"La cybersécurité et l'éthique de la profession judiciaire", thème d'une journée d'étude à Alger 

Juin 25, 2025 - 18:11
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"La cybersécurité et l'éthique de la profession judiciaire", thème d'une journée d'étude à Alger 

ALGER - Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), en partenariat avec la cour d'Alger, a organisé, mercredi à Alger, une journée d'étude sur le thème : "La cybersécurité et l'éthique de la profession judiciaire", afin de mettre la lumière sur les transformations numériques et leurs répercussions sur le fonctionnement de l'autorité judiciaire.

Dans une allocution prononcée lors de l'ouverture des travaux de cette rencontre, à laquelle ont participé des représentants d'organismes officiels et du secteur de la justice, le Premier président de la Cour suprême, vice-président du CSM, M. Tahar Mamouni a affirmé que "les évolutions rapides que connaît notre monde contemporain en matière de numérisation, d'intelligence artificielle, de technologies modernes de l'information et de la communication et de traitement des systèmes automatisés des données, nécessitent l'établissement d'un système de cybersécurité visant à protéger les différents systèmes et à prévenir les cyberattaques et les atteintes au système d'information de ces données"Dans le même contexte, M. Mamouni a indiqué que la cybersécurité "est une responsabilité éthique avant d'être une question technique, ce qui la rend indissociable de la déontologie, car toutes les deux visent à protéger les individus, les institutions et la société".

"Conformément aux directives des hautes autorités du pays, en tête desquelles le président de la République M. Abdelmadjid Tebboune, qui accorde un intérêt particulier à la moralisation de l'action judiciaire, et dans un souci d'instaurer une passerelle de communication avec les juridictions qui forment la base fondamentale de cette action, un programme de formation a été élaboré par le CSM pour renforcer la relation avec ces juridictions, développer les connaissances juridiques et instaurer une dynamique participative", a-t-il précisé.

De son côté, la présidente de la cour d'Alger, Douniazed Guellati a rappelé que le président de la République a affirmé à maintes reprises que la numérisation "n'est pas un choix, mais une nécessité nationale pour édifier des institutions modernes, transparentes et efficaces à même de restaurer la confiance du citoyen dans l'administration et la justice".

Elle a ajouté que les développements actuels "ont conduit à élargir le champ de déontologie dans la profession du magistrat, en en y intégrant de nouveaux concepts", appelant à la vigilance "face à la désinformation cybernétique et aux informations trompeuses".

Pour sa part, le procureur général près la cour d'Alger, Mohamed El Kamel Ben Boudiaf, a évoqué la responsabilité du magistrat dans l'espace numérique, appelant à adopter " une éthique qui renforce la confiance des citoyens dans la justice".

Il est à signaler que plusieurs recommandations ont été soumises à cette occasion, notamment l'élaboration " d'un code de conduite professionnelle spécifique au cyberespace, comprenant des règles d'interaction numérique en vue de garantir une attitude professionnelle respectant la vie privée, la confidentialité et la neutralité dans les espaces numériques. Il a également été recommandé de renforcer le cadre disciplinaire des pratiques portant atteinte à la cybersécurité à travers la révision des textes réglementaires et déontologiques relatifs aux avocats et aux notaires".

Les participants ont plaidé pour la publication "d'un guide de conduite numérique professionnelle, la mise en place de mécanismes officiels de signalement des tentatives de piratage au sein des institutions, ainsi que l'élaboration d'une stratégie nationale globale pour la gouvernance des données personnelles, en plus de l'introduction d'une formation obligatoire sur la déontologie numérique dans tous les établissements d'enseignement et de formation".