Investissement étranger au Sahara occidental : Ce que risquent les entreprises
Avec la reconnaissance du plan d’autonomie marocaine au Sahara occidental par certains pays, de nombreuses entreprises ont annoncé leur intention de s’installer dans les territoires occupés par le Maroc. Mais elles n’ont pas tenu compte des risques éventuels. Dans une récente publication, le très sérieux Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS) a publié une […] The post Investissement étranger au Sahara occidental : Ce que risquent les entreprises first appeared on L'Est Républicain.
Avec la reconnaissance du plan d’autonomie marocaine au Sahara occidental par certains pays, de nombreuses entreprises ont annoncé leur intention de s’installer dans les territoires occupés par le Maroc. Mais elles n’ont pas tenu compte des risques éventuels. Dans une récente publication, le très sérieux Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS) a publié une note où il énumère les différents risques pour les entreprises étrangères souhaitant s’installer sur ce territoire occupé par le Maroc depuis 50 ans. On y trouve des raisons sécuritaires, liées à l’image de la société et surtout au droit international. Tout doit dissuader les entreprises de risquer leur argent dans ces zones. Citant l’exemple des entreprises qui participent à la réalisation de projets d’énergie verte au Sahara occidental, « le représentant du Front en Europe, Omar Mansour, aurait déclaré, selon la presse marocaine, que “ces investissements n’apporteront rien à ces entreprises. Elles perdront leurs investissements et risqueront la vie de leurs travailleurs” », note le document. « Si les médias marocains ont parlé de “menaces directes” du Polisario contre les étrangers, ces déclarations semblent surtout s’inscrire dans le cadre de l’action psychologique visant à dissuader les entreprises étrangères à s’installer au Sahara occidental, surtout que le Polisario rappelle toujours qu’il ne s’attaque pas aux civils », écrit l’auteur de la note. Sur le plan du droit, le document met en avant le fait que ces entreprises « doivent être pleinement conscientes de la “zone grise juridique” dans laquelle elles opèrent et des risques juridiques que cela peut engendrer pour elles ». Le statut de « puissance occupante » impose en effet au Maroc certaines obligations juridiques, vis-à-vis de ce territoire contesté, « notamment l’interdiction d’en exploiter les ressources naturelles sans l’accord explicite du peuple sahraoui et l’interdiction de déplacer la population civile », ajoute le document de l’IRIS, qui pointe qu’en « violation de ses obligations en tant que “puissance occupante”, le Maroc a mis en œuvre des politiques visant à modifier la démographie de ce territoire en poussant les Marocains à s’y installer en grand nombre, grâce notamment à différentes mesures incitatives ». « Le Maroc exploite également les richesses du Sahara occidental sans consultation des Sahraouis. Cette exploitation se fait notamment à travers des entreprises étrangères présentes sur ce territoire », ajoute le texte. Sur le plan de l’image, l’étude de l’IRIS rappelle que la pression médiatique et les risques liés à l’image et à la réputation « ont poussé plusieurs entreprises étrangères à quitter le territoire du Sahara occidental ou à cesser leur collaboration avec des entreprises présentes sur ce territoire ». Il cite l’exemple de la société danoise de conseil internationale COWI. Cette dernière, qui est membre du Pacte mondial des Nations Unies (UNGC) sur la responsabilité sociale des entreprises, a indiqué en février 2024 qu’elle « n’entreprendrait plus de projets au Sahara occidental tant que la situation dans ce territoire “n’est pas résolue” et que l’ONU continue de souligner que le respect des droits de l’homme sur le territoire doit être amélioré », ajoute le document.
Akli Ouali
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