Préventions des risques sismiques des bâtiments : L’expertise japonaise à la rescousse

L’évaluation de la vulnérabilité sismique des bâtiments a été au centre de la rencontre qui a réuni, à Alger, des responsables de la délégation nationale aux risques majeurs et des experts de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) dans l’objectif d’améliorer la résistance des infrastructures face aux tremblements de terre. C’est ce qu’a indiqué, ce mercredi, un communiqué du ministère de l’Intérieur.

Cette réunion de coordination a permis d’examiner un projet-clé visant à évaluer la vulnérabilité sismique des bâtiments en Algérie. L’initiative vise à réhabiliter les infrastructures existantes tout en établissant des priorités d’intervention, dans un contexte où les séismes continuent de représenter une menace sérieuse. Cette coopération avec le Japon, pays reconnu pour son expertise en gestion des risques sismiques, offre l’opportunité d’échanger des savoir-faire et des technologies avancées pour adapter ces pratiques aux spécificités du territoire, a souligné la même source.

Il a également été précisé que l’évaluation des risques sismiques dépasse la simple identification des bâtiments vulnérables. Elle inclut également une étude minutieuse des matériaux de construction, des techniques utilisées et des normes parasismiques. En collaboration avec leurs homologues algériens, les experts japonais réaliseront des études de terrain détaillées, notamment dans les zones les plus exposées aux tremblements de terre.

L’un des objectifs principaux de cette initiative est de définir des priorités d’action. Parmi les nombreux bâtiments existants en Algérie, certains sont particulièrement vulnérables. Les experts utiliseront des données sismiques du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (CRAAG) et des analyses techniques du Centre national de recherche appliquée en génie parasismique (CGS). Le CRAAG fournira des informations géophysiques essentielles pour identifier les zones à risque, tandis que le CGS, spécialisé dans la conception parasismique, assurera le renforcement des structures existantes.

La coopération entre les experts japonais et algériens ne se limite pas à l’évaluation des bâtiments, elle englobe également des recherches sur les matériaux de construction et les techniques de réhabilitation. Le Centre national d’études et de recherches intégrées du bâtiment (Cnerib) joue un rôle central dans cette démarche, en analysant les matériaux locaux et en proposant des solutions adaptées aux spécificités de chaque région. Le Cnerib supervisera également les interventions et assurera le suivi des travaux de renforcement parasismique.

Cette approche multidisciplinaire, impliquant des institutions de recherche et d’expertise, permet de traiter la problématique des risques sismiques de manière globale, en passant de l’évaluation à la mise en œuvre de solutions concrètes pour renforcer la résilience des infrastructures.

En outre, des sessions de travail intensives seront organisées pour faciliter l’échange de savoir-faire entre les experts japonais et algériens. Ces sessions permettront de discuter des meilleures pratiques en matière de conception parasismique, de techniques de réhabilitation et de gestion des structures après un événement sismique. Des formations seront également proposées aux ingénieurs et techniciens algériens pour renforcer leurs compétences en gestion des risques.

Pour rappel, en juillet dernier, un accord de coopération a été signé, à Alger, entre la délégation nationale aux risques majeurs et la JICA. Pour le renforcement des capacités de lutte contre les risques sismiques pour les bâtiments anciens et historiques. Cet accord inclut la mise en œuvre d’un projet innovant visant à renforcer un site pilote contre le risque sismique, permettant ainsi le partage de connaissances entre l’expertise japonaise et les compétences algériennes. Il avait été également convenu d’une collaboration dans le développement de système d’alerte précoce et le renforcement des capacités de recherche et d’innovation.

Il convient de rappeler également que dans le cadre de la politique gouvernementale de la réduction des risques sismiques, des instructions ont été données pour élargir le réseau de surveillance sismique relevant du CRAAG et du CGS. Le renforcement de ce réseau a pour mission de réguler l’alerte précoce et de renforcer la protection des infrastructures vitales du pays en vue de leur éviter plus de dégâts.

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