Préservation des sols dans le contexte du changement climatique : L’impératif d’une stratégie nationale intégrée

La célébration annuelle de la Journée internationale des sols, le 5 décembre de chaque année, nous interpelle sans doute sur le cas de l’Algérie. Qu’est-ce qui se fait mais surtout qu’est-ce qu’il faut faire pour préserver les sols dans le contexte actuel du changement climatique.   C’est à cette importante question que s’intéresse le Dr […] The post Préservation des sols dans le contexte du changement climatique : L’impératif d’une stratégie nationale intégrée appeared first on Le Jeune Indépendant.

Déc 8, 2024 - 21:56
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Préservation des sols dans le contexte du changement climatique : L’impératif d’une stratégie nationale intégrée

La célébration annuelle de la Journée internationale des sols, le 5 décembre de chaque année, nous interpelle sans doute sur le cas de l’Algérie. Qu’est-ce qui se fait mais surtout qu’est-ce qu’il faut faire pour préserver les sols dans le contexte actuel du changement climatique.

 

C’est à cette importante question que s’intéresse le Dr Abdelkader Laribi, expert en sol à l’Ecole nationale supérieure agronomique d’Alger (ENSA), pour marquer la célébration de cette Journée internationale, selon lequel « la dégradation des sols est devenue l’un des défis environnementaux les plus urgents pour notre pays ». Cela du fait, a-t-il précisé, que le pays «se trouve particulièrement menacé par la désertification, exacerbée par l’érosion et la salinisation des terres, en particulier dans les régions arides et semi-arides».

Ce spécialiste fait premièrement un état des lieux, affirmant que la préservation des sols devient un enjeu crucial pour assurer la sécurité alimentaire et renforcer la résilience des écosystèmes. « Environ 1 million d’hectares de sols agricoles en Algérie est affecté par la salinisation, ce qui menace la productivité agricole et la durabilité des terres. Entre 20 et 50 % des terres irriguées sont également touchées par la salinisation secondaire des sols, ce qui aggrave encore les enjeux de durabilité des terres agricoles dans les zones irriguées, et environ 6 millions d’hectares sont actuellement exposés à l’érosion active », a fait savoir ce spécialiste, qui est aussi directeur adjoint chargé des systèmes d’information, de communication et des relations extérieures à l’ENSA.

 

Signalant le fait que l’Algérie a déjà pris des mesures avec la mise en place de plusieurs programmes et politiques pour la gestion des sols et la lutte contre la dégradation des terres, M. Laribi préconise cependant le lancement d’une stratégie nationale pour la protection et la préservation des sols à l’horizon 2035, dans un contexte de changement climatique

 

« L’élaboration d’une stratégie nationale intégrée et globale sur la protection et la préservation des sols demeure un impératif », a-t-il estimé, affirmant que cette dernière vise plusieurs objectifs clés pour répondre aux défis environnementaux actuels.

 

Il s’agit de « prévenir et réduire la dégradation des sols », avec la mise en place des pratiques de conservation, des techniques de réhabilitation des sols ainsi que des mesures pour contrer l’érosion, la salinisation et la perte de fertilité. « Ces actions incluront des projets de reforestation, des techniques de lutte contre l’érosion éolienne et hydrique, ainsi que des pratiques de gestion durable des terres agricoles », a expliqué cet expert en sol, qui plaide aussi pour le renforcement de la résilience face au changement climatique. « La stratégie devrait inclure des solutions d’adaptation pour permettre aux sols de mieux supporter les phénomènes climatiques extrêmes, comme les sécheresses, les vagues de chaleur et les irrégularités des précipitations », a-t-il noté, proposant un ensemble de mesures à prendre à cet effet.

 

Un travail devrait, en outre, se faire du côté des agriculteurs, qui sont principalement appelés à promouvoir des pratiques agricoles durables, et ce, a-t-il dit, « en encourageant les agriculteurs à adopter des méthodes respectueuses des sols, telles que la gestion durable de l’eau, l’agriculture de conservation et l’agroforesterie, pour préserver la fertilité et la santé des sols, ainsi que la transition vers des systèmes agricoles résilients et diversifiés ».

 

Cette stratégie nationale devrait également encourager la recherche et l’innovation car, pour M. Laribi, « il serait crucial de soutenir la recherche scientifique pour développer des technologies adaptées à la gestion durable des sols et à leur restauration dans le cadre du changement climatique ». Les acteurs locaux et la société civile ont aussi un rôle à jouer dans la préservation des sols, selon cet expert, qui dit que la problématique de préservation des sols acquiert également une dimension géopolitique de plus en plus importante.

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