des alertes émises par l’ONM à travers le Bulletin météo spécial (BMS), Said Chelmouni a expliqué que «ces systèmes présentent certaines lacunes, car l’objectif était de faire aboutir l’information en temps opportun. Raison pour laquelle, nous avons mis en place, en 2017, des cartes de vigilance avec trois niveaux d’alerte (orange, jaune et rouge-ndlr), avec une bonne visibilité sur le site de l’ONM et l’application mobile et une interactivité immédiate grâce au système d’actualisation instantané». Cependant, a-t–il poursuivi, «il est très difficile de quantifier les orages, et ce, à cause des périodes de transition, que ce soit en été ou en automne où ces phénomènes surprennent le plus, notamment dans le Grand-Sud où il est difficile de localiser les endroits où ils surviennent. Après, il y a le No-Casting, c’est-à-dire les prévisions à court terme, qui nous permettent de prévoir un phénomène une ou deux heures avant sa survenue qui contribue à gagner du temps et donner l’alerte aux autorités, mais aussi aux citoyens». Interrogé sur la saison hivernale, l’expert a révélé que «les modèles météorologiques saisonniers sont basés sur des statistiques et des scénarios établis. Pour cette saison, on prévoit un léger déficit de pluviométrie par rapport à la normale sur trois mois (novembre, décembre et janvier) dans certaines régions du Nord, avec des probabilités de 50 à 70 %. Idem pour le Grand-Sud où on prévoit également des déficits similaires», ajoutant que «les températures seront saisonnières, avec une différence positive légère par rapport aux normes climatiques». «L’Algérie enregistre davantage des phénomènes météorologiques extrêmes. Notre pays est situé dans une zone géographique exposée à ce genre de phénomènes. Nous avons l’influence de la Méditerranée, connue pour être une région cyclogenèse, avec une hausse de 1 °C (soit près de 7 % d’humidité-ndlr) et celle du Sud tropical», a-t-il conclu.
Meriem B.
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