Constructions illicites sur un versant de Chetaïbi (Annaba) : Le couvert végétal disparaît, les risques augmentent !

Le cadre normatif, dont l’objectif est de contrôler strictement l’utilisation du sol dans les zones de contraintes relatives aux glissements de terrain afin d’assurer la sécurité des personnes et des biens, n’a pas été respecté dans la zone de la fontaine romaine, à l’entrée du village touristique de Chetaïbi. Cette zone est pourtant composée de […] The post Constructions illicites sur un versant de Chetaïbi (Annaba) : Le couvert végétal disparaît, les risques augmentent ! first appeared on L'Est Républicain.

Juil 14, 2025 - 01:44
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Constructions illicites sur un versant de Chetaïbi (Annaba) : Le couvert végétal disparaît, les risques augmentent !

Le cadre normatif, dont l’objectif est de contrôler strictement l’utilisation du sol dans les zones de contraintes relatives aux glissements de terrain afin d’assurer la sécurité des personnes et des biens, n’a pas été respecté dans la zone de la fontaine romaine, à l’entrée du village touristique de Chetaïbi. Cette zone est pourtant composée de terrain meuble. Comble de l’ironie, sur ce versant, des constructions en dur illicites poussent comme des champignons. Pourtant, en matière d’aménagement du territoire, l’État considère que les parties de territoire exposées aux dangers de glissements de terrain dans les dépôts meubles doivent faire l’objet d’une planification d’ensemble en matière d’aménagement et de développement. Sur ce versant, à la razzia des terres s’ajoute la destruction illicite du couvert végétal au grand jour, a-t-on constaté sur place. La construction en dur était pourtant strictement déconseillée sur ce site, voire même interdite sur la base de nombreuses études bien avant même l’Indépendance. Aujourd’hui, pour beaucoup de scientifiques en géologie, un glissement de terrain destructeur n’est pas à écarter, surtout avec l’absence maintenant des arbres qui assuraient autrefois la fixation des terrains. Cette zone, autrefois très boisée, fait l’objet d’un massacre systématique et continu, notamment sur le versant donnant sur le site de la fontaine romaine. En l’absence d’un contrôle strict, les flancs surplombant notamment le village et situés aux abords des routes reliant Chetaïbi aussi bien à la cité rurale Z’gaa qu’à celle de Zaouia, toutes les deux situées à environ une dizaine de kilomètres sur les hauteurs du village, ont perdu énormément de leur couvert végétal. Ces versants s’appauvrissent ainsi et se dénudent au fil des jours, ce qui entraîne inexorablement la disparition du microclimat. Les jardins potagers qui fleurissaient autrefois sur ces flancs ont ainsi laissé place à des espaces de terres dont l’état actuel est des plus propices à l’érosion sous toutes ses formes. La situation est qualifiée par des naturalistes de « dangereuse ». Des experts à Annaba n’ont cessé d’appeler à l’orientation d’un des créneaux de l’emploi des jeunes vers la reconstitution du couvert végétal de l’Edough afin qu’il puisse être fonctionnel au plan de son exploitation et rentable au plan de sa production, toute culture confondue. Ces mêmes experts assistent impuissants, aujourd’hui, à la destruction d’un microclimat dont les retombées seront certainement catastrophiques. Faut-il rappeler que des travaux de réalisation de deux édifices publics dans la zone de la fontaine romaine, lesquels avaient entraîné un important glissement de terrain, ont coûté à l’État d’importantes enveloppes financières supplémentaires ? Ils restent un exemple édifiant quant à l’absence du respect d’un cadre normatif congruent avec la cartographie et adéquat pour la gestion de ces zones qui devrait être établie et appliquée. Il s’agit d’une caserne de la Protection civile et d’une structure d’entreprise de gestion d’alimentation en eau potable, situées approximativement l’une près de l’autre, qui avaient souffert plus d’une décennie durant. Malgré de nombreuses visites des walis qui se sont succédés à la tête de la wilaya d’Annaba et selon des informations recueillies sur place, aucun contrôle n’a été établi par les services concernés ayant ciblé ces infrastructures. Ces services s’appuient sur des normes qui visent principalement à éviter la construction de nouveaux bâtiments qui risquent d’être affectés par un glissement de terrain et à éviter des interventions inappropriées.

B. Salah-Eddine

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