Impopularité

S’il l’on pensait difficile de faire pire que le taux de popularité de François Bayrou à son arrivée à Matignon en décembre dernier, ce dernier étant parachuté après la catastrophique censure du gouvernement de Michel Barnier par l’Assemblée Nationale, Sébastien Lecornu a réussi l’exploit d’être encore moins apprécié que son prédécesseur. Toutefois, cela n’est pas […]

Sep 14, 2025 - 20:46
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Impopularité

S’il l’on pensait difficile de faire pire que le taux de popularité de François Bayrou à son arrivée à Matignon en décembre dernier, ce dernier étant parachuté après la catastrophique censure du gouvernement de Michel Barnier par l’Assemblée Nationale, Sébastien Lecornu a réussi l’exploit d’être encore moins apprécié que son prédécesseur. Toutefois, cela n’est pas tout à fait surprenant. Car si Bayrou arrivait à la tête du gouvernement français dans un contexte politique des plus difficiles, il reste une figure emblématique de la politique française depuis plus de quarante ans. Lecornu, lui, ne bénéficie pas de cette longue reconnaissance du public et est plutôt connu comme celui qui se tenait aux côtés du président français au plus fort de la crise des «gilets jaunes», alors que l’impopularité d’Emmanuel Macron était à son zénith. Le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, a démarré moins bien que son prédécesseur François Bayrou dans l’opinion à son arrivée à Matignon, tandis qu’Emmanuel Macron atteint son plus mauvais score depuis 2017, indique le baromètre Ipsos/BVA pour La Tribune Dimanche. Avec seulement 16 % d’opinions favorables (contre 40 % d’opinions défavorables), le Chef du gouvernement fait moins bien que son prédécesseur François Bayrou (20 %) lors de sa nomination et il est même nettement distancé par Gabriel Attal (37 %), Michel Barnier (34 %) et Élisabeth Borne (27 %). De plus, 60 % des Français pensent qu’il ne parviendra pas à un compromis avec des partis de l’opposition pour faire adopter le budget 2026. Quant à Emmanuel Macron, il atteint dans ce baromètre son plus bas historique depuis son arrivée à l’Élysée en 2017, avec seulement 17 % d’opinions favorables et une chute vertigineuse de 18 points dans son propre électorat. Parmi les personnalités dont les Français seraient satisfaits si elles arrivaient à la présidence du pays, le président du RN, Jordan Bardella, arrive en tête (35 %), devant la leader du parti Marine Le Pen (32 %), puis le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau (27 %), qui devance l’ancien Premier ministre Edouard Philippe (25 %). Raphaël Glucksmann, la première personnalité de gauche dans ce classement, n’arrive qu’en huitième position (18 %). Emmanuel Macron qui en 2016 a créé un petit parti, En Marche !, qui a fini par conquérir les électeurs de droite, du centre et de gauche, et qui semblait insubmersible, a fini par prendre l’eau. Aujourd’hui, ce mouvement, devenu depuis Renaissance, désespéré de retrouver son éclat d’antan, a vu son propre créateur lui briser les ailes avec une dissolution en 2024 qui a depuis tourné à la catastrophe. Le parti qui a réussi à remporter la majorité absolue à l’Assemblée Nationale en 2022 malgré sa perte de vitesse, a fini par devenir l’ombre de lui-même aujourd’hui. Les dix-huit prochains mois, avant la prochaine élection présidentielle, seront à n’en pas douter aussi pénibles que cette dernière année pour le parti présidentiel et pour l’exécutif, avec un président qui refuse de donner la main à ses adversaires en nommant un Premier ministre de gauche ou de la droite nationaliste, préférant faire durer la lente agonie de sa famille politique.