Ce qu’on ne s’explique pas encore : l’ampleur de la victoire de Trump
Jusqu’à l’annonce des résultats aux élections américaines du 5 novembre, tout était possible, la victoire de Donald Trump et des républicains, à la présidentielle, à la Chambre et au Sénat, aussi bien que celle de Kamala Harris et des démocrates. Mais alors, le tableau d’ensemble se présentait tout autrement qu’aujourd’hui. On était sûr en particulier […]
Jusqu’à l’annonce des résultats aux élections américaines du
5 novembre, tout était possible, la victoire de Donald Trump et des républicains, à la présidentielle, à la Chambre et au Sénat, aussi bien que celle de Kamala Harris et des démocrates. Mais alors, le tableau d’ensemble se présentait tout autrement qu’aujourd’hui. On était sûr en particulier que quel que le soit le vainqueur, il ne l’emporterait que d’une courte avance, en raison tout à la fois des sondages qui avaient du mal à départager les compétiteurs, d’ailleurs davantage encore à la veille de l’échéance, et de la polarisation politique à l’œuvre pour ce qui la concerne depuis des années. Mais maintenant que les jeux sont faits, qu’on a les résultats, ce qu’on ne s’explique pas, c’est l’ampleur de la victoire de Donald Trump sur Kamala, et celle, encore que ce soit à moindre échelle, des républicains aux sénatoriales et vraisemblablement aux législatives par la même occasion, vu que là aussi ils sont en avance dans un dépouillement qui néanmoins n’est pas encore terminé, mais qui ne va pas tarder à l’être. A ce compte, ce n’est plus de victoire qu’il faille parler mais de triomphe.
Le fait est que Trump a écrasé Harris, Harris qui pourtant lui a vaillamment tenu tête au cours du seul débat qu’ils ont eu ensemble lors d’une campagne dans laquelle elle-même ne s’était lancée, en tant que candidate, que tardivement. Les républicains ont pris le contrôle du Sénat, et probablement aussi celui de la Chambre, eux qui déjà avaient la haute main sur la Cour suprême où ils comptent six juges sur neuf. Lorsqu’il sera intronisé («inauguré» diraient les Américains) vers la fin du mois de janvier, Trump aura entre les mains tous les leviers, tous les pouvoirs. D’où cela vient-il ? Les démocrates n’ont pas seulement perdu, ils ont été balayés, dépossédés de tout à l’échelle nationale. Les Américains appellent vote populaire le nombre de voix obtenu à l’échelle nationale par un candidat si le mode se scrutin était direct, et que les Etats-Unis ne formaient
qu’une seule circonscription. Pour la première fois depuis longtemps, le candidat républicain a remporté le vote populaire. Pour mesurer la marée républicaine, il suffit de rappeler que lorsque Trump avait gagné en 2016, Hillary Clinton l’avait dépassé de 2 millions de voix en termes de vote populaire. En 2024, c’est lui qui obtient 3 millions de voix de plus que la candidate démocrate. Un résultat dont Trump s’est particulièrement félicité dans son discours de victoire. Une élection qui s’annonçait particulièrement serrée mais qui à la fin se solde par une victoire massive d’un candidat et d’un camp, c’est ce qu’il faudrait maintenant s’expliquer. A quoi faut-il attribuer en premier l’ampleur de la défaite des démocrates ? A quelle politique la doivent-ils ? A leur politique étrangère, ou à leur politique interne, économique tout particulièrement ? Ce serait trop beau s’il s’avérait que leur débâcle était due en premier lieu à leur soutien inconditionnel à un Israël qui sous prétexte de se défendre, en réalité s’adonnait à un génocide réfléchi. Mais peut-être que malgré tout, ce soutien sans faille y était pour quelque chose. Biden, avant qu’il ne se retire de la course, ne pouvait parler à un meeting sans être interrompu par des cris fusant de la salle lui reprochant sa complicité dans un génocide.
Quelle est votre réaction ?