Le Théâtre durant la Révolution en débat: L’éveil des consciences
Une table ronde portant le thème « La révolution dans le théâtre… En hommage à Taha El Amiri» a été organisée, Dimanche, dans le cadre des activités de la 27e édition du Salon international du livre d’Alger (SILA). Un panel de chercheurs, écrivains et professionnels du 4e art ont mis en exergue l’action théâtrale dans […] The post Le Théâtre durant la Révolution en débat: L’éveil des consciences appeared first on Le Jeune Indépendant.
Une table ronde portant le thème « La révolution dans le théâtre… En hommage à Taha El Amiri» a été organisée, Dimanche, dans le cadre des activités de la 27e édition du Salon international du livre d’Alger (SILA). Un panel de chercheurs, écrivains et professionnels du 4e art ont mis en exergue l’action théâtrale dans l’éveil de la conscience nationale.
A ce titre, le chercheur Ahmed Cheniki a rappelé que « l’engagement théâtral pour la cause nationale avait débuté bien avant la création du Front de libération nationale (FLN) en 1954. » précisant que « dès les années 1920, des artistes et écrivains utilisaient le théâtre pour forger une conscience identitaire et mobiliser les esprits ». Il a également évoqué des œuvres telles que « Le Cadavre enchaîné », de Kateb Yacine et les pièces de Mohamed Boudia.
Selon le même chercheur, « le théâtre a toujours joué un rôle de catalyseur social, servant de support pour éveiller les Algériens à leur identité ». En revanche, il regrette que la période post-indépendance ait souvent été réduite à l’expression théâtrale, à des discours conventionnels orientée politiquement.
A côté, Ahcene Tlilani, professeur de lettres à l’université de Skikda, écrivain et traducteur, a rappelé la fondation en 1958 à Tunis de la troupe artistique du FLN, dirigée par le moudjahid et metteur en scène Mustapha Kateb. Avec ses 35 membres, la troupe a produit des pièces emblématiques comme « Nahwa Ennour » (« Vers la lumière ») et « El Khalidoun » (« Les immortels »), jouées pour les combattants de la liberté et chargées de transmettre un message d’espoir. Ce « théâtre de la montagne » se voulait un élan culturel dédié à la guerre de libération, et a contribué à solidifier l’esprit révolutionnaire.
Le chercheur Lakhdar Berka a replacé le théâtre algérien dans le contexte d’une longue tradition de transmission orale, enracinée dans des pratiques comme la « halqa », un espace de contes populaires et de récits héroïques animant les marchés et les fêtes locales. Il a rappelé « l’interdiction du théâtre d’ombre par les autorités coloniales dès 1848 », considérant cette forme de divertissement comme subversive.
En s’appuyant sur une étude intitulé, « Le dire, résilience d’une mémoire culturelle », le professeur à l’université d’Oran 2 et chercheur associé au Centre de Recherche en Anthropologie Sociale et Culturelle (Crasc), Sidi Mohamed Lakhdar Barka, a mis en valeur le « rôle prépondérant joué par l’oralité dans la sauvegarde et la préservation du patrimoine culturel algérien et la sensibilisation des populations ».
Pour Berka, « la résistance culturelle par le théâtre et la poésie populaire, comme le shi’r el melhoun, a permis de sauvegarder une part essentielle de l’identité algérienne, en dépit de la censure coloniale ».
Quant à Mohamed Yahiaoui, directeur du Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi (TNA), a souligné que « le théâtre algérien ne s’est pas limité à la période révolutionnaire, mais a évolué pour conserver cet esprit d’engagement ». Depuis l’indépendance, des productions théâtrales sur la guerre de libération ont régulièrement vu le jour, et ce depuis la célébration du cinquantième anniversaire de la guerre en 2012, avec la mise en scène d’une quarantaine de pièces à travers tout le pays.
Pour Yahiaoui, « le théâtre reste un levier puissant pour transmettre les valeurs de la révolution algérienne aux nouvelles générations », soulignant également « l’importance du soutien de l’État pour faire rayonner ce patrimoine ».
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