Que faisait Ferhat dans l’avion détourné par la DGSE à Alger il y a trente ans ?
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Par Kamel M. – Il y a y trente ans, l’avions d’Air France était détourné alors qu’il s’apprêtait à décoller pour Paris. C’était le 24 décembre 1994 et l’Algérie venait de subir une série d’attentats meurtriers, dont celui de l’aérogare de l’aéroport international Houari-Boumediene. La violence extrémiste voulue par la France de François Mitterrand était à son paroxysme et les groupes islamistes armés, encadrés par les services secrets français notamment, allaient crescendo dans leurs crimes contre le peuple algérien qui s’était rangé du côté de son armée pour combattre l’hydre créée par les officines occidentales en Afghanistan et adoubée par le régime wahhabite.
Selon des sources sécuritaires très au fait de l’affaire du détournement de l’Airbus de la compagnie française, de nombreux éléments indiquaient clairement que les services français de l’action extérieure étaient derrière cet acte terroriste. Ces sources nous ont expliqué qu’une des preuves de cette implication de la DGSE était l’absence totale de collaboration du pilote qui avait tout fait pour empêcher les services de sécurité algériens d’agir de sorte à mettre fin à la prise d’otages par quatre individus présentés comme étant des membres du GIA.
Le récit répandu par les médias français, à l’époque, faisait état de terroristes qui avaient, selon leurs dires, réussi à monter dans l’aéronef en recourant à des subterfuges, échappant à la vigilance des différents agents en charge de contrôler les passagers. Les négociations entre les «ravisseurs» et la police algérienne avaient échoué et le président Zeroual avait dû donner l’ordre de laisser l’avion s’envoler pour la France après la libération d’une soixantaine de passagers et «l’exécution» d’un employé à l’ambassade de France à Alger – aujourd’hui, le doute est permis sur tout le déroulement de l’opération.
Une fois à Marseille, la DGSE a mobilisé son service audiovisuel pour filmer le simulacre d’assaut donné par le GIGN et qui s’était soldé par «l’élimination» des quatre «terroristes». Nos sources s’interrogent sur les raisons qui ont poussé ces derniers à se regrouper dans le très étroit cockpit et comment le pilote a réussi à s’en extraire, en sautant de la verrière, alors que l’échange des coups de feu était à son comble. Le doute est d’autant plus sérieux au sujet de la façon dont les ravisseurs ont été neutralisés que rien ne les obligeait à commettre une telle erreur, alors qu’ils étaient en position de force et rendaient l’intervention des hommes des gendarmes d’élite français quasiment impossible, car elle aurait causé la mort d’un grand nombre de passagers.
Partant de ces constats, maintenant que tout le monde sait que la DGSE est l’instigatrice de nombreuses actions hostiles en Algérie depuis la décennie noire à ce jour, il y a lieu de s’interroger sur les véritables raisons de la présence de celui qui sera le chef de file du MAK, sept ans plus tard, et trouvera refuge en France d’où il remplit sa mission visant à morceler l’Algérie, tout en jouissant de la bienveillante protection du gouvernement français. Ferhat Mehenni ne se trouvait pas dans cet avion par hasard. Qu’y faisait le meneur de la grève du cartable, qui voulait retarder les élèves de la Kabylie par rapport à leurs camarades des autres régions du pays ? Pourquoi les terroristes ne l’ont-ils pas abattu alors qu’il constituait une cible privilégiée, lui, le chanteur athée, connu pour sa haine de l’islam et de l’arabité ?
K. M.
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