Après des mois de tensions : Tebboune et Macron renouent le dialogue
Dans un entretien téléphonique marqué par une volonté renouvelée de renforcer les liens bilatéraux, les présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron ont convenu de relancer le dialogue entre l’Algérie et la France. Une nouvelle étape après des mois de tensions, placée sous le signe de la réconciliation et de la coopération mutuelle, s’ouvre avec l’engagement […]

Dans un entretien téléphonique marqué par une volonté renouvelée de renforcer les liens bilatéraux, les présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron ont convenu de relancer le dialogue entre l’Algérie et la France. Une nouvelle étape après des mois de tensions, placée sous le signe de la réconciliation et de la coopération mutuelle, s’ouvre avec l’engagement d’approfondir les échanges dans les domaines de la mémoire, de la sécurité, de la migration et de l’économie. En effet, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu ce lundi soir, un appel téléphonique de son homologue, le président français, Emmanuel Macron, qui lui a exprimé ses vœux de succès et de prospérité pour lui-même et le peuple algérien à l’occasion de l’Aïd el-Fitr, a annoncé la Présidence de la république dans un communiqué. « Les deux présidents ont eu une discussion longue, franche et cordiale sur l’état des relations bilatérales et les tensions accumulées au cours des derniers mois », a indiqué le communiqué. À cet égard, les deux chefs d’État ont renouvelé leur volonté de reprendre le dialogue constructif qu’ils avaient initié avec la Déclaration d’Alger de août 2022, laquelle a permis des avancées significatives dans le domaine de la mémoire, notamment par la création de la commission conjointe des historiens français et algériens, le rapatriement des restes des martyrs de la résistance, ainsi que la reconnaissance de la responsabilité dans l’assassinat des martyrs Ali Boumendjel et Larbi Ben M’hidi. Selon la même source, les deux présidents ont convenu que la solidité des liens, notamment humains, entre l’Algérie et la France, les intérêts stratégiques et sécuritaires communs des deux pays, ainsi que les défis et crises auxquels sont confrontées l’Europe, le bassin méditerranéen et l’Afrique, justifient un retour à un dialogue équilibré entre les deux pays, en tant que partenaires et acteurs principaux en Europe et en Afrique, pleinement engagés dans le respect du droit international et des objectifs et principes énoncés dans la Charte des Nations unies. « Ils se sont également engagés à travailler ensemble de manière étroite et dans un esprit d’amitié pour insuffler une nouvelle ambition à cette relation bilatérale, en abordant toutes ses dimensions afin d’en garantir l’efficacité et d’obtenir les résultats escomptés », précise le communiqué. « Sur cette base, les deux présidents ont convenu de relancer immédiatement la coopération en matière de sécurité entre les deux pays. Ils ont également souligné la nécessité de reprendre immédiatement la coopération en matière de migration de manière fiable, fluide et efficace, afin de traiter toutes les questions liées aux mouvements de personnes entre les deux pays dans une approche axée sur des résultats répondant aux préoccupations des deux parties », précise la même source. A cet effet, les deux présidents ont salué les progrès accomplis par la commission conjointe des historiens, créée à leur initiative, et ont exprimé leur ferme volonté de poursuivre ce travail de mémoire dans un esprit de désescalade, de réconciliation et de reconstruction des relations qu’ils ont instaurées. Dans cette optique, la commission conjointe des historiens reprendra immédiatement ses travaux et se réunira prochainement en France, avec l’objectif de soumettre ses résultats et propositions concrètes aux deux présidents avant l’été 2025. Ils ont également souligné l’importance de la coopération judiciaire entre les deux pays et sont convenus de reprendre les échanges et la coopération dans ce domaine. Les présidents ont approuvé la mise en œuvre de la visite imminente du ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, en Algérie. « Les deux présidents ont insisté sur l’importance de développer la coopération économique entre les deux pays dans des secteurs futurs et se sont engagés à renforcer le commerce et l’investissement dans le respect des intérêts des deux parties. Le président Macron a informé le président Tebboune du soutien de la France à la révision de l’accord de partenariat entre l’Algérie et l’Union européenne », précise le communiqué. Le président Macron a également renouvelé sa confiance dans la sagesse et la clairvoyance du président Tebboune et l’a invité « à faire un geste de pardon et d’humanité envers Boualem Sansal, en raison de l’âge et de l’état de santé de l’écrivain ». Pour accélérer la concrétisation de l’ambition commune qu’ils souhaitent donner à la relation franco-algérienne, le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, effectuera une visite à Alger le 6 avril, à l’invitation de son homologue algérien, Ahmed Attaf. Cette visite permettra de définir les détails du programme ambitieux, ses modalités d’exécution ainsi que son calendrier. Ainsi, il deviendra évident que l’ambition partagée d’une relation optimiste, apaisée et respectueuse des interets des deux parties conduira à des résultats tangibles. « Les deux présidents ont convenu de principe de se rencontrer dans un avenir proche», conclut le communiqué de la présidence.
Meriem B
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