Maladie rénale en Algérie : 35 000 patients pour un coût de 800 millions d’euros par an

En Algérie, 35 000 personnes sont atteintes de la maladie rénale chronique, avec un coût de prise en charge évalué à 800 millions d’euros par an. Le Pr Farid Haddoum, chef du service de néphrologie au CHU Mustapha Pacha, estime, ce dimanche 30 mars, qu’une nouvelle approche est nécessaire pour mieux accompagner les malades et limiter les dépenses. Il préconise notamment un dépistage obligatoire pour les populations à risque.

Lors de son passage sur les ondes de la radio Chaîne 3, le Pr Haddoum a expliqué que la maladie est de mieux en mieux connue en Algérie. Il a aussi souligné la présence d’au moins un centre de dialyse et d’une consultation en néphrologie dans chacune des 58 wilayas.

Le Pr Haddoum insiste sur l’importance du dépistage, en particulier pour les personnes à risque comme les diabétiques, les hypertendus et les personnes en surpoids. Selon lui, cette mesure pourrait être facilitée par le remboursement des bilans annuels. « Pour ces patients, le fait que ce soit remboursé et que les médecins soient amenés à leur demander de le faire une fois par an, peut favoriser ce dépistage », a-t-il expliqué.

Une prise en charge anticipée permettrait de réduire le recours à l’hémodialyse, une procédure coûteuse pour l’Etat. « L’hémodialysé chronique est le citoyen algérien qui coûte le plus cher aux caisses de l’Etat », rappelle le Pr Haddoum, précisant qu’il représente une dépense annuelle d’au moins 2 millions de dinars.

Il souligne l’impact financier de cette maladie : « L’hémodialyse chronique en centre est un gouffre financier pour notre pays. Nous devons lutter pour baisser le nombre de malades et bien évidemment la facture de la prise en charge. L’Etat débourse la bagatelle de 800 millions d’euros pour uniquement 35 000 hémodialysés, soit le même coût pour 3 millions de diabétiques ».

La maladie rénale chronique touche environ 4 millions de personnes dans le monde. Selon le Pr Haddoum, elle pourrait disparaître d’ici 20 ans grâce aux avancées scientifiques et aux nouveaux traitements.

En Algérie, il plaide pour une prise en charge qui repose moins sur l’hémodialyse et davantage sur un suivi néphrologique renforcé. Il insiste sur la nécessité de former plus de spécialistes et d’améliorer l’accompagnement des médecins généralistes et du personnel paramédical. « Il faut plus de néphrologues, plus de consultations en néphrologie, plus de dépistage et le remboursement d’un bilan de 500 DA par an », a-t-il affirmé.

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