Un secteur à mettre au diapason du marché du travail: La formation professionnelle enfin en voie de réforme
Sous le haut patronage du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, les assises nationales sur la réforme de la formation professionnelle ont été inaugurées hier par Yacine El-Mehdi Oualid, ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels. Par Lynda Naili A cette occasion, dans son allocution d’ouverture des travaux de ces assises nationales pour la […]
Sous le haut patronage du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, les assises nationales sur la réforme de la formation professionnelle ont été inaugurées hier par Yacine El-Mehdi Oualid, ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels.
Par Lynda Naili
A cette occasion, dans son allocution d’ouverture des travaux de ces assises nationales pour la réforme de la formation professionnelle, tenues au Centre international des Conférences (CIC) «Abdelatif Rahal» – Alger, Yacine Mehdi Oualid, qualifiant cette assemblée d’«événement important», a souligné l’impératif de «trouver des solutions innovantes pour transformer le secteur de l’Enseignement et de la Formation professionnels en un véritable moteur de croissance économique» à travers la mise en place d’une «stratégie de formation professionnelle au diapason des exigences du marché du travail».
«Ces assises constituent une véritable opportunité pour un échange d’opinion et de réflexion afin de mettre toute la lumière sur les défis qui attendent le secteur. D’où la nécessité d’une réflexion et d’un débat sérieux sur les moyens de développer ce système pour une meilleure compatibilité avec les besoins du marché», a-t-il affirmé. En outre, considérant que «l’enseignement et la formation professionnels sont un pilier essentiel sur lequel repose le marché de l’emploi», «nous œuvrons à le développer en vue de le placer aux standards des nouvelles orientations et de moderniser le système de la formation professionnelle», a-t-il ajouté.
Et pour cause, a-t-il développé, «nous vivons à une époque où le marché du travail subit des changements majeurs en raison des progrès technologiques rapides. Les emplois changent et les compétences requises évoluent rapidement». Et «à la lumière de ces mutations, il s’avère insuffisant d’enseigner à notre jeunesse les compétences traditionnelles, mais nous devons nous adapter aux nouvelles orientations du monde du travail conformément au rapport de l’Organisation internationale du travail qui affirme que 60 % des emplois futurs dans le monde exigeront des compétences technologiques et professionnelles nouvelles, ce qui nécessite le développement et la modernisation des systèmes de formation professionnelle dans tous les pays», a-t-il soutenu.
Argumentant ses propos, Yacine El-Mehdi Oualid a déploré qu’en dépit des «plus 1 200 établissements de formation» relevant de son département ministériel, et des «plus 700 autres du privé» qui au total «accueillent actuellement plus de 600 000 stagiaires», «le plus grand défi pour le secteur reste celui de l’amélioration des taux de l’insertion professionnelle qui aujourd’hui ne dépasse pas, dans certaines spécialités, les
40 %», a-t-il affirmé. D’où l’objectif de ces assises, de mettre en place «une stratégie de formation professionnelle au diapason des exigences du marché du travail».
Poursuivant dans ce sens, il a souligné le rôle crucial de son secteur qui, a-t-il dit, est un levier économique stratégique. «Les pays qui ont investi dans la formation professionnelle sont ceux qui enregistrent un taux de chômage le moins élevé et ont atteint une plus grande stabilité économique», a-t-il soutenu. Et de prendre ainsi en exemple l’Allemagne où, a-t-il dit «la formation professionnelle est considérée comme l’un des piliers du système économique, contribuant à réduire les taux de chômage à moins de 5 %». Et d’ajouter, dans ce sens, le cas des «pays asiatiques comme la Corée du Sud» qui ont «mis l’accent sur la formation dans les technologies et les industries de pointe», ce qui leur «a permis d’atteindre des taux d’intégration très élevés», a-t-il souligné. Pour l’Algérie, il a indiqué que «comme pour de nombreux pays, nous devons faire face à ces défis mondiaux et les transformer en opportunités en améliorant le système de formation professionnelle en fonction des besoins du marché du travail actuel».
«Nous sommes devant une réelle opportunité pour transformer le secteur de l’Enseignement et de la Formation professionnels en un véritable moteur de croissance économique nationale». «Les défis sont grands et importants, mais si nous travaillons tous ensemble pour mettre en place les bonnes stratégies, nous pourrons alors créer de meilleures opportunités pour notre jeunesses et nous renfoncerons le développement durable de notre économie», a conclu Yacine El-Mehdi Oualid.
Pour rappel, plus de 1 000 participants et experts ont pris part aux travaux de ces assises nationales sur la réforme de la formation professionnelle qui se dérouleront sur deux jours durant lesquels ils se pencheront sur l’étude et l’enrichissement de plusieurs axes liés à la formation professionnelle, dont l’adaptation de la formation aux besoins du marché du travail, l’amélioration de la qualité de la formation et l’ingénierie pédagogique, ainsi que la promotion de la numérisation et l’élaboration de nouvelles approches dans le secteur comme démarche stratégique pour son développement. Ces axes visent, selon les organisateurs, à proposer des réformes modernes en phase avec les transformations économiques et technologiques, à améliorer l’employabilité des diplômés de la formation professionnelle et à accélérer la transformation numérique dans le secteur. Au programme de cette rencontre sont également inscrits des workshops consacrés à ce thème et des débats sur le rôle de la formation professionnelle dans la réalisation de la croissance économique et de la transformation numérique.
L. N.
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