Selon la Gendarmerie nationale: «Augmentation de 15 % des affaires de cybercriminalité chaque année»
«Chaque année, on enregistre une augmentation de 15 % des affaires de cybercriminalité. L’année dernière, nous étions à 2 400 affaires traitées par le service central de lutte contre la cybercriminalité, cette année, en 10 mois, nous sommes à 2 700 affaires», a indiqué, hier, Hamri Touati, chef de service de lutte contre la cybercriminalité […]
«Chaque année, on enregistre une augmentation de 15 % des affaires de cybercriminalité. L’année dernière, nous étions à 2 400 affaires traitées par le service central de lutte contre la cybercriminalité, cette année, en 10 mois, nous sommes à 2 700 affaires», a indiqué, hier, Hamri Touati, chef de service de lutte contre la cybercriminalité de la Gendarmerie nationale.
Par Thinhinane Khouchi
La cybercriminalité prend de l’ampleur d’année en année, et de plus en plus de cas sont dénoncés sur les réseaux sociaux. S’exprimant hier à ce sujet, M. Touati a indiqué sur les ondes de la Radio nationale que «ce phénomène connaît une augmentation dangereuse d’année en année. Cette année, plus de
2 700 affaires de cybercriminalité ont était enregistrées». «On enregistre des crimes liés à la cyberescroquerie, le cyber harcèlement, et beaucoup d’affaires qui touchent à l’atteinte de la personne, la diffamation, les fake news», a-t-il précisé. «On enregistre également une augmentation dans le piratage, appelé dans le langage juridique l’atteinte au système automatique de traitement des données», a ajouté l’intervenant. Citant le phénomène de l’escroquerie, M. Touati a indiqué que «durant l’année dernière, nous avons enregistré 370 affaires, cette année nous sommes à 550 affaires en 10 mois. C’est un phénomène qui augmente d’année en année». L’invité de la Chaîne 3 a fait savoir que «beaucoup de gens ne déposent pas plainte, estimant que ce n’est pas nécessaire. Les 2 700 affaires ne reflètent pas réellement l’ampleur de ce phénomène en Algérie». «Cette criminalité technique rend plus difficile notre lutte. Les preuves que nous cherchons sont généralement numériques donc volatiles. Si vous ne déposez pas plainte aujourd’hui, dans trois ou quatre jours on ne pourra pas constater cette criminalité». Il a précisé que «ce qui rend la cybercriminalité aussi spéciale et difficile est le fait que la majorité des services utilisés par les Algériens sont hébergés à l’étranger, et il est très difficile de collaborer avec ces services, notamment les réseaux sociaux. Actuellement, au niveau de notre service, nous avons un contact avec les grands opérateurs, mais cette collaboration se limite aux cas relatifs à la protection des enfants ou des personnes en danger». Pour l’intervenant, les cas de cybercriminalité concernent «80 % l’argent et 20 % le règlement de compte». M.Touati a indiqué qu’«en matière de sensibilisation, beaucoup d’efforts sont faits pour conscientiser les citoyens sur les arnaques des réseaux, notamment des campagnes de sensibilisation via les différents réseaux et médias», assurant que «la lutte contre la cybercriminalité est une des priorités de la Gendarmerie nationale. Actuellement les technologies d’internet sont un vecteur transversal de toutes les formes de criminalité. La stratégie que nous avons tracée à notre niveau passe par le renforcement continu des capacités de la gendarmerie en matière de lutte contre la cybercriminalité, car cette dernière évolue d’année en année avec l’évolution de la technologie. Nous avons plus de 400 spécialistes, tous des ingénieurs en informatique, qui sont formés régulièrement». Enfin, l’intervenant a appelé les citoyens à «ne pas envoyer de photos de leurs cartes bancaires et postales ou des messages de confirmation de paiement via les réseaux sociaux», soulignant que «toute personne qui demande ces informations est sans doute un cybercriminel». «Il faut éviter de payer une marchandise avant sa livraison et ne pas se fier aux publicités et publications qui promettent le gain facile», a averti l’intervenant et «ne pas croire au miracle, car rien n’est gratuit sur les réseaux sociaux». Il est à noter que pour garantir la sécurité des citoyens sur l’espace numérique, les services de la GN mettent à leur disposition le numéro 1055 ou le lien suivant : www.ppgn.mdn.dz.
T. K.
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