Israël déprécié
A Doha les consultations se poursuivent entre le chef du gouvernement du Qatar, ceux de la CIA et du Mossad, toutefois en l’absence aussi bien du représentant de l’Égypte que de celui du Shabak, ce qui n’a pas dû arriver souvent depuis que les pays dits intermédiaires s’efforcent de trouver un terrain d’entente commun entre Israël et le […]
A Doha les consultations se poursuivent entre le chef du gouvernement du Qatar, ceux de la CIA et du Mossad, toutefois en l’absence aussi bien du représentant de l’Égypte que de celui du Shabak, ce qui n’a pas dû arriver souvent depuis que les pays dits intermédiaires s’efforcent de trouver un terrain d’entente commun entre Israël et le Hamas, lequel s’exprime au nom de toute la résistance palestinienne. L’absence de l’Egypte est d’autant plus remarquable que son président Abdel Fattah Al-Sissi fait une proposition du même esprit que celle qui semble animer les discussions à trois de Doha : s’entendre sur un cessez-le-feu de deux jours, au cours duquel il sera libéré quatre détenus israéliens contre un certain nombre de prisonniers palestiniens, première étape qui en sera suivie d’une autre au bout d’une dizaine de jours, et où devront être abordés les sujets de fond. On mesure le recul par rapport à l’initiative américaine faite en juillet dernier, qui elle a divisé le processus de règlement en trois étapes, chacune s’étendant sur plusieurs semaines. Dans la proposition égyptienne il est question dans un premier temps d’une trêve de deux jours seulement, bien qu’il soit implicite qu’il ne s’agit au départ que de relancer une négociation indirecte à l’arrêt depuis plusieurs semaines. C’est du moins ainsi que semble l’entendre le Hamas, qui se dit d’accord avec la proposition d’une pause deux jours, mais à la condition que le but réel de la négociation soit l’arrêt de la guerre et le retrait de l’armée israélienne de Ghaza. Or même cette petite trêve de deux jours, Le Premier ministre israélien n’en veut pas, s’en tenant plus que jamais au principe de la négociation sous le feu, en phase en cela avec Ben-Gwir et Smotrich qui ne veulent pas entendre parler d’aucun accord quel qu’il soit, pour qui accord et défaite d’Israël sont synonymes. Notons que quelques heures seulement après leur attaque contre l’Iran, les Israéliens en particulier sont retournés à leurs véritables préoccupations, la guerre à Ghaza et celle plus récente mais bien coûteuse en hommes qu’ils mènent au Liban. C’est à peine si leur opinion a remarqué que l’Iran est cependant décidé à y répondre, et que donc la confrontation avec lui n’est pas terminée. S’il en est ainsi, c’est probablement que le conflit avec l’Iran n’est pas l’affaire propre d’Israël, mais celle d’autres parties, dont au premier chef les Etats-Unis, sans l’assistance desquels ils savent, encore que ce soit seulement depuis peu, ne pas pouvoir soutenir une guerre contre l’Iran. Le Hamas et le Hezbollah, eux par contre, étant à leur mesure, doivent être écrasés, éradiqués, complètement rayés de la carte. Le temps donc où Israël se posait en chef de file d’une alliance régionale contre l’Iran appartient au passé. Les Etats arabes qui pouvaient être tentés de se placer sous son aile protectrice en sont revenus aujourd’hui. Tous en tout cas ont tenu à se démarquer de sa dernière attaque contre l’Iran, la qualifiant
d’agression pure et simple, de contraire au droit international, tout en s’en lavant ostensiblement les mains. Ce n’est vraisemblablement pas ainsi qu’ils auraient réagi s’ils avaient cru en la supériorité militaire d’Israël dans la région.
M. H.
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