Tentative
Dès l’annonce de la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle, Benyamin Netanyahu s’est empressé de féliciter celui qui fut son meilleur allié lors de son premier mandat à la Maison-Blanche. La coopération entre les deux pays n’avait jamais été aussi fluide et Trump avait offert un cadeau inestimable à Israël en lui reconnaissant Jérusalem […]
Dès l’annonce de la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle, Benyamin Netanyahu s’est empressé de féliciter celui qui fut son meilleur allié lors de son premier mandat à la Maison-Blanche. La coopération entre les deux pays n’avait jamais été aussi fluide et Trump avait offert un cadeau inestimable à Israël en lui reconnaissant Jérusalem comme capitale officielle. Aujourd’hui, le Premier ministre israélien doit se réjouir de retrouver également celui qui fut le plus féroce ennemi de Téhéran. Et alors que la situation entre l’Iran et l’État hébreu s’envenime au fil des mois, certains estiment que Netanyahu veut pouvoir compter sur un soutien de Washington en cas de guerre. Mais voilà, le peuple américain a justement en partie élu Trump pour ses positions anti-interventionnistes. Mais ce problème-là pourrait être résolu après l’annonce des autorités judiciaires américaines vendredi de l’inculpation d’un «agent de l’Iran» accusé d’avoir reçu l’ordre de Téhéran d’organiser des projets d’assassinat aux États-Unis, visant notamment Donald Trump et une dissidente irano-américaine. Rendues publiques trois jours après la présidentielle remportée par le milliardaire conservateur, ces accusations ont été rejetées par la diplomatie iranienne qui a qualifié, hier, de «totalement infondées […] les allégations selon lesquelles l’Iran est impliqué dans une tentative d’assassinat visant d’anciens ou d’actuels responsables américains». Farhad Shakeri, un Afghan de 51 ans résidant en Iran après avoir purgé 14 ans en prison aux États-Unis pour braquage, est accusé d’avoir recruté des criminels de droit commun pour le compte des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique de la République islamique, selon des documents judiciaires. «Peu d’acteurs dans le monde représentent une aussi grave menace pour la sécurité nationale des États-Unis que l’Iran», a déclaré le ministre de la Justice, Merrick Garland, dans un communiqué de ses services. «Cet agent du régime iranien a été chargé par le régime de diriger un réseau de complices criminels pour mener à bien les projets d’assassinat de l’Iran contre ses cibles, y compris le président élu Donald Trump», a-t-il ajouté. Ces conclusions se fondent sur des entretiens téléphoniques entre des agents de la police fédérale américaine (FBI) et Farhad Shakeri, qui souhaitait ainsi obtenir une réduction de peine pour une personne incarcérée aux États-Unis, selon l’accusation. Au cours de ces entretiens, qui se sont déroulés entre le 30 septembre et jeudi, il a notamment affirmé avoir reçu en septembre l’instruction d’un haut responsable des Gardiens de la révolution de «se concentrer sur la surveillance et à terme l’assassinat de l’ex-président Donald Trump», selon ces documents. La République islamique nourrit depuis des années une volonté de représailles à la mort du général des Gardiens de la révolution Qassem Soleimani, tué le 3 janvier 2020 en Irak dans une frappe de drone ordonnée par Donald Trump lors de son premier mandat, rappelle le ministère de la Justice. Reste à voir comment le président élu réagira face à cette annonce et s’il cédera à l’envie de représailles militaires, confortant sans aucun doute les ambitions de l’allié israélien en Iran, ou s’il préfèrera opter, comme il l’avait fait dès 2018, pour des sanctions économiques, qui ont depuis mis l’Iran à genoux. F. M.
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