Moisson historique pour l’Algérie
Sous le toit vibrant du Palais des sports El-Jadida, les athlètes algériens ont offert un véritable récital de puissance et de maîtrise à l’occasion du Championnat d’Afrique de lutte 2025. Par A. A. La sélection nationale, engagée dans les styles gréco-romain et lutte féminine seniors, a marqué les esprits par ses performances remarquables et une …

Sous le toit vibrant du Palais des sports El-Jadida, les athlètes algériens ont offert un véritable récital de puissance et de maîtrise à l’occasion du Championnat d’Afrique de lutte 2025.
Par A. A.
La sélection nationale, engagée dans les styles gréco-romain et lutte féminine seniors, a marqué les esprits par ses performances remarquables et une récolte de médailles qui en dit long sur la montée en puissance de la discipline en Algérie. Au terme de cette journée décisive, les lutteurs ont raflé pas moins de sept médailles, dont quatre en or, confirmant ainsi leur statut de poids lourd du continent.
Une véritable démonstration de force
Dans la discipline emblématique de la lutte gréco-romaine, la sélection algérienne a signé un carton plein en plaçant trois de ses représentants sur la plus haute marche du podium. À commencer par Mohamed Yacine Dredi, impérial dans la catégorie des 63 kg. Le natif d’Oran, réputé pour sa technique et son sens du timing, a survolé le tableau en éliminant tour à tour ses adversaires, avant de dominer en finale le redoutable Nigérien Adamu Sani, sur un score sans appel. Cette médaille d’or consacre un lutteur en pleine maturité, déjà présenté comme l’un des chefs de file de la nouvelle génération. À ses côtés, Abdelkrim Oukali (82 kg) et Sid Azara Bachir (87 kg) n’ont pas tremblé non plus. Oukali, vétéran de l’équipe nationale et plusieurs fois médaillé continental, a une nouvelle fois prouvé sa régularité au haut niveau. Quant à Sid Azara, dont la réputation n’est plus à faire, il a brillé par son explosivité et sa gestion tactique, notamment lors de sa finale qu’il a remportée au terme d’un combat haletant contre l’Égyptien Mostafa Maher. Dans les autres catégories, Ishak Ghaïou (67 kg) et Abdelmalek Merabet (72 kg) ont également fait parler leur talent en montant sur la deuxième marche du podium. Deux médailles d’argent qui viennent récompenser des parcours solides, parfois semés d’embûches, mais illustrant la densité du réservoir algérien dans les catégories intermédiaires.
La lutte féminine algérienne rentre dans l’histoire
Si la lutte gréco-romaine a brillé de mille feux, la performance des lutteuses n’est pas en reste. Dans une discipline longtemps restée dans l’ombre sur le continent, Chaïma Fawzia Aouissi s’est imposée comme une véritable locomotive. Chez les 57 kg, elle a conquis l’or avec panache, dominant ses rivales, égyptienne et camerounaise, avec une assurance impressionnante. Une première continentale pour cette athlète de 23 ans, qui pourrait bien devenir l’ambassadrice de la lutte féminine algérienne dans les années à venir. À ses côtés, Nawal Bahloul (62 kg) a offert une belle médaille de bronze après un parcours courageux dans une catégorie très relevée. Son tempérament combatif et son abnégation, notamment lors du match de classement, ont séduit les observateurs. Cette médaille, la première de sa jeune carrière, pourrait en appeler d’autres dans les prochaines compétitions.
Un signal fort à moins d’un an des Jeux africains
Avec ce bilan de quatre médailles d’or, deux d’argent et une de bronze, l’Algérie se positionne d’ores et déjà comme l’une des nations majeures de la lutte sur le continent. Ce résultat intervient dans un contexte stratégique, à moins d’un an des Jeux africains de 2026 à Accra, et témoigne de l’excellent travail de la Fédération algérienne de lutte en matière de détection, de formation et d’accompagnement. Nous avons assisté à une démonstration de maturité sportive, tant sur le plan technique que mental. Les athlètes algériens ont su faire preuve de sang-froid et de détermination. Ce succès s’inscrit également dans une dynamique plus large, qui voit l’Algérie investir durablement dans les sports de combat, en particulier auprès des jeunes et des femmes. L’explosion de talents comme Aouissi ou Ghaïou est la preuve tangible de cette montée en puissance. Le chantier est encore vaste, mais les fondations semblent solides. D’ici là, la délégation algérienne profitera de ce moment pour savourer, tout en gardant les yeux rivés sur les prochaines échéances internationales.