Centriste
Si François Bayrou n’aura pas fini sa carrière en étant président de la République, comme il l’a rêvé, il pourra du moins se targuer d’avoir été le Chef du gouvernement de l’État français. Il a été le principal allié politique d’Emmanuel Macron depuis 2017 et avait reçu en échange le prestigieux ministère de la Justice […]
Si François Bayrou n’aura pas fini sa carrière en étant président de la République, comme il l’a rêvé, il pourra du moins se targuer d’avoir été le Chef du gouvernement de l’État français. Il a été le principal allié politique d’Emmanuel Macron depuis 2017 et avait reçu en échange le prestigieux ministère de la Justice ainsi qu’un ministère d’État. Malheureusement pour lui, l’éclatement de l’affaire des assistants parlementaires européens du MoDem le poussera à remettre sa démission à peine un peu plus d’un mois après sa prise de fonction et le forçant à se mettre en retrait. Lui qui espérait être le Richelieu du jeune président Macron alors âgé de 39 ans, finira par être casé au Plan durant quelques années avant de se consacrer à sa ville de Pau, dont il est le maire depuis dix ans. Bayrou, dont le nom est ressorti à de nombreuses reprises ces dernières années, au moment de nommer des ministres, avait toujours finalement été mis de côté. Cette fois-ci encore, et jusqu’au dernier moment, des sources assuraient auprès de plusieurs médias, que le président du MoDem ne serait pas celui choisi par Emmanuel Macron. Pourtant, un peu plus d’une semaine après la chute du gouvernement Barnier, renversé par une motion de censure, François Bayrou a bien été nommé hier midi à Matignon, a fait savoir l’Élysée dans un communiqué. À 73 ans, le même âge que son prédécesseur de droite, le patron du Mouvement démocrate devient le quatrième Premier ministre d’Emmanuel Macron en moins d’un an, et le sixième depuis 2017. Cette annonce vient clore une semaine de flottement et de revirement au sommet de l’État, où Emmanuel Macron est apparu hésitant. À la recherche d’un «accord de non-censure», le chef de
l’État avait réuni, le 10 décembre, toutes les forces politiques, à l’exception de LFI et du RN. Avant de promettre une nomination dans les «48 heures» suivantes. Avec un jour de retard et un voyage en Pologne, le choix du président s’est donc finalement arrêté sur un homme d’expérience : député, patron de conseil général des Pyrénées-Atlantiques, ministre de l’Éducation nationale en période de cohabitation, eurodéputé, puis éphémère garde des Sceaux. Le choix de Bayrou est aussi un moyen de s’assurer un nouveau Chef du gouvernement qui ne sera pas trop contesté par l’opposition. Car si La France Insoumise à sans surprise appelé à la censure du nouveau locataire de Matignon, du côté du Rassemblement National l’on prévient qu’il «n’y aura pas de censure a priori» du RN. Si Barnier représentait la droite, le nouveau Chef du gouvernement est lui un centriste qui devrait maintenir une politique assez neutre pour garder le cap et la stabilité gouvernementale jusqu’en 2027. F. M.
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