Les Etats-Unis une république bananière comme une autre ?

A quelques semaines désormais de son départ de la Maison-Blanche, Joe Biden, qui à plusieurs reprises a déclaré ne pas nourrir cette intention, se décide à accorder la grâce présidentielle a son fils Hunter Biden, poursuivi dans deux affaires qui quoique différentes relèvent l’une comme l’autre du pénal. Dans la première, il lui est reproché […]

Déc 2, 2024 - 21:16
 0
Les Etats-Unis une république bananière comme une autre ?

A quelques semaines désormais de son départ de la Maison-Blanche, Joe Biden, qui à plusieurs reprises a déclaré ne pas nourrir cette intention, se décide à accorder la grâce présidentielle a son fils Hunter Biden, poursuivi dans deux affaires qui quoique différentes relèvent l’une comme l’autre du pénal. Dans la première, il lui est reproché d’avoir fait une fausse déclaration en vue de l’obtention d’un permis de port d’arme, auquel il ne pouvait pas prétendre, en raison de sa dépendance à la drogue au moment où il en formulait la demande. La deuxième est un banal procès pour évasion fiscale. Il fut bien question d’autre chose, dans un registre bien plus sombre d’ailleurs, mais qui n’a donné lieu à aucune une procédure en bonne et due forme. Les médias ont beaucoup parlé de cette troisième affaire pendant quelque temps, généralement sous la dénomination du scandale du laptop du fils Biden, avant de l’oublier, ce qui tend à accréditer l’idée qu’en fait elle était un coup monté, pure calomnie. On ne peut toutefois exclure complètement qu’elle resurgisse plus tard, dans le courant du nouveau mandat de Donald Trump.

Il faut tout supposer, en effet, avec le gouvernement de combat que Trump a déjà formé quant à l’essentiel, même si dans le système américain gouvernement n’est pas le mot approprié pour désigner ceux appelés à appliquer le programme du président. Le président sortant justifie sa décision en disant que les poursuites pour lesquelles il accorde le pardon à son fils ne visent pas tant celui-ci que lui Joe Biden. En quelque sorte, la personne poursuivie porterait-elle un autre nom, elle ne serait inquiétée d’aucune façon, ni aujourd’hui ni demain. Trump a choisi pour diriger le département de la Justice Pam Bondi, une fidèle d’entre les fidèles, qui a déjà annoncé la couleur en déclarant que les poursuivants (the prosecutors, c’est-à-dire ceux qui avaient intenté des procès à Trump) seront poursuivis, et qui vraisemblablement tiendra parole. Les profils politiques de ceux choisis pour être ses collaborateurs pour la plupart ne sont pas faits pour rassurer ceux qui s’étaient le plus acharnés judiciairement contre Trump, déjà au cours de son premier mandat, puis à partir de 2020. Aux Etats-Unis, il arrive, cependant rarement, qu’un président gracie quelqu’un au moment de quitter ses fonctions, en règle générale pas quelqu’un de sa propre famille, ne serait-ce que par crainte d’alourdir les soupçons qui déjà pèsent sur lui. Pour autant, il n’y a pas que les Biden qui ont des soucis à se faire, mais bien des démocrates, et certains des républicains de la vieille garde, comme les Cheney par exemple, plus particulièrement Liz Cheney, la fille de Dick Cheney, qui a mené campagne contre Trump, en des termes d’ailleurs plutôt extrêmes. Les Etats-Unis ont pour habitude de se présenter aux yeux du monde comme le pays disposant du meilleur système judiciaire, car le plus indépendant qui soit. Ce n’est pas cette impression qu’on retire de la décision prise par Biden en faveur de son fils, sans même préjuger de sa validité intrinsèque. En effet, Hunter Biden a pu être de bonne foi dans les affaires pour lesquelles il est poursuivi, peut-être même irréprochable dans un cas comme dans l’autre. Personne en tout cas n’est en droit de le condamner juste pour son lien de parenté avec le président sortant. Il n’empêche, l’acte lui-même consistant à le mettre à l’abri de toute persécution possible n’est pas sans paraître suspect.

Quelle est votre réaction ?

like

dislike

love

funny

angry

sad

wow