L’Iran frappe des bases américaines au Qatar et en Irak: Le Moyen-Orient plonge dans l’embrasement

Le Moyen-Orient s’enfonce dans une nouvelle spirale de violence. En riposte aux frappes américaines contre ses installations nucléaires, l’Iran a lancé hier au moins dix missiles contre des bases militaires américaines au Qatar et en Irak. Les explosions, entendues jusque dans le centre de Doha, marquent une dangereuse escalade dans la confrontation entre Téhéran et […]

Juin 23, 2025 - 22:06
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L’Iran frappe des bases américaines au Qatar et en Irak: Le Moyen-Orient plonge dans l’embrasement

Le Moyen-Orient s’enfonce dans une nouvelle spirale de violence. En riposte aux frappes américaines contre ses installations nucléaires, l’Iran a lancé hier au moins dix missiles contre des bases militaires américaines au Qatar et en Irak. Les explosions, entendues jusque dans le centre de Doha, marquent une dangereuse escalade dans la confrontation entre Téhéran et Washington.

Par Meriem B.
Les explosions ont été entendues dans le centre de Doha et à Lusail, au nord de la capitale, tandis que des projectiles ont été aperçus dans le ciel. L’Iran lance une  » puissante  » réponse à  » l’agression américaine « , a-t-il été annoncé à la télévision d’Etat. A cet effet, le Qatar a dénoncé l’attaque de missiles iraniens visant une base américaine sur son territoire, en la qualifiant de  » violation flagrante  » de sa souveraineté.  » Nous exprimons la ferme condamnation par l’État du Qatar de l’attaque de la base aérienne d’Al-Udeid par le Corps des gardiens de la révolution iranien, que nous considérons comme une violation flagrante de la souveraineté et de l’espace aérien de l’État du Qatar, ainsi que du droit international « , a déclaré le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed Al-Ansari, dans un communiqué. Le Qatar, qui abrite la plus grande base américaine du Moyen-Orient, a annoncé la fermeture de son trafic aérien après que l’Iran a menacé de riposter aux bombardements américains de ses installations nucléaires. « Les autorités compétentes annoncent la suspension temporaire du trafic dans l’espace aérien du pays, dans le cadre d’un ensemble de mesures de précaution prises sur la base des développements dans la région, afin d’assurer la sécurité des citoyens, des résidents et des visiteurs », a affirmé le ministère qatari des Affaires étrangères dans un communiqué.

Bendjama à l’ONU : « Le monde ne peut supporter une nouvelle guerre »
À la tribune du Conseil de sécurité de l’ONU, l’Algérie a lancé à New York un appel pressant à un cessez-le-feu immédiat et à une reprise sans délai des négociations autour de la question nucléaire iranienne.
Dénonçant une escalade «dangereuse» après les récentes frappes américaines contre des installations nucléaires en Iran, le représentant permanent de l’Algérie, Amar Bendjama, a mis en garde contre les conséquences «incontrôlables» de cette dérive, tout en réaffirmant l’attachement de son pays à la légalité internationale et à une solution pacifique, négociée dans le respect du droit international et des principes de la Charte des Nations unies. Dans son allocution lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur le thème «Menaces contre la paix et la sécurité internationales», M. Bendjama a souligné que «le monde, particulièrement le Moyen-Orient, ne peut supporter une nouvelle guerre», déplorant l’escalade préoccupante de la situation dans la région, qui pourrait l’entraîner vers un scénario catastrophique. «Au moment où la communauté internationale s’est réunie et était unie pour trouver les moyens d’apaiser les tensions, la situation s’est considérablement détériorée hier, aggravée par les frappes américaines qui ont ciblé les installations nucléaires iraniennes», a-t-il dit. M. Bendjama a exprimé «la profonde préoccupation de l’Algérie et ses vifs regrets face à cette escalade dangereuse, qui a gravement compliqué la situation sécuritaire et exposé la région tout entière à des risques sans précédent dont les conséquences pourraient être incontrôlables», avertissant que «la remise en cause du système international de sécurité nucléaire constitue une menace grave non seulement pour la stabilité régionale, mais aussi pour la paix et la sécurité mondiales». Le diplomate algérien a estimé que «le ciblage d’installations nucléaires soumises aux garanties internationales sape considérablement l’intégrité et la crédibilité du système international de non-prolifération», soulignant, à cet égard, que «le cadre juridique qui garantit la sécurité des installations nucléaires est clair, global et contraignant, et que l’existence de ce système et de ce cadre juridique garantit en soi les plus hauts niveaux de sécurité, d’intégrité et de protection de ces installations». Il a rappelé, à ce propos, la résolution de la Conférence générale de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qui stipule explicitement que «toute attaque armée ou toute menace visant des installations nucléaires à usage pacifique constitue une violation des principes de la Charte des Nations unies, du droit international et du Statut de l’Agence». Il a ajouté, dans ce contexte, que «ces décisions demeureront en vigueur et entièrement applicables à cette situation et il ne faut en aucun cas s’attaquer aux structures nucléaires. Le respect de la légalité internationale n’est pas un choix mais un devoir contraignant dont la responsabilité incombe à tous les pays membres». L’Algérie a réaffirmé par la voix de son délégué à l’ONU «son appel ferme à un cessez-le-feu immédiat, au retour à la table de négociation et à un engagement sincère de toutes les parties concernées à trouver une solution pacifique négociable de la question nucléaire iranienne, y compris la levée des sanctions». M. Bendjama a rappelé l’énoncé clair de la Charte des Nations unies selon lequel «tous les pays doivent concourir au règlement de leurs contentieux internationaux par des voies pacifiques». Qu’attend le Conseil de sécurité, quelle responsabilité lui incombe-t-il et que reste-t-il à la diplomatie, s’est interrogé le représentant de l’Algérie, soulignant que «nous assistons aujourd’hui à une régression profonde et dangereuse où la guerre est devenue la négation de la diplomatie et de la politique par tous les moyens, cette diplomatie qui a toujours été considérée comme l’outil essentiel premier de règlement des conflits est aujourd’hui contrainte de se soumettre et de s’effacer pour permettre à la force de s’imposer».

M. B.