Procès de Boualem Sansal: 10 ans de prison requis, verdict le 27 mars

Arrêté le 16 novembre 2024, l’écrivain Boualem Sansal a comparu,  jeudi, devant le tribunal de Dar el Beida, où il est poursuivi pour «atteinte à l’intégrité du territoire national». Le procureur a requis une peine de 10 ans de prison ferme et une amende de 1 million de dinars,  le verdict sera rendu jeudi prochain, […]

Mars 21, 2025 - 20:14
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Procès de Boualem Sansal: 10 ans de prison requis, verdict le 27 mars

Arrêté le 16 novembre 2024, l’écrivain Boualem Sansal a comparu,  jeudi, devant le tribunal de Dar el Beida, où il est poursuivi pour «atteinte à l’intégrité du territoire national». Le procureur a requis une peine de 10 ans de prison ferme et une amende de 1 million de dinars,  le verdict sera rendu jeudi prochain, 27 mars.  Boualem Sansal est poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation, dont «atteinte à l’unité nationale, outrage à corps constitué, pratiques de nature à nuire à l’économie nationale et détention de vidéos et de publications menaçant la sécurité et la stabilité du pays». L’affaire remonte à des déclarations dans la presse et des publications en ligne retrouvées sur ses appareils personnels, notamment son téléphone portable, son ordinateur et une clé USB, contenant un contenu jugé offensant envers les institutions constitutionnelles, civiles et militaires de l’État algérien. Sansal Boualem, affirme le journal Echorouk, a comparu  devant le juge des affaires correctionnelles pour répondre aux questions relatives aux accusations portées contre lui. Son affaire a été programmée selon le calendrier normal des affaires en cours, concernant les dossiers de violation de la loi pour les prévenus détenus. La séance du procès s’est déroulée de manière habituelle, sans aucune procédure exceptionnelle. Lors de son interrogatoire par la cour, l’accusé, en bonne santé, a nié avoir eu l’intention d’offenser l’Algérie à travers ses publications, estimant qu’il s’agissait simplement d’une expression de son opinion, comme tout citoyen algérien.  La même source  a précisé qu’il n’était pas conscient de l’impact de certaines de ses paroles sur les institutions nationales. L’accusé a également refusé de se constituer un avocat et a préféré répondre aux questions du tribunal lui-même. Après avoir entendu les déclarations de l’accusé et les plaidoiries du procureur, qui a requis la peine mentionnée ci-dessus, il a été décidé de reporter le prononcé du jugement au 27 mars prochain. «Lors de son interrogatoire par le juge d’instruction de la chambre 3, au tribunal de Dar El Beida, à Alger, il a déclaré qu’il est un  Algérien aimant son pays et qu’il n’y a pas le moindre doute sur son patriotisme», rapporte la même source.

Macron réagit aux réquisitions contre Sansal : «J’ai confiance dans le Président Tebboune et sa clairvoyance»
Le président français, Emmanuel Macron, a réagi, jeudi soir, au réquisitoire du parquet à l’encontre de l’écrivain  Boualem Sansal. «Ce qui s’est passé est très grave», a commencé  le chef de l’État français devant la presse, à l’issue d’un sommet européen à Bruxelles, avant d’adresser un message à son homologue algérien : «J’ai confiance dans le Président Tebboune et sa clairvoyance pour savoir que tout ça n’est pas sérieux et que nous avons affaire à un grand écrivain qui plus est malade». Pour le président Macron, Boualem Sansal «doit retrouver sa liberté et la capacité à se soigner». «C’est pour cela que nous nous battons», a-t-il poursuivi. Le président français a dit avoir échangé «plusieurs messages» avec son homologue algérien et a assuré qu’il «ne mélangerait pas le destin» de Sansal avec le reste des sujets avec l’Algérie sur lesquels il va bientôt s’exprimer, en «temps voulu». «Je souhaite une issue rapide à cette situation qui est une situation humaine, humanitaire et de dignité pour tout le monde», a ajouté le Président français.

Chems-Eddine Hafiz : Macron voudrait «rapidement» renouer le dialogue avec Alger
Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz,  a indiqué indique  que le chef de l’État français   «espère rapidement parler avec le Président Tebboune pour régler la crise». «J’ai évoqué cette crise avec le Président Macron. Bien sûr, il souhaite parler rapidement avec le président Tebboune. Le Président Macron continue d’appeler le Président Tebboune ‘’mon frère Abdelmadjid’’ et lui a toujours témoigné un profond respect. Le Président Abdelmadjid Tebboune défend les intérêts de son pays et se trouve également dans une situation complexe. Peut-être qu’à un moment donné, ils réussiront à dépasser ces tensions et à trouver une voie de coopération, dans l’intérêt de leurs deux nations et de la communauté algérienne en France», a affirmé Chems-Eddine Hafiz dans un entretien accordé au quotidien El Khabar.

Meriem B.