Zitouni charge importateurs et associations de protection des consommateurs: Le marché du café, objet de convoitises et pratiques mafieuses
«La décision de soutenir le pouvoir d’achat du citoyen est l’un des premiers engagements du président de la République dans son premier et deuxième mandats, et nous ne permettrons pas que des produits de base comme le café soient transformés en moyen d’extorsion». C’est là une déclaration de Tayeb Zitouni, ministre du Commerce et de […]
«La décision de soutenir le pouvoir d’achat du citoyen est l’un des premiers engagements du président de la République dans son premier et deuxième mandats, et nous ne permettrons pas que des produits de base comme le café soient transformés en moyen d’extorsion». C’est là une déclaration de Tayeb Zitouni, ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, depuis Constantine où il a inauguré le premier Salon régional de la production et de l’exportation.
Par Lynda Naili
Dans son allocution prononcée à l’ouverture du Salon régional de la production et de l’exportation à la salle Ahmed-Bey (Zénith), au chef-lieu de la wilaya de Constantine, appuyant le fait que «la décision de soutenir le pouvoir d’achat du citoyen est l’un des premiers engagements du président de la République dans son premier et deuxième mandats», Tayeb Zitouni a assuré que «nous ne permettrons pas que des produits de base comme le café soient transformés en moyen d’extorsion». Et de poursuivre que «depuis la décision du président de la République de subventionner les prix du café, nous avons tenu à impliquer les différents acteurs économiques, y compris les transformateurs et les importateurs, dans la préparation du décret exécutif relatif à la détermination et au plafonnement des marges bénéficiaires». Sauf que, a-t-il ajouté, «les parties prenantes n’ont pas respecté leurs engagements envers l’Etat et les citoyens sur le terrain».
Ainsi, à propos de la fulgurante hausse du café ces derniers temps, en dépit des mesures prises par les pouvoirs publics, Zitouni a affirmé que «les enquêtes préliminaires ont révélé que certains opérateurs économiques ont manipulé l’importation et la distribution du café en pompant de grandes quantités de café destiné à la conversion sur le marché noir, sans parler des marges bénéficiaires astronomiques». «La question du café a fait tomber les masques de certains transformateurs et importateurs qui ont cherché à perturber et à freiner la décision de subvention en s’abstenant d’importer du café, qui est passé de 29 000 tonnes à 3 000 tonnes par mois». Dans la continuité des chiffres avancés par le ministre, celui-ci, à propos de la valeur des importations de café, a dit que «l’Algérie a importé pour 701 millions de dollars de café».
Aussi, dénonçant les pratiques de «certains producteurs, opérant sans facturation et souhaitent un retour à l’ancien système», il a prévenu que «le gouvernement n’hésitera pas à prendre des mesures strictes à l’encontre de tous ceux qui tentent de porter atteinte au pouvoir d’achat des citoyens» et «nous ne permettrons pas que des produits de base comme le café soient transformés en moyen d’extorsion». C’est pourquoi, a-t-il assuré, «nous avons mis en place toutes les précautions nécessaires pour fournir du café aux ménages, qui sera distribué et commercialisé par des institutions publiques telles qu’Agrodiv et autres organisations».
«Le secteur du café reste l’un des derniers bastions de la corruption et des transferts illicites de devises» et «le gouvernement, conformément aux orientations du Président Tebboune, est engagé dans la lutte contre la surfacturation des importations», a-t-il martelé.
En outre, le ministre du Commerce a manifesté son regret du fait que «certaines associations de protection des consommateurs se soient transformées en avocats des intérêts étroits de certains importateurs et transporteurs de café, au lieu de défendre l’intérêt du citoyen». En effet, selon lui, «l’argument de l’indemnisation a été un prétexte pour ne pas appliquer le décret exécutif, sachant que nous avons fourni toutes les garanties pour traiter les dossiers dans les meilleurs délais».
Lancement prochain de la deuxième étape du recensement économique
Par ailleurs, durant l’inauguration de ce salon organisé sous le slogan «Consolidation de la production nationale, un pont vers l’exportation», l’évènement regroupera des producteurs et des exportateurs de l’ensemble des régions du pays, Tayeb Zitouni a fait part du lancement prochain de la deuxième étape du recensement économique. «Nous lancerons la deuxième phase du processus de recensement économique qui sera basée sur une évaluation globale de nos capacités de production locale, ce qui nous permettra de développer une base de données précise sur la production nationale, pour aider à prendre des décisions stratégiques à même de développer les secteurs productifs et les investissements directs», a-t-il assuré.
En somme, à propos de ce premier Salon régional de la production et de l’exportation, qui se déroule puis hier et jusqu’au 7 septembre en cours, Zitouni a estimé que «ce genre de manifestations économiques régionales présente une occasion pour mettre en valeur la qualité du tissu économique et les capacités productives de chaque wilaya, ce qui permet d’élaborer une cartographie mettant en évidence les spécialisations régionales et de centraliser les secteurs productifs au niveau national». Ceci étant, a-t-il ajouté, outre le fait que cet événement «est une occasion précieuse de faire valoir la grande diversité des produits locaux dont regorge l’Algérie. Chaque région de l’Algérie possède des caractéristiques uniques dans le domaine de la production, et ce salon met à disposition ces caractéristiques et les développe au service de la croissance économique».
- N.
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