Doléances

Le mouvement des «gilets jaunes» en France aura été sans conteste le point noir de la première présidence d’Emmanuel Macron qui avait pourtant très bien débuté. Mais sitôt la «révolte citoyenne» a-t-elle commencé en novembre 2018, la popularité du jeune président français a plongé pour atteindre des records et faire de lui le chef de […]

Oct 28, 2024 - 22:28
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Doléances

Le mouvement des «gilets jaunes» en France aura été sans conteste le point noir de la première présidence d’Emmanuel Macron qui avait pourtant très bien débuté. Mais sitôt la «révolte citoyenne» a-t-elle commencé en novembre 2018, la popularité du jeune président français a plongé pour atteindre des records et faire de lui le chef de l’État le plus détesté de la Ve République. Il a d’ailleurs décidé assez rapidement, seulement quelques semaines après le début du mouvement, d’y répondre très brutalement en utilisant les forces de l’ordre pour réprimer, souvent dans le sang, les manifestants. Il y aura ainsi des centaines de blessés, des dizaines d’éborgnés et plusieurs personnes ayant perdu une main ou un pied lors des affrontements avec la police. Or, cette semaine, le nouveau Premier ministre français a fait une déclaration pour le moins surprenante en assurant qu’il allait s’inspirer de nombreuses revendications des «gilets jaunes» pour son programme. Michel Barnier a en effet confié ce samedi au Parisien qu’il avait demandé à ses équipes de se replonger dans les cahiers de doléances mis en place par l’exécutif en 2019, à la suite de la crise des «gilets jaunes». Cahiers de doléances très vite oubliés, jusqu’à ce samedi donc. Le Premier ministre espère pouvoir y piocher des idées qu’il veut «soumettre au débat». «J’en ai déjà parlé avec le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE)», a-t-il affirmé. Barnier compte présenter dans quelques semaines un «plan d’action qui sera la suite du discours de politique générale», pour «changer ce pays avec un plan de réformes à cinq ans». L’objectif : «Faire des choses durables pour le pays». Le Chef du gouvernement se veut à l’écoute du terrain et espère qu’on se souvienne de lui comme un réformateur, soulignent nos confrères. «Je n’ai pas le temps de faire de grandes lois», reconnaît néanmoins celui qui veut «territorialiser» les politiques publiques pour les rendre plus digestes auprès des Français. Michel Barnier accorde une importance toute particulière aux échos qui arrivent de plus loin que les quartiers parisiens. Alors, il a monté une équipe pour l’y aider : Michel Dantin (ancien maire de Chambéry), Daniel Fasquelle (maire du Touquet), Antoine Vermorel-Marques (député LR) ou encore son fils Nicolas (directeur de l’Agence Île-de-France Ruralité) sont ainsi régulièrement consultés sur des thématiques comme l’agriculture, l’environnement ou le handicap. Un entourage de «fidèles» que le Premier ministre a créé en quarante ans de carrière politique. Il n’est pas certain que du côté de l’Élysée l’on goûte cette initiative qui a de quoi rappeler de mauvais souvenirs à Emmanuel Macron, qui avait même été menacé de subir le sort de Louis XVI par certaines figures du mouvement des «gilets jaunes». Il est vrai, toutefois, qu’avant de perdre en popularité, le mouvement contestataire avait été plébiscité par une majorité de Français, qui non seulement approuvaient leur combat, mais surtout les mesures que les «gilets jaunes» souhaitaient mettre en place.
F. M.

 

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