Un mouton à 40 000 DA: Du pain béni pour les bourses modestes
Les instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, au gouvernement de fixer le prix des moutons importés pour l’Aïd El-Adha à 40 000 DA a provoqué une onde de soulagement dans tout le pays et un véritable sentiment de gratitude pour le chef de l’Etat. Dans les quartiers populaires comme dans les campagnes, l’annonce […] The post Un mouton à 40 000 DA: Du pain béni pour les bourses modestes appeared first on Le Jeune Indépendant.

Les instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, au gouvernement de fixer le prix des moutons importés pour l’Aïd El-Adha à 40 000 DA a provoqué une onde de soulagement dans tout le pays et un véritable sentiment de gratitude pour le chef de l’Etat.
Dans les quartiers populaires comme dans les campagnes, l’annonce redonne un souffle nouveau à des familles qui n’osaient plus espérer célébrer l’Aïd El-Adha. Une décision qui intervient alors que les prix des moutons locaux flirtaient, depuis plusieurs semaines, avec les 100 000 DA, voire plus dans certaines wilayas.
Dès la matinée d’hier, dans les marchés, les arrêts de bus, les cafés et les files d’attente de la poste, la nouvelle était sur toutes les lèvres. Au niveau de l’agence de transport interurbain de Ben Aknoun, les mines semblaient moins crispées que d’habitude. Beaucoup évoquent « une mesure qui tombe du ciel », exprimant beaucoup de gratitude envers le chef de l’Etat.
C’est, selon les citoyens, un grand geste de M. Tebboune. A l’arrêt de bus, lorsqu’une voix s’élève pour dire au téléphone, avec enthousiasme : « 40 000 DA, tu te rends compte ? Je croyais que c’était une blague. Je vais enfin pouvoir acheter un mouton pour ma famille. Je suis tellement heureux », cela déclenche automatiquement les discussions sur cette joie partagée par la majorité des Algériens.
Amina, mère de deux enfants, dans l’attente d’un bus vers la place du 1er-Mai, a du mal à contenir son émotion. Elle confie : « J’ai presque pleuré en entendant la nouvelle. Ça fait trois ans qu’on ne peut plus sacrifier de mouton. Je me suis toujours sentie très peinée pour mes enfants. Cette fois, je vais pouvoir leur offrir un vrai Aïd. » Pour sa part, Farida, la soixantaine bien portée, estime que « franchement, autour de 100 000 DA pour un mouton, c’était une folie. En achetant un mouton, c’était la galère pour le reste de l’année ». Elle a enchaîné : « Il est vrai que 40 000 DA, ce n’est pas rien, mais cela rend le mouton beaucoup plus accessible pour beaucoup de familles aux revenus modestes de mon entourage. »
Un agent de sécurité de l’agence se mêle à la discussion, revenant, avec amertume, sur les années précédentes. « Mes petits me demandaient chaque année pourquoi on n’avait pas de mouton. Comment leur expliquer que c’est l’argent qui manque, pas la foi ? Ça me rongeait. Cette année, je vais enfin pouvoir leur dire oui », indique-t-elle.
Hochant la tête, Nassima confie qu’elle aussi a accueilli la nouvelle avec une joie indescriptible. « A chaque Aïd, c’était la même scène. Les enfants qui regardent les voisins égorger le mouton, et moi qui fuis leur regard. Ce n’est pas qu’un rituel, c’est un moment d’identité et de dignité. Cette année, on le vivra ensemble », dit-elle.
Au bureau de poste du 1er-Mai, c’est le même sentiment de joie retrouvée et de soulagement partagé par les personnes dans la file d’attente. En outre, la nouvelle semble avoir réveillé un réflexe de solidarité dans de nombreuses familles. Deux jeunes, d’une vingtaine d’années, ont décidé de cotiser pour aider une voisine âgée et sans enfants. « C’est elle qui nous a gardés quand on était petits. Cette année, on veut lui rendre un peu de ce qu’elle nous a donné », expliquent-ils.
Si la mesure est largement saluée, certains citoyens gardent une réserve prudente. Lotfi, fonctionnaire à Baba Hassen, tient à avertir que « l’intention est bonne mais il faut du concret. Si c’est juste une annonce à la télé, ça ne suffira pas. Il faut que ces moutons soient accessibles, encadrés, répartis sur le territoire ». Même écho chez un chauffeur de taxi à El-Biar : « Le président Tebboune a fait un geste noble et humain pour la population, mais il faut surtout qu’on ne laisse pas les spéculateurs nous voler encore une fois. » Il a insisté sur le fait que l’Etat doit contrôler les points de vente, éviter les détournements et empêcher que certains achètent en masse pour revendre à prix fort ».
Toutefois, dans la majorité des discussions, dans les lieux populaires et publics, le même constat revient souvent. Cette décision, au-delà de sa dimension économique, a été interprétée comme un acte de reconnaissance sociale de la part du chef de l’Etat, qui prend à cœur les soucis des familles modestes. Ce qui vient contredire un sentiment d’abandon souvent ressenti.
Hadj Omar, retraité du quartier Port-Saïd, résume avec simplicité ce geste : « Ce n’est pas juste un mouton. C’est une façon de dire : on pense à vous. Quand on sent qu’on n’est pas oublié, ça fait du bien. »
D’autres parlent d’un rare moment de réconciliation entre les institutions et les citoyens. Yasmine, étudiante à Alger, témoigne : « On a souvent l’impression que nos soucis n’intéressent personne. Là, même si c’est symbolique, ça a réveillé un peu de fierté. On se sent considérées ». Alors que les préparatifs de l’Aïd El-Adha sont officiellement lancés, les regards sont désormais tournés vers la mise en œuvre. Les citoyens attendent des points de vente officiels, une distribution équitable entre les wilayas et un encadrement strict pour éviter toute récupération.
Mais au-delà de la logistique, la mesure a provoqué un élan moral inattendu. Dans un pays éprouvé par la hausse du coût de la vie, ce plafonnement a réintroduit l’idée d’un Aïd accessible, juste, partagé.
Un grand nombre de personnes estiment qu’un mouton à 40 000 DA, ce n’est pas seulement une bouffée d’air dans un budget tendu. C’est un acte social fort, une réparation symbolique pour ceux qui se sentaient exclus, et une manière de redonner à la fête son sens le plus noble. C’est celui d’un moment de dignité retrouvée. Et pour des millions de familles, c’est le retour, discret mais puissant, d’un mot trop souvent abandonné en chemin : l’espoir.
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