Afrique : La France perd ses bases militaires
Après le Mali, le Niger et le Burkina Faso, voici venu le temps du Tchad et du Sénégal. L’un après l’autre, les pays africains s’éloignent de la France et veulent désormais évacuer les bases militaires de l’ancien colonisateur. Avant-hier, jeudi, c’était au tour du gouvernement tchadien d’annoncer son intention de rompre les liens militaires avec […] The post Afrique : La France perd ses bases militaires first appeared on L'Est Républicain.
Après le Mali, le Niger et le Burkina Faso, voici venu le temps du Tchad et du Sénégal. L’un après l’autre, les pays africains s’éloignent de la France et veulent désormais évacuer les bases militaires de l’ancien colonisateur. Avant-hier, jeudi, c’était au tour du gouvernement tchadien d’annoncer son intention de rompre les liens militaires avec la France. « Le gouvernement de la République du Tchad informe l’opinion nationale et internationale de sa décision de mettre fin à l’accord de coopération en matière de défense signé avec la République française », a déclaré Abderaman Koulamallah, ministre tchadien des Affaires étrangères, quelques heures seulement après la visite de son homologue français, Jean-Noël Barro. « La France est un partenaire essentiel, mais elle doit aussi considérer désormais que le Tchad a grandi, a mûri et que le Tchad est un État souverain et très jaloux de sa souveraineté », avait relevé un peu plus tôt Koulamallah, à l’issue d’une rencontre entre le président Mahamat Idriss Déby Itno et Jean-Noël Barrot. Contacté par les médias français, le ministre a cependant nuancé, indiquant qu’il ne s’agissait pas d’une « rupture » avec la France, comme ce fut le cas pour le Niger ou le Mali. Le Tchad abrite actuellement les seules bases militaires françaises dans l’Afrique subsaharienne, après avoir quitté le Niger, le Mali et la Guinée. Le même jour, le jeune président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a estimé, lors d’un entretien avec la chaîne France 24, que la présence militaire française « ne correspond pas à notre conception de la souveraineté et de l’indépendance. » « Pourquoi faudrait-il des soldats français au Sénégal ? Quel pays peut avoir des militaires étrangers sur son sol et revendiquer son indépendance ? », s’interroge Bassirou Diomaye Faye, à propos des 350 soldats français encore présents dans son pays. Il estime qu’il est « évident » que les soldats français quitteront le Sénégal, sans fixer de délai « pour le moment ». « Nous avons une coopération avec les États-Unis, la Chine ou encore la Turquie, sans que ces pays aient de base sur notre sol. (…) Est-ce que la France est capable de faire cela ? Ce n’est pas parce que les Français sont là depuis la période de l’esclavage qu’il est impossible de faire autrement », juge le président sénégalais. Mais il a néanmoins tenu à tempérer, affirmant que les relations avec l’Hexagone « restent au beau fixe ». Ces deux décisions interviennent après le départ de tous les militaires français stationnés en Centrafrique, Niger, Mali et Burkina Faso. Dans ces pays du Sahel, qui ont connu des coups d’État militaires entre 2020 et 2022, les troupes françaises ont dû plier bagage sous la pression des nouvelles autorités et des populations locales, qui ont manifesté leur colère face à la présence de l’ancienne puissance coloniale. Un fait auquel s’est ajoutée l’immersion de la Russie, qui a utilisé les troupes de l’ancienne milice Wagner, devenue Africa Corps, pour remplacer les soldats français et tenter ainsi de se placer comme protecteur des régimes militaires. Cela est très marquant, notamment en Centrafrique et au Mali. Leur présence est en revanche très discrète au Burkina Faso, où les autorités ont nié leur présence.
Akli Ouali
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