Israël et les Etats-Unis toujours intéressés à une fin de guerre au Liban

Il est clair qu’Israël, de même que les Etats-Unis, sans l’aide desquels il n’aurait pas seulement été déjà défait, mais peut-être cessé d’exister, ne demanderaient pas mieux, du moins dans le présent, que de mettre fin à la guerre au Liban, maintenant qu’ils se frottent chaque jour à la combattivité inentamée du Hezbollah, à son […]

Nov 30, 2024 - 23:20
 0
Israël et les Etats-Unis toujours intéressés à une fin de guerre au Liban

Il est clair qu’Israël, de même que les Etats-Unis, sans l’aide desquels il n’aurait pas seulement été déjà défait, mais peut-être cessé d’exister, ne demanderaient pas mieux, du moins dans le présent, que de mettre fin à la guerre au Liban, maintenant qu’ils se frottent chaque jour à la combattivité inentamée du Hezbollah, à son art consommé de la guerre. Ils veulent d’autant plus y mettre un terme qu’ils sont déterminés à poursuivre jusqu’au bout celle qu’ils mènent depuis bien plus longtemps contre la résistance palestinienne à Ghaza. Plus de négociations indirectes avec cette dernière en tout cas, ni pour une trêve, sinon peut-être de forte courte durée, ce dont les Palestiniens évidemment ne veulent pas, ni pour un échange de prisonniers. Il semble même improbable qu’elles reprennent un jour. Pour ce qui est des Etats-Unis, il faut sans doute tenir compte de ce qu’ils sont en transition, avec une administration en train de s’en aller, et une autre qui n’a pas encore pris ses fonctions, même si déjà elle n’est pas sans exercer une influence sur le cours des évènements. L’administration Biden après avoir tant cherché la conclusion d’un accord avec le Hamas, lequel aurait du moins permis la libération des otages, dont des Américano-Israéliens, mais sans succès, n’a pas, en revanche, perdu tout espoir d’arrêter la guerre au Liban, alors même que celle-ci est une conséquence de celle de Ghaza. Le meilleur moyen de ramener la paix au Liban serait l’instauration d’un cessez-le-feu à Ghaza. On ne peut à la fois continuer le génocide à Ghaza et obtenir l’arrêt des combats au Sud-Liban. Ces deux guerres sont liées. Nul moyen de se dépêtrer de l’une tout en poursuivant l’autre. Si l’administration Biden s’en va en laissant derrière elle Israël empêtré dans deux guerres, ce serait comme si elle avait perdu sur toute la ligne, dans tout ce qu’elle a entrepris, au plan interne comme au plan externe. Ce serait comme si elle quittait la scène en compromettant jusqu’à l’avenir, celui des démocrates de revenir au pouvoir un jour. Passe encore si Israël était du moins assuré de gagner ces deux guerres, si sa survie n’était pas en cause, ce serait à ses yeux un moindre mal. Perdre une deuxième fois devant Trump n’est pas une défaite comme une autre. Ils ne savent pas encore quelles formes précises prendra sa revanche, c’est-à-dire en somme jusqu’au elle ira, mais ils se doutent bien qu’il y en aura une, et qu’elle mordra sur eux. Or s’ils parvenaient à sortir Israël de la guerre au Liban, ce serait comme s’ils avaient amoindri les conséquences du désastre que représente pour eux le retour de Trump. On a rapporté que celui-ci avait paru effaré en apprenant qu’il y avait encore une centaine d’otages dans Ghaza, lui qui croyait qu’il n’en restait qu’une poignée, que tous les autres étaient soit libérés soit morts. Evidemment, s’il était à cet égard dans l’erreur, c’est qu’on lui avait menti. C’est-à-dire que Netanyahou lui avait menti, sur ce point et vraisemblablement sur d’autres. Si le nombre des captifs israéliens est aussi important, c’est que donc un accord ne sera pas inutile. On peut songer à sacrifier, avec ou sans états d’âme, une poignée d’otages, mais toute une centaine, c’est une autre paire de manches.
M. H.

Quelle est votre réaction ?

like

dislike

love

funny

angry

sad

wow