Droits de douanes: Le geste fort de Pékin pour l’Afrique

Premier partenaire commercial de l’Afrique depuis plusieurs années, la Chine veut renforcer ses liens commerciaux avec des pays africains. La suppression par la Chine des droits de douane sur les exportations de 53 pays africains, dont l’entrée en vigueur n’est pas encore connue, devrait surtout stimuler les exportations de ces pays vers un grand marché. L’Algérie va tirer profit de cette mesure, surtout que le pays ambitionne de pénétrer de nouveaux marchés.

Mesure forte de Pékin au profit de 53 pays africains qui devront désormais bénéficier de la suppression des droits de douane, l’objectif de cette mesure étant de renforcer la coopération avec le Continent africain mais surtout stimuler les exportations africaines. La Chine, qui avait auparavant détaxé 33 pays africains, vise aussi à rééquilibrer la balance commerciale, jusque-là en faveur de Pékin.

L’annonce a été faite lors de la réunion de coopération sino-africaine, qui s’est tenue jeudi dernier à Changsha, dans la province du Hunan.

Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian, a en effet affirmé que le Président chinois a annoncé que son pays « mettrait en œuvre la politique consistant à accorder à 53 pays africains un traitement tarifaire nul qui faciliterait davantage les exportations » et que le pays « collaborerait avec l’Afrique pour poursuivre la mise en œuvre des dix actions de partenariat, fournissant ainsi des orientations importantes pour faire progresser conjointement la modernisation et la construction d’une communauté sino-africaine ».

Une mesure qui intervient au moment où le continent est confronté à une augmentation de taxes douanières allant jusqu’à 50 % sur certains produits entrant aux Etats-Unis d’Amérique, alors que de leur côté une vingtaine de pays du continent sont menacés de détresse économique en raison du surendettement .

La Chine entend donc renforcer son partenariat avec le continent, avec lequel le pays veut élargir l’ouverture et la coopération.

L’Algérie, qui ne cesse de renforcer son partenariat économique avec la Chine – celui-ci s’est consolidé au mois d’avril dernier avec la signature de huit mémorandums d’entente couvrant plusieurs secteurs d’activité – devrait bénéficier de cette suppression des droits de douane. Le pays est en effet en quête de nouveaux marchés pour ses produits.

Dans ce sens, le ministre de l’Industrie, Sifi Ghrieb, avait, à l’occasion du dernier Forum économique algéro-chinois, appelé à faciliter le placement des produits algériens sur le marché chinois. « Le volume des échanges commerciaux est de 12,5 milliards de dollars en 2024, dont 10,5 importations et 2 milliards d’exportations algériennes vers la Chine », avait-il précisé, soulignant la solidité des relations économiques et commerciales bilatérales.

Il avait alors appelé les autorités chinoises à faciliter l’intégration du marché chinois, notant les efforts déjà consentis par ces dernières pour promouvoir les produits algériens.

Le ministre de l’Industrie avait, en outre, lancé un appel aux opérateurs algériens en vue de multiplier les efforts pour élargir et diversifier les produits exportables vers la Chine, appelant, par la même occasion, les hommes d’affaires chinois afin de saisir les opportunités qu’offre le marché algérien pour les investissements directs étrangers et ainsi soutenir les capacités de production locales.

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